Le 29 février 1944,
mort de Félix FENEON, à Châtenay-Malabry,
France.
Militant anarchiste, esthète et important critique d'art.
Il naît le 29 juin 1861, à Turin, Italie, (de parents
français). Il s'engage dans le mouvement anarchiste dès
1890. Employé au ministère de la guerre, il n'en
collabore pas moins à de nombreux journaux ou revues
libertaires :"L'Endehors" (dont il
assumera la direction pendant l'exil de Zo
d'Axa), "La Renaissance", "La
Revue Anarchiste", etc.
Il serait l'auteur de l'attentat qui visa le restaurant Foyot, le
4 avril 1894. Après une
perquisition chez lui où l'on découvre de quoi
fabriquer des explosifs, il se retrouve sur le banc des
accusés lors du
"Procès des trente"
en août 1894. De nombreux artistes et écrivains vinrent
témoigner en sa faveur. Il fut acquitté. Félix
Fénéon est surtout connu comme critique d'art,
découvreur de talent et rédacteur de la "Revue
Blanche". Il fit découvrir et publier, des auteurs tels que
Jarry, Mallarmé, Apollinaire, Rimbaud, etc. Il
s'intéressera à tous les mouvements culturels et
artistiques de son époque, aidant à faire
connaître Pissarro,
où de jeunes peintres et artistes tels que Seurat,
Signac, Van Dongen, Matisse,
Maurin, etc.
Il s'éloignera pourtant après la première guerre
mondiale et la révolution russe, de l'Idéal libertaire,
et se déclarera volontier communiste.
Ses écrits ne seront publiés qu'après sa mort,
sous le nom de "Oeuvres plus que complètes". Lire
également sa biographie réalisée par Joan
U.Halperin.
Le 29 février 1866, naissance de Pedro ESTEVE à San Martín (Barcelone).
Militant et propagandiste anarchiste.
Typographe, il avait appris le métier à l'Académie aux côtés d'Anselmo Lorenzo et de Rafael Farga Pellicer. En 1887, il est un des fondateurs du journal "El Productor". La même année, il devient secrétaire de la Fédération Régionale Espagnole (FRE). En 1889, à Barcelone, il avait fait partie du jury lors du "Concours socialiste". Membre actif du Centre ouvrier de Barcelone "Regeneración", il prend part en tant qu'orateur au meeting de 1890 tenu à l'Athénée barcelonaise. Militant de l’association ouvrière "Arte de Imprimir" de Barcelone, il en est le délégué à Madrid, en 1891, au Congrès de la "Féderation de Résistance au Capital, Pacte d'Union et de solidarité", organisation ouvrière qui avait succédé en 1888 à la "Fédération Régionale Espagnole des Travailleurs" (FTRE), dont il aurait été l’un des organisateurs. En 1891, il prend part, avec Tarrida del Marmol, au Congrès international à Bruxelles. Durant les années 1891-1892, il participe à une tournée de propagande de Malatesta en Espagne, puis accompagne Adrian del Valle en Europe : Paris, Bruxelles, Ostende et Londres où il rencontre de nombreux militants anarchistes dont Jean Grave, Charles Malato, Emile Pouget, Pierre Kropotkine, etc.
En 1892, il émigre aux Etats-Unis où il va poursuivre un immense travail d’agitation et de vulgarisation des idées anarchistes dans les milieux hispaniques et italiens de New York. Il collabore à "El Despertar"(1891-1902). En septembre 1893, il assiste à Chicago à la Conférence Anarchiste Internationale où il présente son point de vue sur la situation en Espagne. Durant les années qui suivent, sa renommée en tant que journaliste (en particulier à "La Questione Sociale" de Paterson) et orateur, s'accroît en raison de sa participation à divers congrès ouvriers, meetings et tournées de conférences. Mais son activisme social n'est pas du goût des patrons, et il échappe de peu à un lynchage à Philadelphie. A Tampa (Floride) il collabore à "El Esclavo"(1894-1898) et organise les ouvriers cigarettiers. Mais lors de la grande grève des travailleurs du tabac, il est contraint de fuir la brutale répression des patrons. En 1911, la police de Tampa le considérait comme le principal responsable du groupe Francisco Ferrer. Il retourne alors à New York, où il fonde en 1910 le journal "Cultura Proletaria" qui sera remplacé en 1911 par "Cultura Obrera". Pedro Esteve, dont la compagne était l'anarchiste italienne Maria Roda Balzarini, décède à Weehawken (New Jersey) le 14 septembre 1925.
Il a collaboré à de nombreuses publications libertaires et est l'auteur de plusieurs ouvrages dont : "A los anarquistas de España y de Cuba" (Paterson, 1893), - "I congresi socialisti internazionali" (1901), - "Socialismo anarquista. La ley. la violencia. el anarquismo. La revolución social"(Paterson, 1902), - "Reflexiones sobre el movimiento obrero en México" (1911), - "Reformismo, dictadura, federalismo" (1922).
Maria RODA BALZARINI est née en 1877 (1878 ?) dans la ville de Côme (Lombardie, Italie).
Militante anarchiste et féministe italo-américaine.
Elle est la fille de
Luigia Monti et du tisserand anarchiste Cesare Balzarini Roda. Celui-ci lui apprend, comme à ses trois autres soeurs, le tissage de la soie. Leur habitation à Côme étant un lieu de réunion de compagnons anarchistes, c'est tout naturellement que les quatre filles s'intéressent aux idéaux de l'anarchisme, et chantaient des chansons militantes en marchant dans les rues. (Maria aurait été une camarade de classe de Sante Caserio et membre du même groupe anarchiste). Après la mort de sa mère, Maria et ses soeurs, encore adolescentes, commencent à travailler dans les usines de soie de Côme. Pensant à de meilleures contitions de vie, la famille s'installe ensuite à Milan. En 1891, à seulement 14 ans, Maria Roda est arrêtée pour son implication dans une grève, jugée pour avoir incité les grévistes à l'émeute contre la police, et est condamnée à trois mois de prison.
L'anarchiste français Zo d'Axa fuyant les autorités française assistera à ce procès et sera impressionné par l'attitude des deux jeunes filles de 14 et 15 ans, Ernesta Quartirola et Maria Roda et écrira : "On dit encore et encore que Milan est un petit Paris. Les magistrats de Milan le prouvent, au moins sur un point; ils sont tout aussi répugnants que leurs confrères parisiens".
A Milan, Maria rencontre Errico Malatesta lors d'un congrès anarchiste, ainsi que l'anarchiste catalan espagnol Pedro Esteve, qui deviendra plus tard son compagnon. Avec Maria, son père et une sœur cadette, après des séjours au Portugal, en Angleterre (et en France?), en 1892, ils émigrent aux États-Unis en 1893 et s'installent à Paterson, dans le New Jersey. Ils deviennent rapidement des militant(e)s d'un des groupes d'anarchistes italiens les plus influents des États-Unis, le "Gruppo Diritto Esistenza" (Groupe Droit à l'Existence). Maria commence à organiser les travailleurs du textile à Paterson. Emma Goldman, qui l'a entendue parler le 19 août 1894 au Théâtre Thalia de Manhattan, aux côtés de Sarah Edelstadt, de John Edelmann, de Pedro Esteve, et de Charles Mowbray, lors du meeting organisé pour fêter sa sortie de la prison de Blackwell's Island, écrit dans ses mémoires (Emma ne parlait pas l'italien) : L'étrange beauté de Maria et la musique de son discours ont soulevé l'enthousiasme de l'ensemble de l'assemblée : Maria s'est montrée être un véritable rayon de soleil", "la plus exquise créature que j'aie jamais vue".
Après avoir retrouvé Pedro Esteve lors d'un rassemblement au salon de Justus Schawb, elle emménage avec lui. Il collaborait à "La Questione Sociale" de Paterson. C'était l'un des principaux journaux anarchistes de langue italienne aux États-Unis. Durant la gérance de Pedro entre 1899 et 1906, l'écriture des femmes sera à son apogée dans le journal. Maria et des dizaines d'autres femmes ont écrit, publié et diffusé des écrits anarchistes et féministes. Deux des essais de Maria ont d'ailleurs été publiés par "La Questione Sociale": "Alle operaie" (Aux travailleuses), 15 septembre 1897, et "Alle Madri" (Aux mères), 7 septembre 1901).
En 1897, Maria Roda a contribué à la fondation d'un groupe anarchiste féminin appelé "Gruppo Emancipazione della Donna" (Groupe d'émancipation des femmes), afin que les femmes anarchistes puissent se rencontrer de leur propre chef et développer leurs propres théories et méthodes d'activisme ouvrier révolutionnaire. Dans "La Question Sociale"annonçant que les femmes se réunissaient séparément, elle écrivait "et c'est juste parce que nous ressentons et souffrons; nous aussi, nous voulons nous immerger dans la lutte contre cette société, parce que nous sentons aussi, dès la naissance, le besoin d'être libres, et d'être égales".
Elle aura des contacts avec le journal français "l'Action féminine" de l'anarchiste feministe Louise Réville. Au début des années 1900, le groupe établit des liens avec un groupe de femmes de New York et avec d'autres travailleuses notamment à Philadelphie et Boston et parmi les communautés minières de la Pennsylvanie, de l'Illinois et du Vermont. Elles ont discuté et écrit sur les problèmes et les luttes spécifiques des femmes tout en s'unissant aux hommes dans la lutte commune du mouvement ouvrier et du mouvement anarchiste. Les femmes anarchistes italiennes ont formé l'une des premières sections locales des IWW à Paterson.
Maria et Pedro deviennent les chefs de file du mouvement anarchiste et ouvrier de Paterson. Ils vont régulièrement à Tampa (en Floride), à Brooklyn, ou à New York pour aider les travailleurs portoricains, mexicains, cubains, espagnols et italiens du textile, du cigare et des docks. Ils resteront à Paterson au moins jusqu'en 1908 puis s'intalleront à Weekawken (New Jersey), où leur domicile au 611 Gregory Avenue sera connu comme un lieu d'activisme radical, organisant de grands rassemblements le dimanche. Ils ont eu dix enfants, seulement huit ont survécu (Violet, Sensitiva, Sirio, Iris, Flora, Pedro, Helios et Zephyr). Ils ont perdu un fils de dix ans dans une explosion qu'ils pensaient être une tentative d'attentat contre Esteve. Maria est morte en 1958.
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Photo de Simón Radowitzky et portrait en bagnard
Le 29 février 1956,
mort de Simón RADOWITZKY, au Mexique.
Militant anarchiste et auteur du retentissant attentat contre le
colonel Falcón.
Il naît le 10 (novembre ou septembre ?) 1891 à
Stapanesso, petit village d'Ukraine, dans une famille
ouvrière. A l'âge de 10 ans, il est contraint
d'abandonner l'école pour travailler dans un atelier de
mécanique. A 14 ans il prend part à sa première
grève, mais il est blessé par un coup de sabre à
la poitrine qui l'obligera à rester couché durant 6
mois. Il est ensuite condamné à 4 mois de prison pour
une distribution de tracts. En 1905, il n'a que 15 ans lorsque
éclate les
événements
révolutionnaires, il est néanmoins nommé
secrétaire du Soviet de son usine. Mais suite à la
répression, il est contraint à l'exil pour
échapper à une déportation en Sibérie. Il
arrive en Argentine en mars 1908, où il trouve un travail de
mécanicien. Il lit la presse libertaire et en particulier
"La Protesta". Le
1er mai 1909, à l'appel de
la F.O.R.A, il participe à la
manifestation place Lorea, à Buenos-Aires, mais le chef de la
police le colonel Ramón Falcón provoque des massacres
en chargeant férocement les manifestants et en poursuivant la
terreur durant "la Semaine rouge". Il
décide alors de venger les ouvriers morts et prépare un
bombe, qu'il jette le 14 novembre
1909 sur le colonel Falcón le tuant ainsi que son
secrétaire. Il tente ensuite de se suicider;
hospitalisé, il se rétablit de la perforation par balle
d'un poumon. Condamné à mort, sa peine est ensuite
commuée en prison à perpétuité en raison
de son âge. Envoyé au bagne d'Ushuaia, il n'est pas
oublié par les anarchistes qui organiseront de nombreuses
campagnes pour le faire libérer. L'anarchiste
Miguel Arcangel Roscigna ira
jusqu'à se faire embaucher comme maton pour tenter de le faire
évader. En novembre 1918, un groupe d'anarchistes parvient
enfin à le faire évader et à passer au Chili,
mais arrêtés par la marine chilienne ils seront rendus
aux autorités argentines. Après 21 ans passé au
bagne d'Ushuaia et d'importantes campagnes de solidarité, il
est finalement libéré en avril 1930, mais avec
l'obligation de quitter le pays. Il s'installe alors en Uruguay,
à Montevideo, où il poursuit son engagement contre la
dictature de Gabriel Terra. Arrêté, il est
déporté sur l'Ile de Flores d'où il
s'évade en 1933, puis rejoint
la révolution espagnole, en
1936. D'abord combattant sur le front d'Aragon, il travaille
ensuite pour le syndicat à Barcelone. En 1939, il est
interné en France dans le camp de concentration de St-Cyprien.
Libéré, il part alors au Mexique où il se met au
service de la Section internationale d'aide aux
réfugiés.
En-tête de ce numéro unique (Doc. CIRA Marseille)
En février 1897, à Paris, sortie du premier et unique numéro de "L'Incorruptible". Jules Régis en est le gérant, mais d'après Zisly l'initiateur de ce journal serait Constant Martin. On trouve en page 4 du journal un compte-rendu du Conseil de Guerre tenu à Montjuich (Barcelone) le 15 décembre 1896.
Le 29 février 1920,
à Milan (Italie), à la sortie d'un grand meeting de
protestation auquel se sont joints divers orateurs dont
Errico Malatesta. La police
intervient pour empêcher toute manifestation de se former. Les
carabiniers ouvrent le feu sur la foule, tuant deux personnes et en
blessant cinq autres. Aussitôt, éclate une grève
générale de protestation.