Arrestation d'un membre de la bande à Bonnot d'après un dessin de J.-P. Ducret
Ephéméride Anarchiste
28
février
Antoine Cyvoct en novembre 1883
Le 28 février 1861,
naissance d'Antoine CYVOCT.
Militant
anarchiste lyonnais injustement condamné.
En 1882, il collabore au journal "Le Droit Social" et est un temps gérant du journal "L'Etendard Révolutionnaire". Soupçonné à tort d'être l'auteur de
l'attentat contre le restaurant du théâtre Bellecour
à Lyon dans la nuit du 22 au 23 octobre
1882. Il est également impliqué dans le "procès des 66" et
condamné à 5 ans de prison par contumace (il
s'était réfugié en Suisse, puis en Belgique). Le 23 février 1883, il est
mêlé à l'explosion accidentelle d'une bombe
à Ganshoren (Belgique). Arrêté, il est condamné dans un premier temps à trois mois de prison pour fausse indentité, puis extradé vers la France
en juillet 1883. Le 30 août 1883, il comparaît une première fois devant la cour d'assises du Rhône. Il déclare qu'il n'était pas à Lyon à la date de l'attentat et qu'il n'est pas l'auteur de l'article "Un bouge" publié dans "Le Droit Social" censé avoir incité l'attentat, mais s'oppose à la demande de son avocat Maître Minard (un membre réactionnaire du Conseil municipal de Lyon) qui demande son expertise médicale.
Le 12 décembre 1883, il repasse devant
la cour d'assises du Rhône,
il a choisi cette fois l'avocat socialiste Georges Laguerre qui a déjà défendu les anarchistes, mais celui-ci n'ayant que très sommairement étudié le dossier fait une médiocre plaidoirie. Antoine Cyvoct est alors condamné à mort bien que sa responsabilité ne soit pas prouvée. Le 22 février 1884, sa peine sera commuée en
travaux forcés à perpétuité et Cyvoct est envoyé au bagne de l'île Nou en Nouvelle-Calédonie.
Il passera les dernières annés de sa détention comme employé à la pharmacie du bagne.
En 1895 une campagne est menée par les anarchistes
pour obtenir sa libération, elle aboutira à son amnistie en mars 1898.
De retour à Paris, il se présente aux
élections législatives dans un but uniquement protestataire, destiné à "Attirer
l'attention sur le cas des anarchistes restés au bagne". A partir de 1904, il tentera de faire reconnaître son innocence au cour de quatre procédures en révision de son procès qui n'aboutiront pas, alors que le véritable auteur de l'article incriminé était pourtant connu depuis longtemps.
Il
travaille ensuite comme représentant en librairie, et donnera
des conférences dans les milieux anarchistes sur les
conditions de vie au bagne.
Il meurt oublié et dans la misère le 5 avril 1930.
Le 28 février 1916, à Londres, alors que la première guerre mondiale ravage l'Europe, est signé à l'initiative de Jean Grave et de Pierre Kropotkine le "Manifeste des 16". Contrairement à l'idéal libertaire de fraternité entre les peuple et d'antimilitarisme, ce texte prend publiquement parti pour le camp des Alliés et contre l’agression allemande. Le manifeste fonde son analyse de la situation sur la conviction que l'Allemagne était l'agresseur et que, en outre, sa victoire dans la guerre en cours représenterait le triomphe du militarisme et de l'autoritarisme en Europe. Selon leur schéma l'Allemagne était le bastion de l'étatisme, la France la patrie de la Révolution, c'est pourquoi la victoire de l'Allemagne entraverait le développement des idées libertaires et la marche vers une société fédéraliste et décentralisée en Europe. "Parler de paix, tant que le parti (pangermaniste) qui, pendant quarante-cinq ans, a fait de l'Europe un vaste camp retranché, est à même de dicter ses conditions, serait l'erreur la plus désartreuse que l'on puisse commettre. Résister et faire échouer ses plans, c'est préparer la voie à la population allemande, restée saine, et lui donner les moyens de se débarasser de ce parti."
Voici la liste des signataires, ils n'étaient en fait que 15, (une localité algérienne ayant été prise pour un nom de personne) : Christian Cornelissen - Henri Fuss - Jean Grave - Jacques Guérin - Pierre Kropotkine - Charles-Ange Laisant - François Le Levé - Charles Malato - Jules Moineau - Antoine Orfila - (Hussein Dey, signature mal interprétée) - Marc Pierrot - Paul Reclus - Ph. Richard - Ishikawa Sanshiro et Warlaam Tcherkesoff.
Outre Pierre Kropotkine et Jean Grave, ce manifeste comportait des personnalités influentes. Il sera publié en France le 14 mars 1916 dans le journal "La Bataille Syndicaliste" qui était devenu l'organe des militants ouvriers ralliés à "l'Union sacrée".
Ainsi, on peut constater que le virus patriotique n'épargna pas tous les anarchistes et que des militants, et non des moindres, apportèrent leur caution aux massacres décidés par les bourgeoisies nationales. Ce manifeste sema durablement le trouble et la désunion avec les compagnons restés fidèles à leurs idéaux, comme ceux qui avaient, en février 1915, signé le manifeste "L'Internationale anarchiste et la guerre"dont Errico Malatesta.
En avril 1916, afin de contrecarrer l’impression que venait de produire le "Manifeste des 16" dans les milieux libertaires et pour se situer vis-à-vis de ceux qui venaient en le signant, d’adhérer à la Guerre du Droit, des militants réfugiés à Londres, publièrent une protestation intitulée : "Déclaration anarchiste", signée du "Groupe International Anarchiste". "Nous autres, qui avons conscience d’être demeurés dans la ligne droite d’un anarchisme dont la vérité ne peut avoir changé du fait de cette guerre, guerre prévue depuis longtemps, et qui n’est que la manifestation suprême de ces maux que sont l’État et le Capitalisme, nous tenons à nous désolidariser d’avec ces ex-camarades, qui ont abandonné leurs idées, nos idées, dans une circonstance où, plus que jamais, il était nécessaire de les proclamer haut et ferme."
"La Picarde maudissant la guerre", monument aux morts de Péronne (dép. de la Somme).
Oeuvre du sculpteur Paul Auban.
Le 28 février 1921,
début de la révolte des marins de
Kronstadt qui s'insurgent contre le pouvoir des commissaires
bolchéviques et contre la pénurie de nourriture et de
denrées diverses. Les marins, fers de lance de la
révolution russe, se prononcent pour des "Soviets libres",
dégagés de la tutelle politique des commissaires.
Dès janvier 1921, 5000 marins avaient
démissionné du parti communiste. Au mouvement pour de
meilleures conditions de vie, se mêleront de fortes aspirations
libertaires.
Voir : 5 mars ;
7 mars ;
8 mars ;
9 mars ; 10 mars ;
11 mars ;
16 mars ;
17 mars
Les 27 et 28 février 1921, à Florence (Italie), dans un
contexte exacerbé par la montée du fascisme, des
affrontements particulièrement graves se produisent avec les
fascistes, et causent la mort de deux cheminots: Gino Mugnai et
Spartaco Lavagnini. Les fascistes tenteront ensuite de
pénéter dans le quartier de San Frediano, ils se
heurtent alors à une forte résistance des militants
radicaux et de la population qui se retranche derrière une
barricade.
A Certaldo (près de Florence), l'anarchiste Ferruccio
Scarselli, meurt déchiqueté par un bombe durant un
affrontement, tandis qu'à La Spezia c'est l'anarchiste
Uliviero qui est tué par la police. Dans le même temps
à Trieste, la Bourse du travail est incendiée.
Le 1er mars, en réponse aux violences fascistes, une
grève générale est déclenchée
à Trieste et à Florence, ville où de nouveaux
heurts se produiront. Ils causeront la mort de plus de 20 personnes
et feront plus d'une centaine de blessés.
En-tête du premier numéro daté du 28 février 1926
Le 28 février 1926, à Lisbonne, sortie du premier numéro du journal "O Anarquista" (L'Anarchiste) Bimensuel édité par l'Union Anarchiste Portugaise. Publication dirigée par Francisco Quintal et édité par F. Almeida Marques.
Au moins neuf numéros parus jusqu'au 8 août 1926, numérisés ici.
En-tête du numéro 6 de février 1950 (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
En février 1950, à Montevideo (Uruguay), sortie du numéro 6 du journal mensuel "Proa" (La Proue). Organe de la Fédération ouvrière autonome de la construction et réparation navales.
Epigraphe : "Une offense faite à un est une offense faite à tous"
Le 28 février 1970,
à Paris, des bombes explosent contre les sièges de la
Banque de Bilbao et de la Renfe (Chemin de fer espagnol). Deux
objectifs visés par des activistes du groupe anarchiste
international "The Angry Brigade" qui,
par ces actions, veulent attirer l'attention sur la répression
franquiste.