Le 20 février 1882,
naissance de Margarethe FAAS-HARDEGGER à Berne.
Militante anarchiste, syndicaliste, pacifiste, féministe et
amour-libriste suisse.
Durant sa scolarité elle développe déjà
un esprit revendicatif, ce qui lui vaudra d'être placée
dans un pensionnat par ses parents. Elle travaille ensuite à
la Poste suisse (où son père était
employé), se marie avec Philippe Faas et donne naissance
à sa première fille Olga. Elle décide alors de
faire des études de médecine, mais elle se rend vite
compte que c'est la misère engendrée par l'ordre social
qui est la cause de la plupart des maux dont souffrent les
individus. Rompant avec la médecine elle entreprend des
études de droit et vit en faisant des traductions et en
donnant des cours. Puis elle prend part à la création d'une
Union syndicale des travailleurs du Textile. En 1904, elle donne vie
à sa seconde fille Lisa. Elle fréquente alors le milieu
anarchiste et antimilitariste et se lie en particulier avec
Fritz Brupbacher,
James Guillaume, et
Gustav Landauer (dont elle sera
amoureuse). Elle devient ensuite secrétaire de l'Union Suisse
des Syndicats Professionnels où elle va se consacrer à
la condition féminine des ouvrières et à la
publication de deux journaux "Die Vorkämpferin"( La
Pionnière), en langue allemande, et à partir du 1er mai
1907 de "L'Exploitée", en français. Dépassant le cadre syndical, elle y impulse les revendications
féminines et féministes mais aussi éducatives,
néo-malthusiennes, anticléricales et antimilitaristes.
En 1907, elle participe à la première
conférence des femmes socialistes à Stoccarda
(Allemagne), puis fait la connaissance de l'anarchiste zurichois
Ernest Frick. Son compagnon la quitte pour poursuivre une
carrière de chanteur lyrique à Vienne. En 1908, elle
participe à un Congrès anarchiste à la
Chaux-de-Fonds dans lequel elle expose ses thèses sur l'amour
libre.
Mais les thèmes traités dans "l'Exploitée"
concernant les questions sexuelles et le contrôle des
naissances ne plaisent pas à tous, et Margarethe entre en conflit
avec le Comité central du syndicat. Elle finira par quitter ses
fonctions en avril 1909. "L'Expoitée" a cessé de paraître en octobre 1908, après
dix-huit numéros. Margarethe poursuivra son action aux
côtés de Landauer, adhérant au "Sozialistiche
Bund" et collaborant au journal "Der Sozialist". En 1909, elle
rencontre Erich Mühsam avec qui
elle participe à la création du groupe TAT, puis rompt
avec Landauer (qui avait critiqué un ouvrage sur l'amour
libre). En 1912, elle est condamnée à trois mois de
prison puis à nouveau en 1915 à un an de prison pour
propagande néo-malthusienne, et aide à l'avortement.
Elle tentera ensuite plusieurs expériences de vie
communautaire avec son nouveau compagnon Hans
Brunner, près de Zurich, puis à Minusio (dans le
Tessin), près de la Baronata.
Elle fondera ensuite un Comité pour la protection des
orphelins de la guerre.
Elle poursuivra, toute sa vie, son combat pour la paix et la justice
sociale, et rien d'étonnant si l'on la retrouve dans les
années cinquante dans une action visant à interdire les
armes nucléaires, puis dans une campagne pour
l'égalité des droits pour les femmes, jusque dans le
vote. Elle meurt le 23 septembre 1963 à Minusio.
"Se pénétrant des
misères et des crimes causés par le manque d'une
éducation sexuelle et raisonnée, ainsi que par des
préjugés insensés, l'Exploitée,
très timidement, commença à sonder ces plaies
sociales. Aussitôt, le corps de notre société en
sursauta."
In "l'Exploitée" du mois d'août 1908.
Jules Durand
Le 20 février 1926,
mort de Jules Gustave DURAND, né le 6 septembre 1880 au Havre.
Anarchiste, syndicaliste révolutionnaire, secrétaire du
syndicat des charbonniers du Havre.
Initiateur de la grève illimitée d'août 1910, il
sera victime d'une machination politico-judiciaire suite à la
mort d'un "jaune" lors d'une rixe. On essayera de prouver que Durand
avait fait voter la mort de ce dernier dans son syndicat. La
corruption de plusieurs témoins et une campagne ignominieuse
de la presse locale entraînèrent, le 25 novembre 1910,
sa condamnation à mort. Mais le 28 novembre, par
solidarité et pour lutter contre cette injustice, la
grève est générale au Havre, et s'étend
au secteur international des docks anglais et américain. Puis
une protestation générale, initiée par la Ligue
des Droits de l'homme, aboutit à sa libération, le 15
février 1911. Malheureusement, Jules Durand, maintenu 40 jours
en camisole de force, était devenu fou, et finit sa vie
à l'asile.
La révision de son procès, le 15 juin 1918, l'innocenta
totalement.
Le 20 février 1898,
naissance d'Ante CILIGA dans la péninsule d'Istrie.
Docteur en philosophie, il s'enthousiasme d'abord pour la
révolution russe, qu'il rallie. Mais il déchante bien
vite et, après la répression de
Cronstadt, s'opposant aux nouveaux
maîtres du Kremlin, il est envoyé dans les geôles
staliniennes, en Sibérie. Expérience qu'il
décrira dans "Dix ans au pays du mensonge
déconcertant". Puis, lors du second conflit mondial, il est
interné à nouveau, dans le camps de Jasenovac, en
Croatie, dont il réchappe de peu.
Mais, profondément optimiste, il poursuit le combat
jusqu'à un âge avancé, bien qu'il soit
témoin, une nouvelle fois, d'un conflit dans les Balkans dans
les années 90. Il meurt le 21 octobre 1992, à Zagreb,
dans sa 94e année.
Il est également l'auteur de "Crise d'Etat dans la Yougoslavie
de Tito" (1974)
"L'insurrection de Cronstadt et la destinée de la
révolution russe" (1983), "Où va-tu Europe ?", etc. In
"Dix ans au pays du mensonge déconsertant".
"Ni Dieu ni maître, me
disait une voix venue des profondeurs de mon subconscient. Elle n'en
était pas moins perceptible, ferme, impérative. Le
portrait de Lénine qui était sur la table de ma cellule
fut déchiré en mille morceaux et jeté dans la
boîte à ordures..."
In "Dix ans au pays du mensonge
déconsertant".
Dans la nuit du 20 au 21 février 2010, mort de Marc PREVOTEL
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Photo de Lucien Pissarro vers 1895 à Eragny et plus âgé
Le 20 février 1863, naissance de Lucien PISSARRO à Paris.
Artiste peintre et anarchiste.
Il est le fils aîné du peintre impressionniste Camille Pissarro et de Julie Vellay. Comme son père et une partie de ses frères il devient artiste peintre et comme eux il soutiendra et collaborera, par ses dessins où gravures les publications anarchistes comme "Le Père Peinard" de Pouget en 1894 (série londonienne, en petit format), où "Les Temps Nouveaux" de Jean Grave, lithographie "L'Homme mourant" en 1897, et couverture de la brochure n° 72 des "Temps Nouveaux" en 1914. Dons aux tombolas en février 1900, 1908, 1912, etc. Illustration dans le numéro de "La Plume" du 1er mai 1893 consacré à l'Anarchisme. Collaboration au journal anglais "The Torch of Anarchy" et illustration dans le livre de Jean Grave "Les Aventures de Nono" en 1903.
Durant la guerre franco-prussienne la famille Pissarro s'était installée en Angleterre, elle ne reviendra en France qu'à l'été 1871. En 1886, influencé par ses amis Paul Signac et Georges Seurat, Lucien participe avec son père à la VIIIe Exposition impressionniste. Il expose ensuite au premier "Salon des Indépendants" puis à Bruxelles en 1888.
En 1890, il part s'installer définitivement en Angleterre et prendra la nationalité britanique en 1916. En 1892 à Richmond (Yorkshire) il épouse l'illustratrice et graveuse d'Art Esther Levi Bensusan avec qui il aura une fille. En 1894, il crée une maison d'édition d'Art et publiera jusqu'en 1914 des livres illustrés et il fera partie de diverses sociétés artistiques. En 1919, il forme avec son frère Ludovic Rodolphe Pissarro, James Bolivar Manson et Théo van Rysselberghe le Groupe "Monarro" pour promouvoir les peintres inspirés par Claude Monet et Camille Pissarro. De 1934 à 1944, il exposera à la "Royal Academy" de Londres.
Il décède le 10 juillet 1944 à Thorncombe, Somerset. Une plaque est apposé sur sa maison londonienne au 27 Stamford Brook Road.
L'importante correspondance avec son père, publiée chez Albin Michel en 1950, est une indication précieuse sur le mouvement impressionniste et néo-impressionniste.
Photos du fasciste italien Buonservizi et de l'anarchiste Ernesto Bonomini
(publiées par le journal "Le Matin" du 20 octobre 1924)
Le 20 février 1924, à Paris,
passage des Princes, dans le restaurant Savoïa, le jeune anarchiste italien de 20 ans
Ernesto BONOMINI, tue à
coups de révolver Nicola Buonservizi, responsable local du
"fascio" (faisceau), correspondant du journal "Popolo d'Italia".
Arrêté après cet attentat (pour lequel il risque
la peine de mort), il passe devant la Cour d'Assises de la Seine qui le condamne
le 24
octobre 1924, à huit ans de travaux forcés (l'enlèvement et
l'assassinat le 10 juin 1924, du député antifasciste
italien Giacomo Matteotti par les hommes de main de Mussolini, ayant
joué en sa faveur en montrant le véritable visage du
fascisme). Sa peine sera ensuite commuée en
emprisonnement.
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Groupe de compagnons italiens autour de Rossi / Localisation de la Cecilia au Brésil
Le 20 février 1890,
à Gênes (Italie) à l'initiative de
Giovanni Rossi, un petit groupe
de compagnons anarchistes italiens s'embarque sur le navire "Città di Roma", direction le
Brésil ( ils arriveront à Rio de Janeiro le 18 mars 1890) , pour y fonder une colonie expérimentale qui prendra le nom de "La Cecilia".
Ce n'est qu'après un nouveau voyage en bateau, puis en train et diligence, qu'ils arriveront dans l'Etat du Parana, à une vingtaine de kilomètres au sud de la petite ville de Palmeira, où ils vont fonder leur communauté.
Explosion de la bombe rue St-Jacques
Le 20 février 1894,
au 69 rue Saint-Jacques (hôtel Calabresi) et au 47 rue du faubourg Saint-Martin (hôtel Renaissance),
à Paris, se produisent deux attentats, deux bombes piégées destinées
à exploser dès l'entrée de la police dans la
chambre d'un nommé Etienne Rabardy, qui a préalablement averti
par lettre le commissaire du quartier Bélouino de son suicide.
En explosant
la bombe de la
rue Saint-Jacques provoque la mort d'une personne et en blesse plusieurs autres, dont un policier et la tenancière de l'hôtel,
tandis que celle de la rue du faubourg Saint-Martin qui visait le commissaire Dresch ne provoque que des dégâts matériels, la police ayant fait évacuer l'hôtel.
Deux actions attribuées à
l'anarchiste belge
Pauwels qui,
pense-t-on, récupera les bombes restées dans
l'appartement d'Emile Henry
après l'attentat et
l'arrestation de ce dernier. Pauwels visait particulièrement ces deux commissaires de police qui s'étaient illustrés dans la répression contre les anarchistes.
Une du journal en 1920 "Vive la révolution mondiale"
Le 20 février 1911,
sortie en allemagne par Franz PFEMFERT du premier numéro de la
revue "Die Aktion" sous-titrée
"Revue pour une littérature et une politique libertaires".
Cet hebdomadaire de grande qualité, d'abord lié au mouvement expressionniste allemand, s'ouvre à la jeune littérature à qui elle fera découvrir la critique sociale radicale des penseurs anarchistes. La revue accumulera les interdictions, saisies et amendes, notamment en raison de ses
positions antimilitaristes.
Devenant bimensuelle à partir de 1919, elle se rapprochera
ensuite du mouvement conseilliste pour devenir vers la fin de sa
parution (1931) l'organe officieux de l'opposition trotskiste. La
Revue a également donné naissance à une maison
d'édition "L'Aktion-Verlag".
Depuis 1981, "Die Aktion" reparaît à Hambourg (chez
Nautilus).
En-tête du premier numéro en date du 20 février 1933
Le 20 février 1933, à Puteaux (Hauts-de-Seine), sortie du premier numéro en France du journal "La Protesta" (La Protestation). Bimensuel publié par Antonio Cieri, Rivoluzio Gilioli, avec la collaboration de Camillo Berneri. Il remplace en fait le journal "Umanità Nova" interdit en janvier 1933, par les autorités françaises. Trois numéros sortiront jusqu'au 28 mars 1933, avant que celui-ci ne soit aussi interdit de publication.