Le 11 juin 1832, naissance
de Jules VALLES au Puy-en-Velay (Haute Loire).
Journaliste, membre de la Commune, propagandiste libertaire et
écrivain.
Très tôt révolté, il prend part à
l'agitation révolutionnaire de 1848 à Nantes (où
il est renvoyé du lycée) puis il se rend à
Paris. En décembre 1851, il essaie de s'opposer au coup d'Etat
en tentant de soulever le peuple. De retour à Nantes, son
père (qui ne partage pas ses idées) le fait interner
dans un asile. Il n'en sera libéré que trois mois plus
tard, suite aux efforts d'Arnould et
Ranc. A Paris, il se passionne pour les idées de
Proudhon, mais à la suite d'une
conspiration contre l'Empereur, il subit une peine de prison durant
l'été 1853. Après divers métiers il
devient journaliste, et publie ses premiers textes. Le 1er juin 1867,
il lance l'hebdomadaire "La Rue" qui s'entoure de plumes et
d'artistes célèbres, de Zola à
Courbet. Mais après 6 mois de parution, le
journal est interdit. Vallès subit, fin 1868, un nouvel
emprisonnement à cause d'un article. De 1869 à 1871, il
lancera successivement plusieurs titres de presse "Le Peuple", "Le
Réfractaire", "La Rue" et à partir du 22 février
1871 "Le Cri du Peuple" qui devient le
journal de la Commune.
Cosignataire, en janvier 1871, de "L'affiche rouge" (appel à
l'insurrection), c'est tout naturellement qu'il devient, le 26 mars
1871, membre de la Commune. Partisan de la minorité, il
s'opposera au Comité de Salut Public. Il combat sur les
barricades durant la "Semaine
sanglante" puis parvient à se réfugier en
Angleterre. Condamné à mort, il ne rentre à
Paris qu'à l'amnistie de 1880, il y publie à nouveau,
en 1883 (aidé par sa fidèle collaboratrice
Séverine), "Le Cri du peuple",
où s'y s'expriment blanquistes, guesdistes et libertaires.
Entre temps, ses romans autobiographiques "L'enfant", "Le bachelier"
et "L'insurgé", ont été édité sous
pseudonyme. Un dernier roman "Les blouses", sortira avant sa mort qui
survient, après une maladie, le 14 février 1885, (un
mois après l'attaque du journal par deux soudards de la
police).
Son enterrement rassemblera des dizaines de milliers de personnes, et
donnera lieu à des affrontements.
En-tête du numéro 3 du 12 mai 1869, du "Réfractaire" de Jules Vallès
Bartolomeo Vanzetti
(photo anthropométrique)
Le 11 juin 1888, naissance
de Bartolomeo VANZETTI, à Villafalletto dans le Piémont
italien.
Militant anarchiste italo-américain victime du terrorisme étatique.
Né dans une modeste famille, il est placé en
apprentissage chez un patissier à l'âge de 13 ans.
Exploité, vivant dans des conditions misérables, il
tombe malade. Après le décès de sa mère,
il part pour l'Amérique, le 9 juin 1908. A New-York, il
partage la misère des émigrants, exerce divers boulots
et devient anarchiste vers 1913. Il s'installe ensuite à
Plymouth, et travaille à la "Cordage Company" où il
participe, avec l'anarchiste Luigi
Galleani, à une grève d'un mois, début 1916.
Désigné comme meneur, il est placé sur les
listes noires du patronnat. Il se fait alors marchand de poisson
ambulant.
Le 5 mai 1917, il obtient la citoyenneté américaine,
mais l'obligation de s'inscrire en vue de la future mobilisation est
votée le même mois. Pour y échapper, il
décide avec une trentaine d'anarchistes de se réfugier
au Mexique; il y fait la connaissance de
Nicola Sacco. Mais après quelques
mois, il retourne à Plymouth, alors que la répression
s'intensifie contre les réfractaires et les anarchistes
(Palmer raids).
Le 5 mai 1920, il est
arrêté avec Sacco; ils sont soupçonnés
d'avoir commis deux braquages (le 24 décembre 1919 à
Bridgewater et le 15 avril 1920 à South Braintree où
deux convoyeurs sont tués). La machine judiciaire se met en
marche. Le 16 août 1920, Vanzetti seul est condamné pour
le premier braquage à 15 ans de prison. Le second
procès qui se clôt le
14 juillet 1921 les
condamne tous les deux à la peine capitale pour les crimes de
South Braintree, malgré le manque de preuves formelles. Des
comités de défense se mettent en place dans le monde
entier pour sensibiliser l'opinion sur cette injustice. De même
que Sacco en 1923, Vanzetti est placé début 1925 en
hôpital psychiatrique. Le 12
mai 1926, leur condamnation à mort est confirmée.
Le 26 mai, un bandit dénommé Madeiros avoue de sa
prison être l'auteur du braquage de South Braintree, mais le
juge Thayer refuse de réouvrir le dossier. Malgré une
mobilisation internationale intense et le report à plusieurs
reprises de l'exécution, Nicola Sacco, Bartolomeo Vanzetti et
Celestino Madeiros passent sur la chaise électrique dans la
nuit du 22 au 23 août
1927, suscitant une immense réprobation.
En-tête du numéro 4 de septembre 1905
En-tête du numéro 6 de Novembre 1905
En-tête du numéro 46 de Janvier 1909
En juin 1905, à Lima (Pérou), sortie (supposée) du premier numéro du mensuel "El Hambriento" (L'Affamé). Périodique antipolitique défenseur des idées libertaires. Au moins soixante et un numéros sortiront jusqu'au mois d'octobre 1910.
Epigraphe de Pierre Kropotkine : "Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent". et du journal "Demander c'est implorer, retombons dans l'action." Exemplaires numérisés ici pour l'année 1905-60 (14 numéros), 1907-1908 (23 numéros), et pour 1909-1910 (16 numéros).
Arbre de la liberté à Fusignano (province de Ravenne) le 11 juin 1914
Les 11 et 12 juin 1914, "Settimana Rossa" (Semaine Rouge) en Italie, malgré l'ordre du syndicat socialiste "CGL" de cesser le mouvement, l'agitation sociale se poursuit dans de nombreuses villes. Des morts et des bessés sont à déplorer dans les affrontements avec les forces de l'ordre. (voir aussi 7, 8, 10 et 14 juin)
Un ouvrier le pied gauche arraché par les grenades est évacué.
Le 11 juin 1968, sur le site des usines Peugeot à Sochaux, alors que les ouvriers avaient décidé de reprendre le travail le 8 juin, l'intransigeance de la direction les pousse de nouveau à la grève. Les 10 et 11 juin, de violents incidents se produisent entre les CRS et les ouvriers du piquet de grève. Deux ouvriers trouvent la mort dans les affrontements avec les forces de l'ordre (dont un atteint d'une balle de pistolet-mitrailleur tirée par un CRS ) et 150 ouvriers seront blessés plus ou moins grièvement par des grenades offensives.
Aux usines Renault de Flins, après l'évacuation par la police le 7 juin, et les affrontements du 10 juin qui verront la mort par noyade d'un lycéen qui tentait d'échapper à une charge de CRS, l'usine est réoccupée par les grévistes.
A Paris, au départ de la Gare de l'Est, une manifestation va laisser place à l'émeute et aux barricades, elle fera 266 blessés et donnera lieu à 1500 interpellations, des manifestations violentes auront également lieu en province.
Mais dès le lendemain, le pouvoir prétextant la préparation des élections, va interdire toute manifestation sur tout le territoire.
La réaction est en marche et, après l'évacuation de l'Odéon (14 juin) puis celle de la Sorbonne (16 juin), tout est réuni pour son triomphe lors des élections du 23 et 30 juin qui voient un raz-de-marée gaulliste submerger l'Assemblée Nationale. "Elections piège à cons!"