Le 14 juillet 1764,
naissance de Jean-François VARLET, à Paris.
Révolutionnaire français considéré comme
un précurseur de l'anarchisme.
Employé de la Poste parisienne, il adhère à la
section des Droits de l'Homme et devient propagandiste ambulant
(à l'aide d'une estrade roulante). Orateur
apprécié des sans-culottes (les plus humbles), il prend
part en juillet 1791, à la manifestation populaire du
Champ-de-Mars qui est réprimée dans le sang par les
monarchistes constitutionnels. Membre du Club des Jacobins, il en est
exclu en 1792. Il poursuit la lutte en franc-tireur et édite
diverses brochures dont : "Déclaration solennelle des Droits
de l'Homme dans l'Etat social". Proche des positions de
Jacques Roux (l'auteur du "Manifeste
des Enragés"), il participe avec lui au comité
insurrectionnel qui prépare une marche sur la Convention pour
y imposer des mesures économiques. La tentative échoue,
en partie à cause de l'opposition des Jacobins (ces derniers
investiront le 30 juin 1793, le Club des Cordeliers qui soutenait
l'action des "enragés" et y imposeront leur vision). En
septembre, le "Comité de Salut Public" fait arrêter
Roux, Varlet et leurs amis, et ferme les clubs de femmes qui
soutenaient les "enragés". Varlet échappe de peu
à la peine de mort, mais subit le cachot. Libéré
en novembre, il poursuit sa dénonciation aussi bien de la
dictature de Robespierre que de la réaction bourgeoise qui lui
succède. Il est l'auteur d'un des premiers manifeste
anarchistes "l'Explosion". Il se manifestera de nouveau pour
éviter le retour de la monarchie dans un soutien à
Bonaparte, puis à Nantes lors de la révolution de
juillet 1830. Il meurt à Corbeil, le 4 octobre 1837, par
"submersion" selon son acte de décès.
"Quelle monstruosité sociale, quel
chef d'oeuvre de machiavélisme en effet que ce gouvernement
révolutionnaire. Pour tout être qui raisonne,
gouvernement et révolution sont incompatibles..."
Ettore Molinari
Le 14 juillet 1867, naissance d'Ettore MOLINARI à Cremona (Italie).
Important chimiste italien et militant anarchiste.
Il est né dans une famille bourgeois. En 1882, il a commencé des études d'oenologie à Conegliano mais en a été explusé trois ans plus tard pour propagande révolutionnaire. Banni des universités italiennes il s'installe à Zurich en 1885 où il apprend l'allemand et commence des études de chimie à l'Ecole polytechnique. D'abord socialiste, il participe au congrès du "Parti ouvrier italien" à Pavie en septembre 1887 où il se prononce pour l'abolition de la propriété individuelle, il y rencontre l'anarchiste Luigi Galleani. Il obtient ses diplômes de chimiste en 1888 à Zurich et à Bâle en 1889, et se lie avec les anarchistes Elisée Reclus, Pierre Kropotkine, Jean Grave, Max Nettlau et Jacques Gross.
Il élabore sa propre pensée politico-scientifique basé sur le positivisme évolutionnaire : "c'est la science qui émancipe les hommes de la servitude envers la nature et c'est le socialisme qui émancipe les hommes de la domination des autres hommes".
En 1889, il arrive à Paris et se marie avec l'institutrice Elena Delgrossi avec laquelle il aura sept enfants. Il travaille alors dans une pharmacie et devient un des représentant les plus connus de l'anarchisme européen. Expulsé de France en 1890 pour son activité internationaliste, il s'installe à Londres, y rencontre Malatesta, et participe à diverses conférences. Il se fait connaître dans les cercles anarchistes pour avoir donné des recettes pour la fabrication d'explosifs qui seront publiées par la revue française "l'International" à Londres en 1890. Il travaille ensuite comme chimiste à Heidelberg et est de retour en Italie en janvier 1891, où il assiste au Congrès de Capolago. Fort de ses compétences scientifiques il travaille dans le lycée d'agriculture de Milan, puis comme chimiste dans un usine de textile. En 1895, il est l'un des fondateurs de la "Sociétà chimica di Milan" et de 1901 à 1906 dirige une école de chimie. En 1900, il rencontre Nella Giaomelli, qui deviendra sa future compagne et avec laquelle et Giovanni Gavilli ils créent en 1902, le journal anarchiste individualiste "Il Grido della Folla", mais après une rupture en 1906 avec certains membres du journal, il fonde avec Nella une nouvelle publication "La Protesta umana" mais un nouveau conflit les opposeront à Paolo Schicchi. Ils se lieront ensuite avec Giuseppe Monanni et Leda Rafanelli.
Son engagement anarchiste ne sera pas un obstacle à sa brillante carrière universitaire, en 1905, il est professeur de chimie à l'Ecole polytechnique, puis directeur en 1906 de la nouvelle école professionnelle de l'industrie du savon et des graisses et écrit un "Traité de chimie générale appliquée à l'industrie" . Il devient le principal expert italien dans les explosifs, compétences qui auront une grande importance durant la guerre.
Il était conscient de la contradiction qu'il vivait, car une partie de son travail scientifique était utilisé par le pouvoir auquel il s'opposait politiquement, comme il s'opposait à la guerre.
De 1913 à 1915, il collabore au journal "Volontà". Après la guerre il se consacre professionnellement à la reconversion de l'industrie de guerre, mais avec Nella, participe à la création de "l'Unione Communista anarchica italiana" qui verra le jour à Florence en 1919. En février 1920, il fait partie des fondateurs du journal "Unanità Nova" dirigé par Malatesta. Il publie la brochure "Facteurs économiques pour le succès de la révolution sociale" . A noter sa contribution à une brochure galléaniste américaine "Lo salute è in voi!" (le Salut est en toi!) donnant des recettes pour fabriquer des explosifs.
Bien que surveillé par la police qui le qualifiait "d'anarchiste idéaliste" il ne sera pas emprisonné comme de nombreux autres anarchistes, sa notorité le protégeant sans doute de ces persécutions.
Il est mort d'une angine de poitrine le 9 novembre 1926 chez lui à Milan.
A noter qu'à Milan, un Institut Technico-Technologique porte aujourd'hui son nom.
Prise de la Bastille
peinture de Jean-Baptiste Lallemand (Musée Carnavalet, Paris)
Le 14 juillet 1789,
Début de la Révolution française, le peuple de
Paris assiège et prend d'assaut la prison de la Bastille, symbole de la tyrannie, et c'est
tout l'ordre féodal et la monarchie de droit "divin" qui
vacillent et finissent par chuter. Bouleversant en profondeur les
rapports existants. La révolution suscitera un formidable
enthousiasme parmi les classes laborieuses tant en France que dans le
monde entier. Récupérée par la bourgeoisie
éclairée pour servir ses intérêts
grandissants, elle s'achèvera dans le panier de la guillotine
et la tentation totalitaire, laissant place à la
réaction, à l'Empire et aux guerres de
conquêtes.
A lire de Pierre Kropotkine : "La
grande révolution 1789-1793".
En-tête du numéro deux
Le 14 juillet 1878, à Mexico (Mexique), sortie du numéro 2 "La Internacional". "Hebdomadaire consacré exclusivement à la propagande théorico-pratique du socialisme pour la défense des peuples, le salut de la classse ouvrière et prolétaire, l'émancipation de la femme et l'organisation agricole et industrielle de la République, dont la devise est Egalité , Progrés et Solidarité". L'anarchiste mexicain Francisco ZALACOSTA membre de la section de l'Internationale "La Social" en est le responsable, les anarchistes Plotino Rhodakanaty, Félix Riquelme, José Rico et Francisco Tijera y collaboreront également. Le journal qui fait partie avec "La Comuna"(16 numéros parus en 1874) des premières publications véritablement anarchistes publiées au Mexique, s'arrêtera en septembre de la même année après seulement quatorze numéros parus.
Le révolutionnaire anarchiste Francisco ZALACOSTA (qui avait rejoint lorsqu'il était étudiant en médecine en 1864 le "Grupo de Estudantes Socialistas" de Plotino Rhodakanaty), après l'arrêt du journal "La Internacional" et la désagrégation un mouvement ouvrier urbain, convaincu que la seule propagande efficace était l'action, retournera à Chalco, où il formera avec des compagnons le " Gran Comité Comunero" dans le but de fomenter une révolution dans les compagnes. Rejoint par des centaines de paysans, ils attaqueront villes et haciendas telles que San Javier, Pachuca, La Concepción et Actopan, distribuant la terre aux familles des villages alentours. Ils livreront des batailles contre l'armée fédérale dans les Etats du nord-est (Morelos, Mexico, Querétaro et Hidalgo). Mais en 1880, près de Querétaro, Francisco Zalacosta arrêté par l'armée sera exécuté; l'insurrection se poursuivra néanmoins jusqu'en 1884.
Du 14 au 20 juillet 1881,
à Londres, une trentaine de délégués
anarchistes représentant une douzaine de pays se
réunissent dans le but de reconstruire l'A.I.T
anti-autoritaire. Après avoir désigné un bureau
international (qui n'aura pas de suite), ils élaborent une
méthode d'action désignée sous le nom de "Charte de la propagande par le fait"; elle
ouvrira "officiellement" l'ère des attentats. " Le Congrès émet le voeu que les organisations adhérant à l'AIT veuillent bien tenir compte des propositions suivantes :
- 1° Il est de stricte nécessité de faire tous les efforts possibles pour propager par des actes, l'idée révolutionnaire et l'esprit de révolte dans la fraction de la masse populaire qui ne prend pas encore une part active au mouvement.
- 2° En sortant du terrain légal, sur lequel nous sommes généralement restés jusqu'aujourd'hui, pour porter notre action sur le terrain de l'illégalité, qui est la seule voie conduisant à la révolution, il est nécessaire d'avoir recours à des moyens conformes à ce but.
- 4° Les persécutions auxquelles la presse révolutionnaire est en butte nous font une nécessité de l'organisation d'une presse clandestine.
- 5° Il est absolument nécessaire de faire une grande propagande parmi les travailleurs des campagnes, dont une grande partie reste encore en dehors du mouvement, en tenant compte que le plus simple fait, dirigé contre les institutions actuelles, produit plus d'effet sur les masses que des milliers d'imprimés et des flots de paroles, et que la propagande par le fait est plus importante encore dans les campagnes que dans les villes.
- 6° Les sciences techniques et chimiques, qui ont déjà rendu des services à la cause révolutionnaire, étant appelées à en rendre encore de plus grands à l'avenir, le Congrés recommande aux individus et aux groupes faisant partie de l'Association internationale des Travailleurs, de s'occuper le plus activement possible de l'étude et des applications de ces sciences comme moyen d'attaque ou de défense.
- 7° Quand aux organisations secrètes, le Congrès s'en rapporte à l'initiative des groupes pour les créer là où ils les jugeraient utiles à la cause de la Révolution.
In "La Justice Sociale" n°3 du 7 août 1881.
Le 14 juillet 1889, à
Paris, se tient le congrès constitutif de la IIe
Internationale Socialiste et le congrès des "Possibilistes"
partisans de Paul Brousse, les
anarchistes assisteront aux deux congrès.
Le 14 juillet 1921, à
Dedham (Massachusetts U.S.A), le procès intenté aux
anarchistes Sacco et
Vanzetti, commencé le 31
mai, se clôt par leur condamnation à mort.
Gustave Bouvet et son arme
Article du Matin" du 15 juillet 1922
Le 14 juillet 1922, avenue Marigny à Paris, l'anarchiste Gustave Bouvet tire deux coups de révolver sur le cortège présidentiel qui revenait de la revue militaire de Longchamp. Croyant tirer sur la limousine du président Millerand, il vise en fait la voiture du préfet de police Naudin. Le premier coup rate sa cible, tandis que le second coup est dévié par un spectateur qui immoblilisera Bouvet et permettra à la police de l'interpeler. Seule une personne sera légèrement blessée par la balle déviée.
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Couverture d'un numéro de 1990 et du numéro 3 de 1992
En 1990-91, à Londres (Angleterre), sortie du premier numéro de "Anarchist Black Cross Bulletin" (Bulletin de la Croix Noire Anarchiste). Echo du réseau de solidarité anarchiste international qui tente d'informer et d'apporter un soutien aux prisonniers politiques et aux victimes de la répression étatique. Au moins neuf numéros parus. Le bulletin sera remplacé par "Taking Liberties" au milieu des années 90.
Quatre numéros numérisés ici.