Le 12 mars 1921, naissance d'Antônio Francisco CORREIA, plus connu sous pseudonyme d'Edgar RODRIGUES, à Angeiras (Nord du Portugal).
Militant antifasciste et anarchiste, important historien du mouvement anarchiste portugais et brésilien.
Fils du militant anarcho-syndicaliste Manuel Francisco Correia, il assistera en 1936 à l'arrestation de son père par la police politique du dictateur Salazar. Son père emprisonné à Porto, Edgar passe clandestinement des documents à l'intérieur de la prison et collecte les informations utiles à la lutte antifasciste. Il poursuivra cette activité après la libération de son père en prenant part à un comité d'aide aux prisonniers politiques. Il participe également à la diffusion de journaux antifascistes. Il effectue son service militaire durant la seconde guerre mondiale et aura l'occasion d'assister aux procès d'antifascistes et de voir la manière dont les tribunaux militaires rendent leurs verdicts, basés sur les comptes rendus fallacieux et les rapports extorqués sous la torture. Après son service militaire, il rejoint une troupe de théâtre amateur où il rencontrera sa compagne Ondina et poursuit ses activités clandestines. Il aidera en particulier l'anarchiste Luis Portela, en fuite, lui procurant nourriture et faux-papiers.
Contraint à l'exil, il part pour le Brésil où il arrive en août 1951. A Rio, il sera aidé par l'anarchiste espagnol Manuel Perez Fernandez, et rencontrera le professeur José Oiticica responsable de la publication du journal "Ação Directa" (Action Directe) dans lequel il écrit des articles dénonçant la dictature de Salazar. Il publie ensuite plusieurs ouvrages dont "Na Inquisição de Salazar" (L'Inquisition de Salazar) en 1957, et "A Fome em Portugal" en 1958 (La Faim au Portugal), qui réactiveront la lutte contre la dictature portugaise. Après la mort de José Oiticica (1957), il administrera à partir de 1958 le "Centre d'Etudes José Oiticica" (CEPJO) jusqu'à ce que celui-ci soit fermé par la dictature militaire en 1969. De nombreux militants seront arrêtés à cette occasion dont Edgar Rodrigues (le procès s'achèvera le 30 novembre 1971).
Après avoir collecté les témoignages sur la dictature portugaise, il parcourt le Brésil à la recherche de documents et de témoignages de vieux militants anarchistes qui vont lui permettre de devenir l'historien incontournable du mouvement anarchiste brésilien et portugais. Il réalise de nombreux ouvrages historiques dont un dictionnaire biographique des militants libertaires (en cinq volumes) "Os Companheiros" (1994). En avril-mai 1982 il assiste à São Paulo au Congrès de réorganisation de la C.O.B. Le 21 août 1986 il sera un des co-fondateurs du "Cercle d'Archives Alpha et d'Etudes Historiques" (CAEH).
Edgar Rodrigues nous a quittés à Rio de Janeiro dans la nuit du 14 mai 2009 à la suite d'une défaillance respiratoire.
Ses livres trop nombreux pour être cités (plus de quarante entre 1957 et 2007) couvrent un large éventail de l'histoire sociale du Portugal et du Brésil et de l'histoire de l'anarchisme dans ces deux pays à travers les trajectoires d'hommes et de femmes qui ont lutté pour cet idéal. Ses travaux (injustement méconus en français) nous révèlent l'importance et la richesse qu'a pu représenter l'anarchisme au Portugal et au Brésil.
Mat Kavanagh
Le 12 mars 1954, mort de Mat KAVANAGH dans la Wye Valley.
Militant anarchiste irlandais, figure marquante du mouvement anarchiste anglais.
Il serait né à Limerick (Irlande) en 1876. Il est ensuite venu en Angleterre et s'est impliqué dans le mouvement anarchiste dès son adolescence, militant à Liverpool dans les années précédant la première guerre mondiale. Il a travaillé avec Pierre Kropotkine, Errico Malatesta et Rudolf Rocker à de nombreuses d'occasions. Rocker, qui était venu à Liverpool en 1898 pour organiser les ouvriers juifs, a constaté que le groupe anglophone était très actif à l'époque, il avait trois bons orateurs, Kavanagh, O'Shea et Despres, qui parlaient tous les dimanche matin au Monument dans le centre de Liverpool.
En 1907, Mat est l'un des organisateurs du groupe de Liverpool de "l’Industrial union of direct actionists", organisation créée par Guy Aldred, Charlie Lahr et John Turner.
En 1908, quand Jimmy Dick et Lorenzo Portet créent une (éphémère) École Moderne à Liverpool, sur le modèle de Francisco Ferrer, Mat va y donner des cours. Parmi les sujets abordés, celui de la Commune de Paris. En 1912, il était l'un des orateurs anarchistes à Trafalgar Square (Londres) aux côtés de James Tochatti, et de Carl Quinn, à s'opposer aux menaces d'expulsion de Malatesta.
Antimilitariste, lors de la première guerre mondiale, fidèle à ses convictions, il s'oppose avec Tom Keell et Malatesta au Manifeste des seize incarné par Kropotkine et Jean Grave. L'une des grandes tristesses de sa vie devait se produire à ce moment-là, quand son fils unique, mobilisé, meurt dans les combats.
En 1916, il serait retourné à Dublin pour prendre part à l'insurrection irlandaise. Il n'a cependant jamais eu aucune illusion sur le nationalisme irlandais qui a finalement triomphé sur les aspirations révolutionnaires d'origine. Mat, avec son épouse Léa travaillent dans la Colonie anarchiste de Whiteway, près de Stroud (Gloucestershire), qui avait été fondée en 1897.
Après l'arrêt de la publication de "Freedom" en 1927, Mat est l'un des rares à faire vivre les idées anarchistes en Grande-Bretagne. En 1936, à Paddington, il parle lors du premier grand meeting en plein air du mouvement anarchiste, revigoré par la révolution espagnole. Il est attaqué par des fascistes mais ceux-ci seront chassés.
En 1937, il rencontre et travaille avec Jack White fondateur de la milice ouvrière irlandaise "Irish Citizen army" qui était devenu anarchiste à la suite de son expérience dans la révolution espagnole.
A partir de 1938, il collabore à "Solidarity" journal publié par la Fédération communiste anti-parlementaire, puis à "War Commentary" et "Freedom".
Au cours de la guerre, Mat ira dans le Southend. A soixante ans passés, il est interné dans un camp avec les autres membres du groupe anarchiste local, du Parti travailliste indépendant et des pacifistes. Il y rassemble les divers antifascistes et exige du Commandant du camp que les anarchistes, socialistes et internés juifs soient séparés des fascistes qui y étaient également internés. Finalement il obtient la libération des antifascistes du camp.
Après la guerre, Mat ne pouvant plus travailler sur les chantiers du bâtiment s'installe à Londres, où il devient coiffeur sur Fleet Street. Il aura l'occasion de couper les cheveux à George Orwell.
Après-guerre, il est avec Ronald Avery l'un des fondateurs du groupe anarchiste de Londres et participe aux activité de l’Union of anarchist groups (UAG) dont, il sera le délégué lors d’une rencontre internationale à Paris en 1948. Il a probablement été l'orateur anarchiste le plus régulier du "speaker'corner" (coin des orateurs) à Hyde Park, Londres. Vers la fin de sa vie, Mat part à la Colonie de Whiteway, mais en 1953 il s'installe dans une petite maison appartenant à l'anarchiste Tony Gibson, dans la Wye Valley, où il y décède le 12 (ou 26 mars?) 1954. A noter que Mat a été incarcéré pas moins de 9 fois, toujours pour des raisons liées à son activité militante.
Manol Vassev
Le 12 mars 1958, mort de
Manol VASSEV (de son vrai nom Yordan Sotirov), à Sliven
(Bulgarie)..
Militant anarcho-syndicaliste bulgare.
Né en 1898, il lutta une grande partie de sa vie
clandestinement, tout en continuant à travailler en usine, et
mena grèves et luttes sous le nom de Vassev.
Arrêté, jeté en prison, il reprenait la lutte
dès qu'il était libéré, que ce soit
contre le fascisme ou contre le bolchevisme. Le régime
stalinien l'envoya en camp de concentration plusieurs années,
puis en prison. Vassev devint le symbole vivant de la
résistance à l'oppression, une figure très
populaire de l'anarchisme bulgare. Il fut empoisonné dans sa
cellule, la veille de sa libération.
Le 12 mars 1955, mort de
Louis ESTEVE (né à Gaillac-sur-Tarn en 1884),
anarchiste individualiste français.
Etudes à l'université de Toulouse, poète,
romancier et essayiste, auteur d'une "Psychologie de
l'Impérialisme"(1913). Il est un fidèle collaborateur
du journal anarchiste individualiste d'E.
Armand "l'en dehors" et ensuite
de "l'Unique".
En mars 1920, à Coimbra (Portugal), sortie du premier numéro du journal "Luz ao Povo" (Lumière pour le Peuple) Feuille Ouvière Communiste-Anarchiste publiée par Amadeu Das Neves et éditée par José D'Almeida, puis par Alfredo Gomes Soares da Silva et Gaudencio Cardoso, pour le Noyeau de la Jeunesse Anarchiste. Seuls quatre numéros paraîtront jusqu'en février 1921.
Numérisés ici.
En-tête du numéro de mars 1959
En mars 1957,
à Palerme (Sicile), sortie du premier numéro du mensuel "L'Agitazione del Sud". Le journal sortira
jusqu'en octobre 1971 (avec deux interruptions, de juin à
décembre 1958, et de mars 1969 à mai 1971). A noter que deux numéros uniques portant ce titre sont sortis en octobre 1956 et en février 1957. Les responsables du journal seront Michele Corsentino, puis Alfonso Failla.