"A tous ceux qui sont tombés"
Hommage à Sacco et Vanzetti à la une du "Réveil anarchiste" de Bertoni.
Ephéméride Anarchiste
23 août
Etienne Faure (extrait d'une carte postale)
Le 23 août 1837,
naissance d'Etienne FAURE dit Cou-Tors, à Saint-Etienne.
Membre de la Commune de Saint-Etienne, militant et propagandiste
anarchiste.
Ouvrier cordonnier, c'est lui, semble-t-il, qui dirigea la
grève des cordonniers en 1868. En 1871 après
l'insurrection parisienne, militant
révolutionnaire, il fait partie le 24 mars du comité
insurrectionnel qui s'empare de l'Hôtel de Ville et
procède à l'arrestation des autorités.
Désigné responsable de la police, il fait afficher un
appel au peuple en vue d'élire les membres d'une Commune.
Chassé par les autorités militaires trois jours plus
tard, il parvient à s'enfuir et à rejoindre la Suisse.
Le 29 février1872, il est condamné par contumace
à la déportation dans une enceinte fortifiée. En
1880, bénéficiant de l'amnistie, il rentre en France et
poursuit son militantisme au "Cercle des Travailleurs" où il
se prononce pour un collectivisme antiparlementaire. Son logement
sert alors aux réunions anarchistes et à la diffusion
de la presse libertaire. Le 21 novembre 1882, il est
arrêté et inculpé lors du
procès des 66, pour
"reconstitution de l'Internationale" et condamné le 13 mars
1883 à Lyon, à 2 ans de prison et à 5 ans de
surveillance. Après avoir purgé sa peine, il retourne
à Saint-Etienne où devenu marchand ambulant, il
poursuit la diffusion des idées anarchistes, abstentionnistes
et antimilitaristes. Il sera à nouveau inquiété
par la police après les attentats de
Ravachol puis le vote des
"lois
scélérates". Dans les années 1900, il
propose la création d'un groupe de défense des
locataires et participe à la propagande antimilitariste.
Très populaire à Saint-Etienne, il meurt le 1er
février 1911.
Alfred Stanfleben
Le 23 août 1871,
naissance d'Alfred SANFTLEBEN, dit Slovak.
Militant et propagandiste libertaire allemand, suisse puis
américain.
Il naît en Thuringe (Allemagne), mais obtient grâce
à ses parents (opposés à l'Empire prussien) la
nationalité suisse. Envoyé dans un internat en Suisse,
il y devient polyglotte. En 1890, il est employé de commerce
à Berlin et milite au sein des "Jeunesses socialistes" alors
proches des positions libertaires. Peu après il retourne en
Suisse à Zurich, où il devient un militant anarchiste
très actif, collaborant au journal de
Gustav Landauer "Der Sozialist" ou
à "La Révolte". Sa connaissance des langues lui permet
alors de traduire de nombreux articles pour la presse libertaire
internationale. En 1896, il assiste à Londres au
"Congrès socialiste
international" et rencontre Max
Nettlau. Cette même année, il propose une traduction
de la "Conquête du pain" de
Kropotkine en allemand.
Passionné par l'oeuvre de
Giovanni Rossi et son experience de
vie en communauté (La
Cécilia) il publie à Zurich en 1897, une traduction
allemande de ses écrits :"Utopie und Experiment". En 1900, il
se rend en Californie pour tenter de récupérer à
l'Etat l'héritage d'un oncle. Il travaille alors comme
typographe, mais contracte une maladie professionnelle (liée
au plomb) qu'il tentera de guérir en séjournant 2 ans
dans le désert. Il poursuit ensuite son militantisme dans les
milieux cosmopolites, socialistes, syndicalistes et libertaires
autour de Los Angeles. C'est ainsi qu'il rencontre les frères
Magon (Ricardo et
Enrique) et collabore au journal
"Regeneración" dont il
assurera la rédaction de la page anglaise. En décembre
1910, après la publication du n° 15, un différent
survient avec les frères Magon au sujet de son analyse
personnelle. Remplacé par Ethel Duffy Turner, il pousuivra
néanmoins sa collaboration à la presse socialiste et
anarchiste et restera en contact avec
Rudolf Rocker et Max Nettlau en
Europe.
Il meurt le 10 février 1952 à Los Angeles.
Le 23 août 1948,
mort d'Adrienne MONTEGUDET née Victorine VALDANT, à
Bayonne.
Militante communiste et syndicaliste révolutionnaire puis
libertaire.
Née le 12 juin 1885 dans une famille paysanne de la Creuse,
elle deviendra institutrice. Mariée à Léon
Montégudet, ils militent ensemble au sein du parti communiste
et de la C.G.T. A la mort de celui-ci, elle poursuit son militantisme
et anime en 1921 les "Comités Syndicalistes
Révolutionnaire" à Aubusson. Son activité ne
manque pas de lui attirer l'attention des autorités et elle
échappe de peu à une révocation.
Secrétaire de l'Union Départementale C.G.T de la
Creuse, elle poursuivra cette fonction au sein de la C.G.T.U en 1922,
après la scission syndicale. Sa rencontre avec un militant
d'origine italienne l'amène un temps à Moscou où
elle devient professeur de français. En 1927 elle est de
retour en France où elle tente d'impulser une propagande dans
le milieu paysan, mais rompt avec le parti communiste. Elle retourne
en URSS en septembre 1930 pour le Congrès de l'Internationale
syndicaliste rouge, mais se montre très critique envers le
régime soviétique et les délégués
français qui refusent de voir les réalités. A
partir de 1931 elle collabore à "l'Emancipation" journal de la
Fédération de l'Enseignement puis fréquente le
groupe de Pierre Monatte qui édite
"La Révolution prolétarienne". Elle quitte ensuite la
Creuse pour Marseille où elle prend part en 1936 aux
réunions anarchistes et devient secrétaire du
Comité des femmes libertaires. Elle apporte alors son aide aux
réfugiés italiens puis espagnols. Au début de la
guerre mondiale, elle s'installe à Antibes puis à
St-Paul-de-Vence où, en contact avec
Célestin Freinet, elle
prend en charge un groupe de réfugiés Tchèques
(juifs pour la plupart) quelle cachera en Creuse puis près de
Bayonne.
Le journal des I.W.W du 13 août 1927, anonçant la future exécution de Sacco et Vanzetti
Dans la nuit du 22 au 23 août 1927, malgré une mobilisation et une
réprobation internationale sans précédent,
Nicola SACCO et
Bartolomeo VANZETTI sont
exécutés (peu après minuit) sur la chaise
électrique du pénitencier de Charleston, Etat du
Massachusetts, USA. La nouvelle de ces exécutions
déclenchera à nouveau un immense mouvement de
colère ponctué de violences contre le gouvernement
américain.
Le 23 août 1977,
cinquante ans après leur exécution, le Gouverneur de
l'Etat du Massachusetts, Michael Dukakis, prononce la
réhabilitation de Nicola Sacco et
de Bartolomeo Vanzetti, mais cela
n'efface pas pour autant de l'histoire des Etats-Unis cette
ignominie.