Aquarelle de Constantin de la Girennerie.
"Les insurgés hissant les canons sur les hauteurs de Montmartre"
Ephéméride Anarchiste
18 mars
Premier jour de
l'insurrection parisienne. Devient le symbole de la Commune. Sa
célébration, impulsée par les exilés
rescapés de la répression, sera sujet à de
nombreuses manifestations (bien souvent interdites) de part le
monde.
Mikhael Guerdjikov
Le 18 mars 1947, mort de
Mikhael GUERDJIKOV, né le 26 janvier 1877.
Révolutionnaire et militant anarchiste bulgare.
Issu d'une famille aisée et cultivée, il fait ses
études au lycée français à Plovdiv. Tout
jeune, il côtoie des réfugiés anarchistes
espagnols et des disciples de Bakounine
et est séduit par leurs idées. Dès le
lycée, il forme un groupe anarchiste. En 1897, il part en
Suisse poursuivre ses études de droit. Très actif, il
est à l'initiative du "Cénacle de Genève" et
devient directeur du journal clandestin "Voix du comité
clandestin révolutionnaire macédonien". Puis il
participa, comme d'autres libertaires, au mouvement de
libération de la Macédoine (alors sous tutelle turque).
Orateur de talent et propagandiste acharné de la pensée
libertaire, il crée, en 1907, le premier journal anarchiste
bulgare "Société
libre". En 1912, il lance un nouveau journal
"Le réveil". Ce
titre sera repris, en 1919, par la fédération
anarchiste de Bulgarie (F.A.C.B) qui
vient de voir le jour. Lorsque les communistes arrivent au pouvoir en
1944, Guerdjikov refuse leurs avances. Il meurt le 18 mars 1947. Son
enterrement rassemblera pour la dernière fois avant longtemps
les anarchistes bulgares.
Ernesto Bonomini
Le 18 mars 1903, naissance
d'Ernesto BONOMINI, à Pozzolengo (Italie).
Militant antimilitariste et activiste anarchiste et antifasciste
italien.
Il s'intéresse très jeune aux idées socialistes
et devient un actif antimilitariste. Après des
persécutions fascistes, il émigre en France en septembre 1922, puis travaille comme minotier à Thiais (Val-de-Marne). A
Paris, il devient anarchiste individualiste. Préparant un attentat contre un des repésentants du fascisme italien à Paris, il se fait embaucher en extra au restaurant Savoïa, passage des Princes. Le 20
février 1924, il y tue à
coups de revolver Nicola Buonservizi, responsable local du "fascio"
(faisceau) et rédacteur à Paris du journal fasciste
"Popolo d'Italia".
Arrêté après cet attentat (pour lequel il risque
la peine de mort), il passe à partir du 20 octobre 1924 devant la Cour d'assises de la Seine, défendu par l'avocat Henri Torrès, il
déclare avoir voulu par son acte venger toutes les victimes du
fascisme, il ajoute n'avoir aucune sympathie pour le communisme qui
persécute les anarchistes russes comme le fait le fascisme
italien.
Le 24
octobre 1924 il est condamné à huit ans de travaux forcés,
peine qui sera ensuite commuée en simple emprisonnement.
Libéré le 20 février 1932, il est expulsé
de France en juin. Il se réfugie en Belgique quelques mois
avant de retourner en France où il travaille à Lille,
à la "Librairie Moderne" aux côtés du compagnon
Umberto Marzocchi.
Arrêtés en avril 1933, ils seront condamnés
à un mois de prison. De retour à Paris, nouvelle
arrestation à laquelle il répond par une retentissante
grève de la faim. En 1935, il participe à Paris au
Congrès des anarchistes italiens en exil. A la fin de juillet
1936, il part en Espagne et prend une part active à la
révolution et à la lutte contre le franquisme et
dénonce dans "Guerra di classe" la liquidation des anarchistes
par les Staliniens. En avril 1938, il assiste à Paris (sous un
faux nom) à une réunion anarchiste mais,
arrêté, il est condamné à un an de prison
pour avoir violé le décret d'expulsion. Il est
interné dans le camps de Rieucros en Lozère. Il
parvient à s'en évader en avril 1939 et à
rejoindre la Belgique puis le Canada et les Etats-Unis où il
trouve du travail comme tapissier dans les studios d'Hollywood. Il y
poursuivra ensuite son militantisme et collaborera à la presse
libertaire sous le pseudonyme de Dick Perry. Il meurt le 6 juillet
1986 à Miami.
Nicolo Converti
Le 18 (16?) mars 1858, naissance
de Nicolo CONVERTI à Roseto Capo Spulico (Calabre, Italie).
Militant internationaliste et propagandiste anarchiste italien.
Après des études de médecine à l'Université de Naples, il devient chirurgien. Membre de la 1ère Internationale, il sera secrétaire de la section de Naples. En 1878, il est directeur du journal "Il Masaniello" mais, persécuté, il s'exile à Marseille. En 1885, il retourne en Italie où il publie le journal "Il Piccone". Le tribunal de Florence le condamne à 22 mois de prison pour avoir signé un manifeste internationaliste. Après avoir fait appel de la condamnation, Converti s'enfuit, rejoint la Corse, se fixe un moment à Nice (il y publie le journal communiste anarchiste "Lo Schiavo") avant de retourner à Marseille où il trouve à s'employer comme garçon de pharmacie puis comme typographe. Il vit alors en union libre avec Marie Chantarella et était, fin 1886, l’un des principaux rédacteurs de la partie italienne d'un hebdomadaire bilingue "L’Internationale Anarchiste" (1er numéro, le 16 octobre 1886) dont plus de 7500 exemplaires des quatre premiers numéros furent expédiés en Italie.
Le 7 janvier 1887, il quitte Marseille et s'embarque à destination de la Tunisie. Il va s'installer et exercer comme médecin-chirurgien à l’hôpital de Tunis, tout en poursuivant un militantisme actif. A Tunis, il apporte son secours aux classes indigentes et sera un temps considéré comme un des pères du mouvement ouvrier maghrébin. Il poursuit son oeuvre de propagandiste en publiant à partir du 20 mars 1887 l’hebdomadaire "L’Operaio" qui se définit comme l'organe des anarchistes de Tunisie et de Sicile, journal qui sera suivi, en 1890, d'un organe syndicaliste "La Voce di Tunisi", puis de la revue "La Protesta Umana" (1896). En 1888, Nicolo Converti est condamné à Tunis à 42 jours de prison et 500 francs d’amende suite à la publication d’un manifeste commémorant les martyrs de Chicago (peine qui sera par la suite amnistiée).
Il formera également, à Tunis, un groupe anarchiste qui se chargera de faciliter la fuite et le séjour d'anarchistes italiens ayant réussi à quitter les différentes îles siciliennes où ils étaient assignés à résidence.
Converti collaborera également à de nombreux titres de la presse libertaire en Italie et à divers journaux démocratiques de Tunis dont "La Petite Tunisie" et "Le Courrier de Tunisie". Il prendra la parole lors des réunions politiques et syndicales et lors des funérailles civiles de libres penseurs.
Durant les années du fascisme italien, il poursuivra son action militante, maintenant le contact, notamment avec Camillo Berneri.
Nicolo Converti est mort à Tunis le 14 (13?) septembre 1939 et a été enterré au cimetière européen de Bab-El- Khadra.
Le 18 mars 1871,
début de la Commune de Paris.
Alors que Paris est encerclé par l'armée prussienne,
Thiers, chef du gouvernement de défense nationale, donne ordre
à l'armée d'aller récupérer les canons en
position sur les hauteurs de Montmartre. Mais la population, qui
s'oppose à cette mesure, entoure la troupe. Le
général Lecomte commande le feu, mais les soldats
mettent crosse en l'air. Lecomte est arrêté ainsi que le
général Thomas (un autre fusilleur!). Ils sont
passés par les armes par une foule en colère. C'est le
début de la révolution. Des groupes d'insurgés
se répandent dans la ville. Les autorités,
apeurées, se replient en catastrophe sur Versailles. Les
révolutionnaires se concertent. Les
Blanquistes proposent une marche sur
Versailles pour se débarrasser du gouvernement, mais
malheureusement leur avis n'est pas suivi. La Commune de Paris est en
train de naître ; elle ne sera proclamée que
le 28 mars.
(Voir aussi : 20 mars, 23 mars, 26 mars, 28 mars, 6 avril, 12 avril, 19 avril, 15 mai, 16 mai, 21 mai, 22 mai, 24 mai, 25 mai, 26 mai, 27 mai, 28 mai, et également 18 mars 1877, et 24 mai 1885.
Le 18 mars 1877, à
Berne (Suisse). Déterminés, les membres de la
"Fédération
jurassienne" se presentent cette année en force à
la manifestation d'anniversaire de la "Commune de
Paris" (ils avaient l'année précédente
été attaqués par des "hommes de main"). Mais
bien que la manifestation soit autorisée par le préfet,
un affrontement a lieu place de la gare, entre les ouvriers
armés de leurs cannes et la police sabre au clair; celle-ci
parvient à s'emparer du drapeau
d'Adhémar
Schwizguébel. "On crut qu'à Berne, en République, il devait passer fièrement ! Mais, par le sabre despotique, il fut attaqué lâchement" (couplet supplémentaire à la chanson de Paul Brousse"Le Drapeau rouge"
Ce premier affrontement en Suisse entre les anarchistes et la police
donnera lieu à un procès où une trentaine de
manifestants seront condamnés à des peines allant de 10
à 60 jours de prison.
Le drapeau noir
Le 18 mars 1882, lors d'un
meeting salle Favié à Paris,
Louise Michel, désirant se
dissocier des socialistes autoritaires et parlementaristes, se
prononce sans ambiguïté pour l'adoption du "Drapeau noir"
par les anarchistes.
"Plus de drapeau rouge, mouillé du
sang de nos soldats. J'arborerai le drapeau noir, portant le deuil de
nos morts et de nos illusions."
Un an plus tard, le 9 mars 1883,
elle brandit un vieux jupon noir fixé sur un manche à
balais, lors de la manifestation des "sans-travail" aux Invalides qui
verra son arrestation. Le 12 août 1883, un journal portant le
titre "Le Drapeau noir" sera
édité à Lyon.
En-tête de cet unique numéro
Le 18 mars 1886, à Bruxelles (Belgique), sortie du premier numéro du journal "L'Interdit" Organe Communiste-Anarchiste. Ce périodique remplace "La Guerre Sociale" (interdit en France), il sera à son tour remplacé le 28 mars 1886 par "L'Anarchiste".
En-tête du premier numéro daté du 18 mars 1900
Le 18 mars 1900, à Montevideo (Uruguay), sortie du premier numéro du journal "El Anarquico"(L'Anarchiste). Périodique Socialiste-Anarchiste publié sous la direction de Thomas A. Rodriguez. Au moins quatre numéros parus jusqu'au 1er mai 1900, numérisés ici.
L'attentat d'Alexandros Schinás contre le roi de Grèce
Le 18 mars 1913, à Salonique (Grèce), l'anarchiste Alexandros Schinás abat d'une balle le Roi de Grèce Georges Ier qui était en viste dans la ville. Arrêté, Alexandros Schinás sera torturé par la police pour lui faire avouer le nom d'éventuels complices. Le 6 mai, il est retrouvé mort après avoir chuté d'une fenêtre du commissariat de police. Les autorités tentent alors de faire croire à son suicide; cela pourrait être pour abréger ses tortures, mais il est fort probable également qu'il ait été défenestré par la police elle-même, comme le sera plus tard en 1920 Andrea Salsedo où plus près de nous Giuseppe Pinelli.
Le 18 mars 1931, à
Montevideo (Uruguay), au pénitencier de Punta Carretas, les
anarchistes expropriateurs Jaime Tadeo Peña, Agustin Garcia
Capdevilla, Pedro Boadas Rivas et Vicente Moretti,
(arrêtés le 9 novembre
1928 après le braquage du
bureau de change Messina) suivis par trois détenus de
droit commun, s'évadent de la célèbre prison en
empruntant depuis les toilettes un tunnel de 50 mètres de
longueur sur 4 de profondeur. Creusé sous la chaussée
et les murs d'enceinte, le tunnel, parfaitement équipé,
aboutit dans un magasin de bois et charbon ouvert en août 1929
par l'anarchiste Gino Gatti qui sera le véritable
"ingénieur" du tunnel aidé de José Manuel Paz
(qui en fera l'installation éléctrique et
l'aération) et de Miguel Roscigna, Andrés Vazquez
Paredes, et Fernando Malvicini. Une pancarte est laissée en
évidence : "La Solidarité
entre les anarchistes n'est pas un simple mot écrit!
"
Le célèbre anarchiste argentin
Miguel Arcangel Roscigna avait tenu sa
promesse.
Du 8 au 18 mars 1937,
Espagne, la bataille de Guadalajara voit la victoire du camp
républicain (brigades internationales et divisions
commandées par l'anarchiste
Cipriano MERA) sur le camp
nationaliste composé de troupes italiennes, marocaines et
carlistes fortement armées et motorisées qui voulaient
s'emparer de Madrid.
En-tête du numéro (anniversaire des 10
ans) du 5 mars 1976
Le 18 mars 1966, à
Venise (Italie), nouvelle sortie du bimensuel anarchiste (italien)
"L'Internazionale". La première
création du journal remonte à 1901 et est due à
l'initiative d'Errico
Malatesta. Le journal sera ensuite publié à Forli (à partir du 15 avril 1966), puis à Ancône.