André Lorulot
(carte postale, collec. personnelle)
Le 11 mars 1963, mort
d'André Georges ROULOT, dit LORULOT à Herblay
(Seine-et-Oise).
Propagandiste anarchiste individualiste, puis libre
penseur.
Il naît le 23 octobre 1885 à Paris, dans une modeste
famille ouvrière et commence à travailler à 14
ans. En 1905, il fait la connaissance de
Libertad avec qui il va participer
à la création du journal
"l'anarchie" organe des
anarchistes individualistes. Le 1er juin 1905, il est
arrêté et fait huit jours de prison pour avoir
sifflé au passage du roi d'Espagne. Il est alors
renvoyé de l'imprimerie où il travaillait, mais trouve
un travail de comptable. Réformé du service militaire
pour mauvaise santé, il fonde en 1906, avec
Ernest Girault et quelques
autres, ainsi que sa compagne de l'époque
Emilie Lamotte une colonie
anarchiste communiste à St-Germain-en-Laye. Cette colonie
durera 2 ans, pendant lesquels il continuera à donner des
conférences à travers le pays. Il est plusieurs fois
condamné pour ses propos ou écrits. En 1907, sa
brochure "L'Idole patrie et ses conséquences" publiée
par Benoît Broutchoux lui vaut 15
mois de prison pour "Provocation de militaires à la
désobéissance". Mais il est libéré
conditionnellement quelques mois plus tard pour cause de maladie. A
la mort de Libertad, en 1908, il
reprend la direction de "l'anarchie", tout en poursuivant ses
conférences. En 1911, il laisse la direction du journal
à Rirette
Maîtrejean, puis crée, le 1er décembre 1911,
la revue "L'Idée
Libre". Il vit un temps avec Louise Dieudonné.
Ayant rompu avec le milieu illégaliste, il ne sera
pas inculpé lors du
procès des survivants de la
Bande à Bonnot en 1913. En janvier 1915, il est
arrêté pour une affaire de fausse monnaie et injures et
diffamations envers l'Armée, mais obtint finalement un
non-lieu fin juillet 1915, assorti d'une interdiction de
séjour de 4 ans à Paris. Il s'installe alors à
Lyon puis à Saint-Etienne et reprend la publication de
"L'Idée libre" en 1917.
Dans les années vingt, favorable à la révolution
bolchevique, il s'écarte du mouvement anarchiste. Il participe
avec Manuel Devaldes au
"Réveil de l'Esclave"(1920-25) mais base dès lors son
combat sur l'anticléricalisme avec la publication de divers
journaux "LAntireligieux" (1921-25) puis "l'Action antireligieuse"
(1925) ; La Libre pensée (1928); "La Calotte"(1930). Il
s'engage en 1921 dans la Fédération des Libres
penseurs, dont il sera un infatigable orateur. Dans les années
trente, il participe à "l'Encyclopédie Anarchiste" de
Sébastien Faure. Sous
l'occupation, il arrive encore à publier brochures et journaux
comme "La Vague". En 1958, il sera nommé président de
la Fédération nationale des libres penseurs, puis
vice-président de l'Union mondiale.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages: "Le mensonge électoral"
(1908); "Chez les loups" (1922); "Méditations et souvenirs
d'un prisonnier"(1922); "Histoire de ma vie et de mes
idées"(1939); "Histoire populaire du socialisme mondial"
(1945); etc.
"Pour que l'Homme s'affirme et se
libère, il faut que l'antique chimère de Dieu
disparaisse..." "Au nom de Dieu inexistant, on a commis trop de
crimes, on a fait couler trop de sang"
in "Pourquoi je suis athée!"(1933, réedité en
2004
Maurice Laisant vendant "le libertaire"
à la manifestation antinucléaire du 30 juin 1991
Le 11 mars 1909, naissance
de Maurice LAISANT à Paris.
Militant pacifiste, libre-penseur et anarchiste, co-fondateur de la Fédération Anarchiste puis de l'Union des anarchistes.
Issue d'une famille anarchiste, Maurice était le petit-fils de Charles-Ange Laisant, fils d'Albert Laisant et le frère de Charles. D'avril 1930 à avril 1933, bien qu'officiellement réformé, il effectue son service militaire dans un régiment du génie en tant que télégraphiste. C'est durant cette période qu'il aurait rejoint le mouvement pacifiste autour du journal "La Patrie humaine". Libéré de ses obligations militaires, il rentre en tant que facteur à la Compagnie des Chemins de fer de la Ceinture. D'abord affilié au Parti socialiste, il adhère en janvier 1935 à "l'Union des Jeunes Pacifistes de France" (UJPF), et en devient le secrétaire adjoint de la fédération de la Seine.
En juin 1936, il est nommé secrétaire provisoire de la section française de "l'Internationale de la Jeunesse Pacifiste" et avec son frère Charles, co-dirige à partir de décembre le "Centre de défense des objecteurs de conscience" et apporte en particulier son soutien à Gérard Leretour. En mai 1937, il devient le gérant de "La Voie nouvelle" organe de la Ligue scolaire internationale pour la paix. En avril 1939, il se porte candidat antiparlementaire aux élections municipales d'Asnières avec le soutien de "l'Union Anarchiste" (UA), et commence à collaborer au "Libertaire". Il est dès lors surveillé par la police. Lorsque la guerre éclate, il est affecté spécial au sein des Chemins de fer. Le 14 novembre 1939, il est signalé par la police en train de distribuer des tracts, peut-être ceux de Lecoin "Paix immédiate". En mai 1940, il est mobilisé dans les chemins de fer de la région Nord. Ne voulant pas se battre, il cesse de s'alimenter et est hospitalisé après avoir perdu 20 kg. Il est finalement démobilisé le 20 août, il rejoint sa compagne Renée et sa fille, à Brest. Il revient dans la maison familiale à Asnières avant de partir en novembre 1942 à Toulouse. Puis après un passage en région parisienne où il se lie avec Louis Louvet et Simone Larcher, il retourne à Toulouse où il retrouve la famille Tricheux. Les 19 et 20 juillet 1943, il participe à la rencontre clandestine du réseau anarchiste du Midi.
Après la Libération, il prend part au renouveau du mouvement anarchiste et, lors du congrès national de Paris des 6 et 7 octobre 1945, il soutient Louis Louvet qui publie le journal "Ce qu'il faut dire". Le groupe d'Asnières qui fait partie de la "Fédération anarchiste française" (FAF), tient alors ses reunions dans la maison familliale des Laisant. Maurice n'en continue pas moins son militantisme pacifiste et lors du premier congrès de la "Confédération générale Pacifiste" début novembre 1946 à Paris, il est délégué à la propagande.
En septembre 1951, il est un des fondateurs des "Forces libres de la Paix" (FLP) regroupement de 37 organisations pacifistes, non alignées (ni sur Moscou, ni sur Washington). Il représentera avec Louis Lecoin et Charles Devançon les libertaires au sein du conseil exécutif de l'organisation composée de 11 membres.
En novembre 1952, le groupe anarchiste d'Asnières quitte la Fédération Anarchiste Française lorsque celle-ci se prononce pour l'organisation plate-formiste lors du congrès de Bordeaux. Un mois plus tard, le 16 décembre 1952, son frère Charles meurt, disparition qui affecte durement Maurice et le groupe d'Asnières. Après la scission de la Fédération Anarchiste Française en 1953, il participe avec Maurice Joyeux, Georges Vincey et Maurice Fayolle à la renaissance de la Fédération Anarchiste (FA) et à la création du journal "Le Monde Libertaire".
En février 1954, il est élu au secrétariat à la propagande des "Forces Libres de la Paix". Le 26 janvier 1955, il est condamné à 12 mille francs d'amende pour avoir signé sous le pseudonyme de Hemel, une affiche des FLP s'opposant à une éventuelle mobilisation générale. Albert Camus viendra témoigner en sa faveur. En mai 1956, lors du congrès de la FA à Vichy, il est élu au comité de rédaction du "Monde Libertaire" et l'année suivante, à Nantes, il devient secrétaire général de la FA ( poste qu'il occupera jusqu'en 1975). En février 1961, il est élu secrétaire général des FLP. Le 18 juillet 1961, pour les 25 ans de la Révolution espagnole, il participe à une action de protestation dirigée contre l'Ambassade d'Espagne à Paris durant laquelle il est interpellé par la police.
En désaccord avec l'orientation prise par la FA en 1977, il lance en mai 1978 une nouvelle édition du "Libertaire" et avec quelques groupes dissidents il fait renaître "l'Union des Anarchistes". N'ayant pas démissionné de la FA, il en sera exclu en avril 1980, mais il continuera à faire vivre "l'Union des anarchistes" et à publier "Le Libertaire" jusqu'à sa mort survenue le 29 septembre 1991.
Il a collaboré à la revue "La Rue"et est l'auteur de plusieurs ouvrages dont : "La pilule ou la bombe"(1976), "Flammes"(prix Charles Beaudelaire), "Si tu veux la paix, prépare la paix", conférence tenue à Valence le 11 mai 1984 (1986).
La marmite explosive (reconstituée) et la vue du palier du 2ème étage après l'explosion
(archives de la préfecture de police)
Le 11 mars 1892, à
Paris, au 136 bd. Saint Germain,
Ravachol dépose une bombe au
domicile du président de la cour d'assises Benoît, qui
s'était illustré par sa férocité le
28 août 1891, lors du
procès des l'anarchistes Henri Decamps, Charles Dardare et
Louis Leveillé. L'explosion endommage sérieusement une partie de
l'immeuble (dégâts évalués à 40 000 francs), mais ne fait aucun blessé.
°
Carte postale photo : Attentat anarchiste de la gendarmerie 11 mars 09
Le 11 mars 1909, à Limoges, vers les 2 heures du matin, une bombe explose devant la porte de la gendarmerie causant quelques dégâts matériels. La même nuit, une cartouche de dynamite non explosée est découverte sur le mur de la caserne du 78e régiment d'infanterie. L'attentat est immédiatement attribué aux anarchistes par certains journaux qui y voient une réponse à "la circulaire de Georges Clémenceau concernant les antimilitaristes". L'enquête déterminera que la dynamite ayant servi à ces attentats avait été volée quelque temps auparavant dans les carrières d'Isle, mais elle ne permettra pas d'arrêter les responsables de ces actes.
En-tête du premier numéro de "Golos Anarkhista"daté du 11 mars 1918
Le 11 mars 1918, à Ekaterinoslav (aujourd'hui Dnipropetrovsk, Ukraine), sortie du premier numéro du journal russe "Golos Anarkhista" (La Voix Anarchiste), sous titré Organe de propagande anarchiste. Publication issue de la Conférence anarchiste du Bassin du Donetz, tenue le 14 février 1918 à Ekaterinoslav qui lança ce journal et élut un Bureau qui organisera des conférences dans cette Russie méridionale (Ukraine). Y prendront part des anarchistes comme Iouda Rochtchine, Nicolas Rogdaev et Piotr Archinov qui était rédacteur avec Anatolii Gorelik de ce journal. Pas d'information sur le nombre de numéros parus, avant que ne s'abatte la répression bolchevique.
En-tête de "Izvestia" n° 7 du mercredi 9 mars 1921
Le 11 mars 1921. Izvestia
n° 9 du Comité Révolutionnaire Provisoire des
Matelots, Soldats rouges et Ouvriers de la ville de
Kronstadt : "Nous avons lancé un
appel à tous les travailleurs de Russie afin qu'ils luttent
pour des soviets librement élus. Notre cri a été
entendu. Déjà, les matelots, soldats rouges et ouvriers
révolutionnaires de Petrograd viennent nous prêter
main-forte."
°
Couverture du n° 17 de janvier-février 1961 et du dernier, n°46 de juin 1970
En mars 1956, sortie
à Paris du premier numéro de la revue "Noir et Rouge". Cahiers d'Etudes
édités par les "Groupes Anarchistes d'Action
Révolutionnaire" (G.A.A.R), issus de la scission de la
"Fédération Anarchiste" en
décembre 1953, puis de la
"Fédération Communiste Libertaire" (en janvier 1956).
Le responsable de la revue est
Christian Lagant qui la fera
paraître jusqu'en juin 1970.