Le 3 mai 1886, naissance de
Robert COLLINO (dit IXIGREC) à Marseille.
Militant anarchiste individualiste et écrivain, auteur
d'anticipations.
A l'âge de 20 ans, il devient libertaire, à la lecture
du journal "L'anarchie",
fondé par Libertad. Il
participe dès lors à la presse individualiste
d'E.Armand :
"L'en dehors", puis
"L'Unique", mais également au
"Libertaire", à
"L'Encyclopédie Anarchiste" de
Sébastien Faure, à
"Contre Courant" de Louis Louvet,
à la "Revue Anarchiste",
etc. Influencé par l'oeuvre de
Rabelais, il publie en 1940 une oeuvre de
science-fiction "Panurge au pays des machines"
dénonçant le péril totalitaire, qui sera suivie,
en 1966 des "Essais fantastiques du Dr Rob". Après avoir
vécu à Paris dans l'entre deux guerres, il se retirera
dans le midi de la France, où il mourra en octobre 1975.
Striga et sa compagne
(photo trouvée sur lui)
Le 3 mai 1906, mort de
Vladimir LAPIDUS dit STRIGA ou STRYGA, dans le Bois de Vincennes
à Paris, dans l'explosion accidentelle d'une des bombes qu'il
transportait.
Anarchiste russe né à Minsk (Biélorussie) vers
1885 dans une famille juive aisée. Après avoir
terminé ses études il se joint aux
sociaux-démocrates, qu'il quitte ensuite pour le groupe
anarchiste communiste "Tchernoe znamia" (Drapeau noir) de Bialystok
(aujourd'hui en Pologne) qui prône l'action violente contre la
bourgeoisie. "C'est la lutte de classes
violente qui permettra de former des communes anarchistes, dans
lesquelles il n'y aura ni maître, ni dirigeant, mais une
véritable égalité. (...) A bas la
propriété privée de l'Etat! A bas la
démocratie! Vive la Révolution sociale! Vive
l'Anarchie!" (extrait d'un tract du groupe de Bialystok
en juillet 1905).
Vladimir Lapidus (qui se fait appeler Striga) va même
jusqu'à former un groupe dissident : les "Kommounari".
Désirant amplifier l'action révolutionnaire
isolée, il en appelle au soulèvement des masses.
Mais après les attentats commis par l'organisation du "Drapeau
noir", nombreux sont les militants qui meurent lors d'affrontements
avec la police. Striga se réfugie alors à Paris,
où il réside dans un hôtel de la rue Monge. Il
n'en poursuit pas moins son activité subversive. Dans
l'après-midi du 3 mai 1906, alors qu'il se trouve en compagnie
du militant Alexandre Sokolof dans le Bois de Vincennes, une des deux
bombes qu'il transportait sur lui explose accidentellement le
blessant mortellement (il agonisera une heure durant). La police fera
exploser la seconde bombe retirée de sa poche. Alexandre
Sokolof quant à lui ne sera que légèrement
blessé.
A noter que le frère de Striga, Joseph LAPIDUS,
préfèrera se suicider plutôt que de tomber dans
les mains de la police, au début de l'année 1909,
à Tottingham (banlieue de Londres), après une action
"d'expropriation" ratée contre le comptable d'une usine et
après avoir soutenu deux heures durant une lutte
désespérée contre la police.
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Photo de Gérard de Lacaze-Duthiers et
Bois gravé de Louis
Moreau
Le 3 mai 1958, mort de
Gérard de LACAZE-DUTHIERS.
Militant anarchiste individualiste, ami des arts et intellectuel
pacifiste.
Il est né le 26 janvier 1876, à Bordeaux. Professeur de
lettres, il collabore dès 1911 à
"L'Idée libre"
publiée par André Lorulot,
puis aux nombreuses publications de la presse libertaire. Il
adhère à l'Union
Anarchiste puis devient membre du groupe "l'Action d'Art"
animé par André Colomer.
En 1931, faisant de la devise "Fais de ta
vie une oeuvre d'art", il crée la
"Bibliothèque de l'Artistocratie", qui publiera de nombreux
ouvrages d'art et de littérature.
En 1933, il est président de l'Union des Intellectuels
pacifistes, et l'année suivante co-directeur de la Ligue
Internationale des combattants pour la paix. En 1947, il devient un
des responsables du Parti Pacifiste Internationaliste puis, en 1954,
Président du Syndicat des journalistes et
écrivains.
Outre sa participation à la presse libertaire et à
"l'Encyclopédie Anarchiste" de
Sébastien Faure, il est l'auteur
de plus de 40 livres et brochures, traitant d'art de
littérature et de pacifisme : "Le culte de l'idéal",
"Psychologie de la guerre", "Sous le sceptre d'Anastasie",
"Pensées pacifistes", etc.
Le 3 mai 1886 à
Chicago, la grève qui a commencé le
1er mai se poursuit aux usines McCormick. A
proximité se tient un meeting des ouvriers du bois où
interviennent divers orateurs (dont les anarchistes
Samuel Fielden et
August Spies). Des affrontements se
produisent lorsque des grévistes, désirant chasser les
"jaunes" embauchés par McCormick pour casser la grève,
sont accueillis par les détectives Pinkerton et la police
armée de fusils à répétitions. Deux
ouvriers trouvent la mort et cinquante sont blessés (le "Daily
News" en avait annoncé six). Le lendemain, le meeting de
protestations à Haymarket se termine
lui aussi en drame.
En-tête du premier numéro de mai 1902
En mai 1902, sortie à Berlin-Friedrichshagen, du premier numéro de "Der Arme Teufel" (Le Pauvre Diable). Publié initalement en Amérique, à Détroit (Michigan) par Robert Reitzel. Cette revue politique (anarchiste) et littéraire réapparaît à Berlin à l'initiative d'Albert Weidner et d'Erich Mühsam. Elle publiera en particulier les premières traductions d'Oscar Wilde et de Walt Whitman en allemand, mais aussi les travaux de Kropotkine comme "La science moderne et l'anarchisme", ou les articles de Gustav Landauer, sans oublier les propres textes de Mühsam qu'il signe sous le pseudonyme de Nolo.
Témoin de l'importante l'activité culturelle anarchiste entre l'Allemagne et les Etats-Unis, cette revue disparaît pourtant en décembre 1904.
Vue de l'immeuble du Park Row Building de New York
Le 3 mai 1920, à Brooklyn (New
York), le typographe anarchiste Andrea SALSEDO est
défenestré du 14ème étage, du gratte-ciel Park Row Building où il était détenu illégalement par la Ministère de la justice depuis le 25
février pour "interrogatoires" au sujet d'une brochure
anarchiste. A-t-il sauté pour échapper à de
nouvelles tortures ? Ou bien, a-t-il été "suicidé"
par la police ? Sa mort, dans tous les cas, témoigne de la
répression brutale dont sont victimes les anarchistes.
Le 3 mai 1937, à
Barcelone, le Central
téléphonique, conquis par les anarchistes de la
C.N.T depuis le
19 juillet 1936 (début
de la révolution espagnole), est attaqué par divers
groupes de police et de sécurité commandés par
les communistes, mais les anarchistes ripostent et descendent en
armes dans les rues qui se couvrent de barricades. Les combats
dureront jusqu'au 7 mai ; les anarchistes,
pourtant supérieurs dans les combats, seront trahis par
certains dirigeants de la C.N.T, membres du gouvernement. Six mille
gardes d'assaut seront envoyés pour rétablir "l'ordre";
ils désarmeront les derniers combattants. Bilan : 500 morts et
un millier de blessés. Dès lors, le champ est libre
pour la répression stalinienne.
"Camarades
ministres...
Dernière heure pour comprendre...
Ay, Carmela! Ay, Carmela!
Honte à ceux qui choisissent...
L'aliénation étatique...
Ay, Carmela! Ay, Carmela!"
Extrait du: Chant des journées de mai.
Occupation de la Sorbonne avant son évacuation
Le 3 mai 1968, à
Paris, (après la fermeture de la faculté de Nanterre) l'Université de la Sorbonne est occupée par les
étudiants de Nanterre qui y tiennent meeting. Mais deux cents militants d'extrême-droite du "groupe Occident" aux cris de: "tuons tous les communistes" menacent de les attaquer.
La police procède dans l'après-midi à
l'évacuation de la Sorbonne qu'ils encerclent. Ils arrêtent alors près de 400 étudiants, mais ceux qui ont réussi à fuir se rassemblent à l'exterieur et harcèlent les forces de l'ordre aux cris de "Libérez nos camardes" ou de "CRS=SS" devant la brutalité de la police.
Cela va provoquer de nombreux affrontements dans les rues avoisinantes et l'apparition dans la soirée des premières barricades dans
le quartier latin, qui est placé en état de siège.