Le 20 mai 1900, mort
d'André LEO (pseudonyme de Léodile BERA, veuve
CHAMPSEIX), à St-Maurice.
Ecrivaine, journaliste, militante féministe, membre de
l'Internationale, communarde et
bakouniniste.
Elle naît le 18 août 1824, à Lusignan (dép.
de la Vienne) dans un milieu bourgeois. Vers 1849, elle se lie
épistolairement avec Grégoire Champseix, un brillant
journaliste socialisant (disciple de Pierre Leroux) qui,
condamné à plusieurs mois de prison en 1849 (dans les
procès contre les républicains de 1848), vit en exil
à en Suisse. Le mariage a lieu à Lausanne en 1851 et en
1853 Léodile donne naissance à deux jumeaux :
André et Léo. C'est vers 1860 qu'elle commence sa
carrière littéraire avec son roman "La vieille fille"
puis "Un mariage scandaleux" qu'elle auto-éditera à
Paris après son retour en France (avec l'amnistie de 1859).
Après la mort de son mari le 4 décembre 1863, elle
s'engage plus avant dans la littérature et la lutte sociale,
éducative et féministe. En 1868, elle intervient aux
côtés de Paule Mink
pour défendre la condition féminine dans les
assemblées ouvrières, rencontre Benoît Malon avec
qui elle va vivre à partir de 1872, en union libre, et
adhère à "Ligue de la Paix et de la Liberté".
Très liée à Noémie Reclus et les frères
Elie et
Elisée Reclus, c'est chez elle, en
1869, qu'est créée la "Société (mixte) de
revendication des droits de la femme". Avec Noémie, elle
projette la création d'une école primaire laïque
de jeunes filles. En mai 1870, elle soutient Malon emprisonné
à Mazas et, le 4 septembre, elle est dans la rue avec
Louise Michel lorsque la
République est proclamée. Elle s'occupe ensuite de
l'aide aux déshérités, notamment les femmes,
puis devient début 1871 rédactrice à "La
République des travailleurs", organe de l'Internationale.
Elle
est en province lorsqu'éclate
l'insurrection parisienne, et
rentre à Paris début avril pour prendre part à
la Commune. Elle collabore à divers journaux, en particulier
à "La Sociale" et au "Cri du
peuple". Après son appel "Au Travailleur des campagnes"
puis "Toutes avec tous", où elle tente de faire accepter les
femmes parmi les révolutionnaires, elle s'investit dans divers
Comités de vigilance d'arrondissements puis à la
Commission organisant l'enseignement dans les écoles de filles
aux côtés notamment de Noémie Reclus et d'Anna
Jaclard. Après la semaine
sanglante, elle parvient à quitter la France et à
rejoindre Malon en Suisse.
Les 25 et 26 septembre 1871, elle
participe au 5e Congrès de la Paix à Lausanne,
adhère à l'Alliance bakouniniste et collabore au
journal "La Révolution Sociale" où elle dénonce
l'emprise autoritaire de Marx. En 1874, elle "s'unit radicalement"
à Benoît Malon mais rompra avec lui en 1878 et se fixera
à Formia, en Italie. Elle est revenue une première fois en France en 1881, et est repartie en 1882. Elle fait à Paris encore un ou deux passages, avant de s'établir de nouveau en France fin 1889, début 1890, où
elle reste en contact avec Charles
Keller (qu'elle connaît depuis au moins 1870) et publie quelques romans et collabore à divers
journaux.
Par testament, elle lèguera une petite rente à la
première commune de France qui voudra tenter une
expérience collectiviste.
"Il faudrait cependant raisonner un peu :
croit-on pouvoir faire la Révolution sans les femmes ? "
Autoportrait d'Henri Edmond Cross
Le 20 mai 1856, naissance de
Henri Edmond DELACROIX dit CROSS, à Douai (Nord).
Anarchiste, illustrateur et peintre.
Issu d'une famille de commerçants aisés, il
fréquente l'école des beaux-arts de Lille. Peintre
néo-impressionniste, il expose à Paris, au Salon de
1881. Il sera ensuite, en 1884, un des créateurs de la
Société des Artistes Indépendants. Acquis aux
idées libertaires et ami de
Félix Féneon,
Théo Van
Rysselberghe, Paul Signac, etc.
Il collabore au journal "Les Temps
Nouveaux" de Jean Grave, en
illustrant les couvertures. Et le soutient également en
offrant des aquarelles lors des tombolas.
Il meurt d'un cancer, le 16 mai 1910.
"Je veux peindre le bonheur, les
êtres heureux que seront devenus les hommes dans quelques
siècles quand la plus pure anarchie sera
réalisée".
Camillo Berneri
Le 20 mai 1897, naissance de
Camillo BERNERI à Lodé (Italie).
Professeur de philosophie, propagandiste et combattant anarchiste
Italien.
Il milite d'abord aux jeunesses socialistes, puis adhère au
mouvement anarchiste. Il est mobilisé en 1917. La guerre
terminé, il devient professeur de philosophie et collabore au
quotidien anarchiste "Umanita
Nova" et à "Pensiero e volontà". Lorsque le
fascisme s'installe en Italie, il refuse de jurer
fidélité au régime mussolinien, et est contraint
à l'exil. En 1926, il arrive en France, mais il est
emprisonné, puis expulsé, il le sera aussi de Suisse,
d'Allemagne, de Belgique, du Luxembourg et de Hollande. Exil et
difficultés également pour sa compagne et militante
Giovanna, et ses deux filles
Marie-Louise et
Giliana.
A l'annonce de la révolution en Espagne, Camillo part pour
Barcelone où il organise la première colonne de
volontaires Italiens. Le 28 août 1936, il prend part aux
combats à Monte Pelado,
et le 3 septembre 1936 à Huesca. A Barcelone, il participe aux
émissions de la radio de la
CNT-FAI,
et fonde la revue "Guerra di
classe", dans laquelle il se montre très critique sur
l'évolution de la révolution, la participation des
anarchistes au gouvernement et la part belle laissée aux
communistes.
Durant les journées
sanglantes de Barcelone, le 5 mai 1937, Camillo Berneri et
Francesco Barbieri sont
arrêtés à leur domicile par la police aux ordres
des communistes. Ils seront retrouvés morts le lendemain,
leurs corps criblés de balles.
Flavio Costantini
Le 20 mai 2013, mort de Flavio COSTANTINI à Rapallo (Ligurie, Italie).
Capitaine de navire, graphiste, peintre et illustrateur libertaire.
Il est né à Rome le 21 septembre 1926. En 1946 il obtient son diplome de capitaine au long cours et entame une carrière dans la marine militaire, puis marchande de 1951 à 1954. Retraité en 1955, il retourne à Gênes, en Italie, pour commencer une nouvelle carrière en tant que designer textile et graphiste commercial. Ayant commencer à dessiner après avoir lu les livres de Kafka "(comme) il était impossible d'écrire comme Kafka, j'ai donc commencé à dessiner". A partir de 1959, il s'installe avec sa famille à Rapallo, et se consacre à la peinture. Costantini qui été communiste jusqu'en 1962, reviendra désenchanté d'un séjour à Moscou. "Mon voyage en URSS m’a fait comprendre l’échec du socialisme autoritaire. Aujourd’hui, objectivement, je défends le socialisme libertaire, mais psychologiquement je suis attiré par l’anarcho-individualisme. Mon individualisme précède mon anarchisme...Mon choix du socialisme libertaire est pleinement conscient".
Après avoir lu le livre de Victor Serge "Mémoire d'un révolutionnaire" il s'intéresse alors à l'anarchisme et aux évènements marquant qui l'ont caractérisé. Il va réaliser de nombreuses toiles, hors des schémas artistiques, mais avec ce graphisme particulier qui le caractérise et le souci du détail historique, mais aussi avec des pieds de nez à l'histoire. Ainsi, sur l'illustration des évènements d'Haymarket à Chicago, les 4 policiers tirant sur les ouvriers grèvistes ont la tête de quatre présidents américains. Il réalise divers portraits d'anarchistes, Bakounine, Ravachol, Makhno, Caserio, Malatesta, etc, mais aussi des représentations des attentats anarchistes au temps de "la propagande par le fait", ou les exploits des illégalistes "Les Travailleurs de la nuit" de Marius Jacob, et de la Bande à Bonnot. Par la suite, d'autres thèmes s'imposeront à lui et il réalisera une série de portraits d'auteurs qui ont le plus contribué à sa compréhension du monde. Egalement dans sa perception kafkaïenne, il réalisera diverses toiles sur le naufrage du Titanic, sur la mort du Tsar Nicolas II et de sa famille, sur la Tauromachie, etc.
Flavio a collaboré avec Stuart Christie au lancement de la première publication des éditions "Cienfuegos presse", illustrant la couverture du Sabaté d'Antonio Téllez Solá. En 1975, les mêmes éditions Cienfuegos Press ont publié un recueil de ses sérigraphies "The Art of Anarchy". En français on peut trouver "Ravachol et ses compagnons" (1976), "Romancero Anarchiste"(1973), préfacé par Bernard Thomas, ou encore "Le petit cheval de feu"(2003), illustrant un poème de Vladimir Maïakovsky, en italien "Ravachol & Cia.", "Attentati anarchici dell'ottocento", etc.
En-tête de ce premier numéro (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
En mai 1877, à Genève (Suisse), sortie du premier numéro de cette Revue socialiste révolutionnaire "Le Travailleur". Publication mensuelle dont le comité de rédaction est composé de Nicolas Joukowsky, A. Oelsnitz, Charles Perron et Elisée Reclus. Cette revue sortira jusqu'en avril-mai 1878.
En-tête du premier numéro (deuxième époque) du 15 décembre 1904, publié à Madrid
En-tête du journal du 20 juillet 1934, publié à Barcelone.
Le 20 mai 1899,
à Madrid (Espagne), sortie par Federico Urales du
premier numéro d'un supplément
de la Revista Blanca". Hebdomadaire, il deviendra autonome
à partir du 25 janvier 1902, sous le nom définitif de "Tierra y Libertad". Le titre "Tierra y
Libertad" était en fait apparu en 1888 et 1889 à Gracia
(Catalogne) où 23 numéros étaient sortis.
Interdit après la
Semaine tragique de
Barcelone de 1909, il sera un temps
publié à Nice en
France par José Estivalis.
Supprimé en 1919, le journal réapparait en 1923
à Barcelone, puis de mai 1930 à 1939 où il sera
alors l'organe de la FAI, et portera
à partir d'avril 1931, le sous-titre "Organo de la
revolución social de España".
Durant les années du franquisme, il ressort clandestinement et
sporadiquement à partir de 1946 et dans les années
cinquante avant de réapparaître à Barcelone en
1977.
Parallèlement, un journal portant ce nom sera publié
à Mexico par des anarchistes espagnols éxilés
à partir du 25 juin 1944.
En-tête du journal d'avril 1965 publié au Mexique
Le 20 mai 1911, Mexique. Les
Magonistes du Parti Libéral
Mexicain publient un manifeste incitant à prendre possession
collective de la terre, dans les territoires libérés de
Basse-Californie pour : "Une vie
heureuse et libre, sans maîtres ni
tyran".
Le 20 mai 1918, arrestation
à Genève (Suisse) du compagnon
Luigi Bertoni, rédacteur
du journal anarchiste bilingue "Le
Réveil-Il Risveglio" pour un prétendu "complot de
Zurich" (la découverte d'une bombe par la police). En fait une
manipulation politique, prétexte pour poursuivre en justice
Bertoni et les anarchistes italiens coupables aux yeux des
autorités helvétiques d'êtres des
réfractaires à la guerre.
Un mouvement de protestation se développera alors dans toute
la Suisse pour exiger la libération de Bertoni et des
anarchistes italiens emprisonnés, victimes du
décret des
autorités helvétiques et de ce montage judiciaire qui
trouvera son épilogue le 2
juin 1919.
Affiche des Beaux-Arts
Le 20 mai 1968, France. Le
général de Gaulle fustige la "chienlit", mais la chienlit compte, en ce
jour, plus de six millions de grévistes! Après les usines ce sont les transports publics comme la SNCF et RATP qui ne fonctionnent plus, les magasins sont contraint de fermer leur portes, les poubelles s'amoncellent de façon impressionnante dans les rues, l'essence se fait rare et les gens tentent de retirer leur argent dans les guichets des banques qui ne sont pas encore en grève.
La veille, sur la Croisette, le Festival de Cannes s'est lui-même sabordé, après les interventions des cinéastes Truffaut, Godard et Lelouch qui proposaient d'occuper le Palais du festival pour y instaurer un forum permanent.
Mais le pouvoir ne sait que répondre par la répression.