"Accion Directa" dessin de Nicolás Reveles
pour le journal "Regeneración" n° 208 du 16 octobre 1915
Ephéméride Anarchiste
9 novembre
°
Luísa Adão et Acácio Tomás de Aquino
(photos tirées de la revue portugaise Utopia)
Le 9 novembre 1899,
naissance d'Acácio TOMAS De AQUINO, à Lisbonne.
Militant anarcho-syndicaliste et anarchiste portugais.
Il naît dans une famille ouvrière et exercera de
nombreuses années le métier de maçon.
Sensibilisé par l'exploitation capitaliste et l'injustice
sociale, il devient au début des années 20 un militant
actif des idées libertaires, des Jeunes Syndicalistes et de la
CGT portugaise. Mais après le coup d'état militaire de
1926 puis l'instauration de la dictature de Salazar, le mouvement
ouvrier est contraint à l'action clandestine. Une tentative de
grève générale insurrectionnelle échoue
le 18 janvier 1934. Acácio Tomas est arrêté le 11
décembre 1933, il sera emprisonné, puis interné
au camp de concentration de Tarrafal dans les îles du Cap Vert,
jusqu'en septembre 1949.
Après le renversement de la dictature, le
25 avril 1974, et le retour
de la démocratie, il participe à la renaissance du
mouvement libertaire au Portugal et notamment à la
création du "Centro de Estudos Libertários", et
à la sortie du journal "A
Batalha". Deux réalisations pour lesquelles bien que
déjà âgé, il se montrera un lutteur
infatiguable.
En 1982, son témoignage, qui est aussi une histoire du
mouvement anarchiste portugais est édité à
Lisbonne: "O segredo das prisões atlânticas" (Le secret
des prisons atlantiques).
Il meurt presque centenaire, le 30 novembre 1998.
Sa compagne Luísa do Carmo Franco Elias ADÃO,
née le 19 juin 1914, infirmière et militante anarchiste
depuis ses 16 ans, lui survivra de deux mois. Elle est
décédée le 8 février 1999.
Paule Mink
Le 9 novembre 1839,
naissance de Paulina MEKARSKI (plus connue sous le nom de Paule MINK
où MINCK), à Clermont-Ferrand (dép. du
Puy-de-Dôme).
Journaliste socialiste, militante féministe
révolutionnaire et communarde.
Elle est la fille d'un aristocrate polonais qui avait pris part
à la révolution polonaise de 1830 et s'était
réfugié en France en 1831 où il était
devenu saint-simonien. Vers 1867, elle est à Paris où
elle vit des cours de langues qu'elle dispense, ou comme
lingère. Elle manifeste son opposition à l'Empire dans
les journaux républicains, milite par l'écrit et la
parole pour la cause des femmes aux côtés
d'André Léo, et
créé une organisation féministe
révolutionnaire sous la forme mutualiste la
"Société fraternelle de l'ouvrière". Elle
apporte également son concours au journal de la
fédération rouennaise de l'AIT "La Réforme
sociale". En 1870, pour avoir participée à la
défense d'Auxerre contre les Prussiens, on lui décerne
la Légion d'honneur, mais elle la refuse. Durant la
Commune, elle prend une part active
à l'agitation sociale, en tant qu'oratrice, notamment dans le
Club de l'église St-Sulpice et dans celui de l'église
Nôtre-Dame-de-la-croix et ouvre une école gratuite. A
plusieurs reprises elle se rend en province, qu'elle tente de rallier
à la Commune. C'est pendant une de ses tournées qu'a
lieu à Paris la semaine
sanglante. Elle se réfugie en Suisse où elle
rencontre James Guillaume et
participe au 5e Congrès de la Paix à Lausanne et
poursuit sa propagnande féminsite et socialiste de tendance
blanquiste puis Guesdiste. Après
l'amnistie de 1880, elle retourne en France et assiste en tant que
déléguée des ouvrières de Valence au
congrès du Parti Ouvrier de France, au Havre, en novembre
1880, où elle réclame "l'instruction civile, intégrale et identique
pour toutes et tous" . Mais pour avoir
participée à un meeting de protestation contre la
condamnation de la nihiliste russe Jessy Helfman, elle est
condamnée le 31 mai 1881 à un mois de prison.
Menacée d'expulsion du territoire (en tant que citoyenne
russo-polonaise), un compagnon anarchiste, l'ouvrier
mécanicien Negro, l'épouse pour lui éviter
d'être refoulée et reconnaît deux de ses filles
nées en Suisse. Sa vie est ensuite liée à la
progagande du POF (marxiste). En 1893 deux de ses pièces
seront jouées au Théâtre social. Outre sa
collaboration à la presse ouvrière dont "La Revue
socialiste" créée par Benoît Malon, elle
participera à l'organe féministe "La Fronde"
créé le 9 décembre 1897.
Elle meurt à Paris le 28 avril 1901; son incinération,
le 1er mai au Père-Lachaise, donnera lieu à une
importante manifestation rassemblant socialistes, anarchistes et
féministes et se terminera par des affrontements avec la
police.
Le 9 novembre 1928, mort de
Paul GOURMELON
Louise Michel accueillie à sa descente du train.
Le 9 novembre 1880,
Louise MICHEL rentre du bagne
grâce à la loi d'amnistie, après 9 ans de prison
et de déportation. Elle est attendue Gare Saint-Lazare par une
foule énorme qui l'acclame aux cris de "Vive Louise Michel, vive la Commune, A bas les
assassins!"
"Au jour fatal où sombra la Commune,
Quand notre sang gonflait le vaste égout,
Aussi vaillante au feu qu'à la tribune,
Devant Versaille elle resta debout.
Proscrite au loin, vers de brûlantes plages,
Elle y sema le germe fraternel.
Les plus cruels ne sont pas les sauvages...
Honneur, honneur à Louise Michel !"
Couplet d'un poème d'Achille le Roy "Louise Michel et le drapeau noir"
En-tête du premier numéro (doc. Cira de Lausanne)
En novembre 1916, sortie à Paris du premier numéro du mensuel " Le Néo-Malthusien". G. Hardy (pseudonyme de Gabriel Giroud) est le créateur de ce journal prônant, comme son nom l'indique, le contrôle des naissances, thème cher aux libertaires. Le journal est aussitôt interdit par les autorités, comme le sera les titres suivants que tentera de publier Gabriel Giroud "La Grande Question" et "Le Néo-Malthusisme". Au total quatre numéros seulement verront le jour durant la guerre. En mars 1919, il fait reparaître "Le Néo-Malthusien", vingt numéros sortiront jusqu'en juillet 1920.
Le 9 novembre 1925, à
Buenos Aires, à l'asile de la rue Vieytes, Perez Millan
(l'assassin de l'anarchiste Kurt
Gustav Wilckens), est tué à son tour.
C'est l'oeuvre du médecin et anarchiste russe, German Boris
VLADIMIROVITCH. Etant au bagne d'Ushuaia pour une "expropriation", et
ayant appris que Millan se trouvait à l'asile, il
réussit à s'y faire transférer, en simulant la
folie. Mais ne pouvant approcher Millan (car celui-ci était
protégé), il parvint néanmoins à le faire
tuer par un autre interné.
Le 9 novembre 1928, à
Montevideo, il est 4 heures du matin, quand 300 hommes de la police
et de l'armée uruguayenne encerclent la maison du 41 rue J-J.
Rousseau. A l'intérieur se trouvent les anarchistes
expropriateurs qui ont braqué le bureau de change Messina,
le 25 octobre 1928. Il s'agit en
fait de trois anarchistes catalans: Jaime Tadeo Peña, vitrier
de 22 ans; Agustin Garcia Capdevilla, ébéniste de 23
ans et Pedro Boadas Rivas, 32 ans vitrier. Se trouvent
également dans la maison les illégalistes Antonio et
Vicente Moretti ainsi que leurs compagnes Pura Ruiz et Dolores Rom et
leurs deux enfants. Pour éviter une mort certaine, ils
décident de se rendre, sauf Antonio MORETTI qui brûle
l'argent du braquage et se tire une balle dans la tête. Les
prisonniers seront ensuite "interrogés" par le commissaire
Luis Pardeiro et envoyés
à la prison de Puenta Carretas d'où ils
s'évaderont le 18 mars 1931
grâce au tunnel construit par Miguel
Arcangel Roscigna, Gino Gatti, Andrés Vasquez Paredes,
Fernando Malvicini et José Manuel Paz.
Le 9 novembre 1932, à
Genève (Suisse), lors d'une manifestation de plusieurs
milliers d'antifascistes (dont bon nombre d'anarchistes) qui
protestent contre la tenue d'un meeting fasciste, l'armée
suisse chargée de renforcer la police dans le "maintien de
l'ordre", se met soudain en position de feu et tire sur la foule,
provoquant un massacre. Treize personnes y trouvent la mort et une
centaine d'autres sont blessées.
André Bösiger raconte cet
épisode tragique des ses "Souvenirs d'un Rebelle"
En-tête du premier numéro (doc. Cira de Lausanne)
Le 9 novembre 1933, sortie à Paris du premier numéro du journal "l'action libertaire" Organe révolutionnaire. Bimensuel dont l'administration et la trésorerie est assurée par une femme : Mlle Lucie Huberty. Cette publication s'arrêtera vraisemblablement après le 19 mars 1934.
A noter dans ce premier numéro un article sur le droit à la révolte qui commence ainsi :
"Donc le droit à la révolte doit aller jusqu'à l'insurrection contre les formes barbares de réaction étatiste, de fascisme, de dictature. Le droit à la révolte doit être contre l'infamie du dilemme qui est imposé à la majorité des hommes: Ou travailler pour le bénéfice des autres ou mourir. En réalité si le cerveau des travailleurs n'avait pas été contraint depuis des siècles et n'avait subi une déformation de la logique ils ne seraient pas habitués à attendre de la besogne c'est-à-dire du pain, de la volonté du patron ou de la grâce de la loi qui leur procure l'existence."
Epigraphe : "De chacun selon ses forces à chacun selon ses besoins."
Le titre "Action Libertaire" sera repris de 1963 à 1965 par Marc Prévotel en tant qu'Organe de la section française de la "Fédération Internationale des Jeunesses Libertaires".