Almanaque de "La Questione Sociale" 1902
(doc. CIRA de Lausanne)
Ephéméride Anarchiste
15 juillet
Ernest Tanrez dit Ernestan
Le 15 juillet 1898,
naissance d'Ernest TANREZ, dit ERNESTAN, à Gand
(Belgique).
Militant et théoricien du socialisme libertaire, figure
importante de l'anarchisme belge.
Il naît dans une famille bourgeoise d'une mère flamande
et d'un père wallon. La première guerre mondiale
l'oblige à quitter ses études, et il est
mobilisé en 1918. Il se fixe ensuite à Bruxelles,
où il ouvre un magasin d'antiquités.
En 1921, il est le gérant du "Bulletin Libertaire", et devient un
orateur apprécié et un théoricien lucide; ses
très nombreux articles enrichissent la presse anarchiste
internationale. Il milite activement au soutien de
Sacco et
Vanzetti, pour
l'élargissement du droit d'asile ou encore en 1933, au
"Comité Hem DayLéo Campion" (afin obtenir
leur libération). En 1937, pour soutenir la révolution
espagnole, il crée avec Léo Campion le journal
"Rébellion". Réfugié en France en 1940, il est
arrêté après une dénonciation et
interné durant trois mois au Camp du Vernet en Ariège.
De retour à Bruxelles, il est arrêté
l'année suivante par la gestapo et envoyé au Camp de
Breendonck près de Malines, d'ou il sortira très
affaibli après huit semaines de famine et de travaux
forcés. Malade, il meurt à Bruxelles le 17
février 1954.
Outre sa collaboration à la presse libertaire internationale
et en particulier à la revue "Pensée et Action" d'Hem
Day, il est l'auteur de plusieurs ouvrages : "Le Socialisme contre
l'Autorité", "Manifeste socialiste libertaire" etc.
"C'est parce que l'homme est
si dangereux pour l'homme, que le socialisme libertaire ne base pas
les rapports humains sur l'autorité des uns et
l'obéissance des autres, mais sur l'association d'individus
égaux en dignité et en droit."
in: Valeur de la liberté (1952)
Le 15 juillet 1927, mort de
Julien CONTENT, (né le 26 septembre 1892 dans le Cher).
Militant anarchiste antimilitariste et syndicaliste
révolutionnaire français.
De 1912 à 1913, il est secrétaire de la
Fédération Communiste Anarchiste de la région
parisienne. Lorsque la guerre éclate il refuse "l'Union
sacrée" et participe en décembre 1916, avec Lecoin et
Ruff à la diffusion du tract
"Imposons la Paix", arrêté
il est condamné à six mois de prison mais, à
peine libéré en juin 1917, il est à nouveau
arrêté en possession d'une édition clandestine du
"Libertaire" et condamné à 15 mois de prison.
Libéré, il reprend durant deux ans le
secrétariat de la Fédération Anarchiste et
l'édition du
"Libertaire" mais subit de
nouvelles condamnations pour "délit de presse" ainsi que pour
"propos subversifs exprimés en réunion
publique". Libéré en 1921, il se fixera à
Caen où il milite dans le mouvement syndical et collabore au
"Populaire normand" avant de s'en écarter après la main
mise des communistes. De retour à Paris, il reprend
l'administration du "Libertaire" et de la
"Revue anarchiste" puis
après un désaccord en 1924, il collabore au journal
"l'Idée anarchiste".
Devenu infirme à la suite d'un accident de voiture en 1926, il
se suicide un an plus tard.
Le 15 juillet 1961, mort d'Emile ROUSSET à Vitry-sur-Seine.
Terrassier anarchiste, militant du Comité de Défense Sociale, témoin de l'Affaire Aernoult.
Il est né le 20 janvier 1883 à Lyon dans une famille ouvrière. D'abord ouvrier terrassier, il s'adonne à la reprise individuelle mais, en 1903, il est condamné à 5 ans de prison pour vols. A sa sortie en janvier 1908, il est envoyé aux bataillons d'Afrique, puis dans la section disciplinaire à Djenan-el-Dar (Biribi), suite à une bagarre. Il y rencontre Albert Aernoult et est témoin des mauvais traitements qui entraîneront la mort de ce dernier le 2 juillet 1909. Il écrit alors une lettre à la mère d'Aernoult pour lui révéler les circonstances de la mort de son fils, lettre qui sera ensuite publiée par "Le Matin" du 24 juillet. Le 9 février 1910 "L'Humanité" révélait qu'Emile Rousset venait d'être condamné par un conseil de guerre à cinq ans de pénitencier. Devenu l'affaire Aernoult-Rousset, une importante campagne orchestrée par le "Comité de Défense Sociale" (CDS) se développe pour exiger la libération de Rousset. Un "Comité Rousset" est créé par l'anarchiste René de Marmande qui y associe anarchistes, syndicalistes, socialistes et militants de la Ligue des Droits de l'Homme, ainsi que diverses personnalités.
Cette campagne médiatique finit par porter ses fruits et le Président de la République le grâcie le 13 avril 1911. Mais l'affaire n'en reste pas là. Incorporé dans un régiment à Médéa, Emile Rousset est ensuite accusé du meurtre d'un autre soldat et condamné à Alger, le 9 décembre 1911, à vingt ans de travaux forcés. La campagne pour sa libération reprend alors de plus belle et aboutit, le 23 février 1912, à ce que la Cour de cassation revoit le jugement pour vice de précédure, et après maints épisodes judiciaires finit le 24 septembre 1912 par prononcer un non-lieu.
De retour en France, Emile Rousset part se reposer à "La Ruche" de Sébastien Faure à Rambouillet. Le 20 octobre 1912 une fête est organisée en son honneur au Foyer populaire de Belleville, siège de la "Fédération Communiste Anarchiste"(FCA). Il reprend son métier de terrassier et milite activement au "Comité de Défense Sociale". En 1913, il prend la parole dans plusieurs meetings de la FCA, et participe au comité de parrainage de la coopérative "Le Cinéma du Peuple".
Lors de la mobilisation en 1914, il est incorporé dans un régiment d'infanterie au Maroc. A nouveau menacé par les militaires, il demande alors à être envoyé sur le front, ce qu'il obtient finalement, grâce notamment à l'intervention de Charles-Ange Laisant. Démobilisé en mars 1919, il reprend son militantisme au CDS où il intervient dans les meetings en faveur d'Emile Cottin, où encore pour les mutins de la Mer Noire.
Le 5 mai 1922, à Vitry (dans sa ville de résidence), il prononce un discours qui lui vaudra d'être condamné le 27 juillet à six mois de prison pour "apologie du meurtre" et "propagande anarchiste". En octobre 1923, il adhère à "l'Union Anarchiste". Selon un rapport de police, il aurait adhéré au "Parti Communiste" en août 1930 et aurait cessé de militer au CDS en 1931. A noter qu'il s'est marié à quatre reprises.
"Défense de l'Homme" de Louis Lecoin lui consacre une nécrologie en août 1961. "Les Temps Nouveaux" de Jean Grave ont publié en 1912, "Du fond de l'abîme, Lettre d'Emile Rousset".
En-tête du premier numéro du 15 juillet 1885
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En-tête du numéro du 19 juillet 1904 et de son supplément littéraire
Le 15 juillet 1885, à Londres (Angleterre), sortie du premier numéro du "The Worker's Friend", "Dar Arbeiter Freund", "L'Ami des Ouvriers" journal en langue yiddish. Publié à ses début par "l'International Working Men's Educational Club" (Club international d'éducation des travailleurs juifs), c'est d'abord un journal socialiste fortement anti-religieux, ouvert à tous les courants du socialisme. Lorsque Saul Yanovsky en devient son rédacteur le 20 février 1891, le journal prend alors une nette orientation anarchiste. Mais le journal connaît une première interruption après le 27 juillet 1894 (départ de Yanovsky pour New York). Il ressort le 19 avril 1895, publié par Wiliam Wess, mais paraît très irrégulièrment avant de s'arrêter le 26 mars 1897.
Le groupe Arbeiterfreund de Londres décide d'en confier la rédaction à Rudolf Rocker (qui alors ne connaît pas le yiddish). Le journal ressort le 19 octobre 1898. Rocker, avec d'extrêmes difficultés, réussira à le publier jusqu'au 26 janvier 1900. Puis il est à nouveau suspendu faute d'argent. Il reparaît du 9 février au 10 mai 1901. A partir du 20 mars 1903, il ressort de façon continue en augmentant son tirage de 2500 en 1903 à 5000 exemplaires en 1905. Durant la guerre, Rocker sera arrêté (le 2 décembre 1914) et interné jusqu'en 1918. Le journal continuera sa parution jusqu'au 21 juillet 1916. Après la guerre, il reparaîtra à un niveau plus modeste entre 1920 et 1922 et de façon irrégulière entre 1930 et 1932.
En-tête du numéro 3 d'avril 1897 (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
Le 15 (juillet 1894 ?), à Paris, sortie du premier numéro (non daté) du journal "L'Etat Naturel et la part du prolétaire dans la civilisation" par Emile Gravelle. Cette publication naturienne qui se veut mensuelle sera pratiquement annuelle. Quatre numéros sortiront jusqu'en février 1898.
Le 15 juillet 1894, à
Buenos-Aires (Argentine), sortie du premier numéro de "La Questione
Sociale", sous-titré "Revue mensuelle d'Etudes Sociales" puis à partir du 23 août 1896 "Supplément de "El Oprimido". L'anarchiste italien
Fortunato Serantoni,
en est le directeur. C'est en fait une réapparition du journal publié par
Malatesta à Buenos-Aires en 1885.
Edité en langue italien, il comprendra également,
à partir du mois de septembre 1894, un supplément en
espagnol.
Il représente le courant organisationnel de l'anarchisme
argentin.Vingt quatre numéros sortiront jusqu'au 30 octobre 1896.
En-tête du numéro 11 du 15 décembre 1895
En-tête du numéro 105 du 28 septembre 1901 (doc. IISG)
Le 15 juillet 1895, à
Paterson, New Jersey (USA), publication du premier numéro du
bimensuel "La Questione Sociale"
Périodique Socialiste-Anarchiste italien. Le journal est
publié par le groupe de Paterson "Diritto all' esistenza" (Le
droit à l'existence) qui dispose également d'une maison
d'éditon "Era nuova" (L'Ere Nouvelle). Ces principaux
rédacteurs seront : l'écrivain anarchiste Giuseppe
Ciancabilla (jusqu'en septembre 1899) ,
Malatesta (1899),
Carlo Tresca (1901),
Aldino Felicani,
Luigi Galleani, Pedro Esteve, etc.
Victime de la haine anti-anarchiste, le journal sera interdit de
diffusion postale en mai 1908. Le
journal poursuivra sa parution jusqu'en 1924.
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Rares photos de la devanture du local de "La Questione Sociale" de Paterson (New Jersey) et de sa salle de rédaction,
Giuseppe Ciancabilla est le deuxième depuis la gauche.
Photos empruntées au "Bollettino Pinelli" numéro 57 de 2021.
Le 15 juillet 1886,
l'anarchiste Charles GALLO comparaît à nouveau devant la
"justice" pour son attentat raté du
5 mars à la Bourse de
Paris.
Il exprime son regret de n'avoir pas réussi. "Les agents de change étaient partis.
J'étais toujours certain d'avoir un agioteur ou un tripoteur
qui spécule sur la misère du peuple. J'ai jeté
le flacon (d'acide prussique),
malheureusement je n'ai tué personne."
Condamné à 20 ans de bagne, il est envoyé en
Nouvelle-Calédonie où il se révoltera encore une
fois contre un de ses geôliers.
Le 15 juillet 1908, 33 rue Guersant à Paris, une bagarre éclate dans un restaurant coopératif lorsqu'un commissaire de police (accompagné d'un secrétaire, d'un inspecteur et de deux agents du service anthrométrique) tente d'arracher un drapeau affiché sur la vitrine de l'établissement sur lequel est inscrit des slogans antimilitaristes dont "A Bas la Patrie!". Le commissaire, pris à parti par les consommateurs du restaurant, finira pas s'emparer de l'objet du délit mais sortira de l'aventure couvert d'ecchymoses et les vêtements en lambeaux. Ce n'est que plus tard que le chauffeur anarchiste Maurice Girard (qui n'était pas là, mais qui avait laissé l'automobile qui stationnait devant le restaurant à son frère Alexandre) sera inculpé et condamné à deux ans de prison, le 19 août 1908, avec un autre compagnon chauffeur Albert Jacquart.
Ils seront défendus par René de Marmande, Anatole France, la Ligue des Droits de l'Homme, et le "Comité de Défense Sociale" qui organiseront des meetings et même la première manifestation en automobile à travers Paris, le 20 janvier 1909. Le 3 février suivant, ils seront remis en liberté une fois révélés les témoignages mensongers de la police.
En-tête du numéro d'août 1912 (tiré de la revue "Itinéraire")
En-tête du journal du 7 novembre 1917 (doc. Cira de Lausanne)
Le 15 (17?) juillet 1912, à Mexico (Mexique), sortie du premier numéro du journal "¡Luz!" (Lumière!) D'abord "Périodique Ouvrier et Libertaire (mensuel)" il deviendra ensuite "Hebdomadaire libertaire de pensée et de contestation, écrit pour les travailleurs, pour la défense de la femme et des mêmes travailleurs". Ce journal est publié par le "Groupe Luz". Le journal cessera de paraître en mai 1920. Mais il réapparaîtra le 15 avril 1924 sous le nom de "Luz y Vida" et à partir du 1er mai 1925 avec le titre "Rusia Trágica".
Epigraphes: "Lumière! Pour nos cerveaux obscurcis par l'ignorance" "Un Phare! Qui nous montre le chemin de notre émancipation..."