Timbre de La Nouvelle-Calédonie consacré à Louise Michel (sic!)
Ephéméride Anarchiste
9 janvier
°
Louise Michel
Le 9 janvier 1905, mort de
Louise MICHEL, à Marseille.
Figure emblèmatique des anarchistes français,
enseignante, communarde, écrivaine, poète, militante et
propagandiste infatigable.
Fille naturelle d'une servante, elle naît le 29 mai 1830 au
château de Vroncourt (Haute-Marne). Elevée au
château, elle y reçoit une bonne éducation qui
lui permettra de poursuivre des études pour devenir
institutrice. Mais, déjà rebelle, elle refuse de
prêter serment à l'Empire et préfère
ouvrir une école libre à Audeloncourt (en 1853) puis
à Millières (en 1855). Elle arrive ensuite à
Paris où, poursuivant son oeuvre éducative, elle prend
part dès 1869 aux réunions politiques ; elle y
rencontrera Jules Vallès,
Eugène Varlin et surtout
Théophile Ferré avec qui elle se lie. Elle collabore
aux journaux d'opposition et écrit de la poésie. Le 12
janvier 1870, habillée en homme et armée d'un poignard,
elle est parmi la foule qui assiste aux funérailles du
journaliste Victor Noir, assassiné. Après la chute de
l'Empire, elle devient Présidente d'un Comité
républicain de vigilance des citoyennes du 18ème arr.
et dirige une école. Le 22 janvier 1871, en habit de garde
national, elle participe à la fusillade de l'Hôtel de
Ville contre le gouvernement accusé de lâcheté.
Dès le 18 mars, elle prend une part active à la Commune de Paris où,
toujours préoccupée d'enseignement elle se
dépense sans compter, à la fois propagandiste au Club
de la Révolution et collaboratrice du "Le Cri du Peuple" de Jules Vallès, prenant part aux
combats et secourant les blessés. Durant la Semaine sanglante, elle tire
ses dernières cartouches sur la barricade de la
Chaussée Clignancourt et parvient à échapper aux
Versaillais, mais elle se livrera pour faire libérer sa
mère retenue en otage.
Le 16 décembre 1871, elle est condamnée par le 6e
conseil de guerre à la déportation dans une enceinte
fortifiée. Le 29 aout 1873 après 20 mois de prison elle
est embarquée à Rochefort sur la frégate "La Virginie" en direction de La Nouvelle
Calédonie où elle accoste quatre mois plus tard au
bagne sur la presqu'île Ducos (c'est durant ce trajet qu'elle
se déclare anarchiste). Elle s'intéresse alors aux
Canaques à qui elle va dispenser des cours, et prendra ensuite
la défense des tribus canaques lors de leurs révoltes
contre le colonialisme.
Amnistiée en juillet 1880 avec les autres communards
(après avoir refusé des mesures de grâce
individuelle), elle arrive le 9
novembre 1880 à Paris où elle est accueillie
triomphalement par les ouvriers parisiens. Elle reprend
aussitôt son action militante et assiste en juillet 1881 au Congrès anarchiste
international à Londres. Le 8 janvier 1882, elle est
inculpée d'outrage à agent et condamnée à
quinze jours de prison, suite à la manifestation marquant le
1er anniversaire de la mort de Blanqui.
Le 9 mars 1883, arborant un
jupon noir comme drapeau, elle est en tête d'une manifestation
des sans-travail, au cours de laquelle deux boulangeries sont
pillées. Recherchée puis arrêtée, elle est
condamnée le 22 juin
1883 à six ans de prison pour "incitation au
pillage". Libérée en janvier 1886 elle devient
rapidement la figure de proue des anarchistes donnant d'innombrables
conférences à travers la France. Le 3 juin 1886 lors
d'un meeting de solidarité avec les grévistes de
Decazeville, elle est condamnée à quatre mois de prison
pour insultes envers le gouvernement (mais bénéficiera
d'une remise de peine). Elle mène alors une intense propagande
en faveur de la grève générale. Le 22 janvier 1888, lors
d'une conférence au Havre, un individu tire 2 coups de
revolver sur elle. Blessée d'une balle à la tête,
elle fera pourtant tout pour obtenir la grâce de son agresseur.
A nouveau inquiétée suites aux émeutes du 1er
mai 1890 à St-Etienne et à Vienne, elle s'exile alors
en Angleterre. Elle y retrouve le communard Rochefort et se lie avec
les nombreux anarchistes exilés dont Kropotkine. Elle ouvre une
école libertaire pour les enfants de réfugiés,
qu'elle est contrainte de fermer quelques semaines plus tard suite
à une provocation policière. En 1895, elle se rend
à Paris puis accompagne Sébastien Faure dans une
tournée de conférences et fonde avec lui
"Le libertaire".
Après de nombreux allers-retours entre Londres et Paris (avec
la police aux trousses), elle rentre en France en 1904 et va
poursuivre avec Ernest Girault une tournée de conférences qui l'amènera
jusqu'en Algérie. De retour, très affaiblie, elle meurt
dans un hôtel de Marseille le 9 janvier 1905, à l'issue
d'un meeting.
Le 22 janvier 1905, ses
funérailles entre Paris et le cimetière de
Levallois-Perret seront suivies par une foule immense.
Déclaration devant le tribunal en 1883,
après la manifestation de chômeurs qui lui vaudra
d'être condamnée à six ans de prison.
" S'il y a une coupable
à vos yeux, c'est moi, et moi seule. J'ai fanatisé tous
mes amis. Je ne vois que la révolution. C'est elle que je
servirai toujours. C'est elle que je salue. Puisse-t-elle se lever
sur des hommes au lieu de se lever sur des ruines."
Giovanni Rossi à 79 ans
(photo tirée du livre d'Isabelle Felici)
Le 9 janvier 1943, mort de
Giovanni ROSSI, dit CARDIAS, (né le 11 janvier 1856 à
Pise, Italie).
Militant collectiviste anarchiste, fondateur de
communautés.
Docteur vétérinaire, influencé par les
socialistes utopistes français, il devient, en 1873, un membre
de l'A.I.T de Pise. En 1878 il publie sous le pseudonyme de Cardias
le livre "Une commune socialiste" première approche de sa
théorie collectiviste anarchiste.
Arrêté en novembre 1878 pour atteinte à la
sécurité de l'Etat, il n'est libéré qu'en
avril 1879 à la suite d'un non-lieu. Proche de l'anarchiste
socialisant, Andrea Costa, il
publie en 1886, dans la région de Brescia, son journal "Lo
Sperimentale" (l'expérience), partisan de la création
de colonies. Le 11 novembre 1887 est créée, en
Crémone, l'Association agricole coopérative de
Cittadella. Il en est le secrétaire, mais le refus du
collectivisme par les paysans provoquera l'échec de la
communauté.
En février 1890, il
s'embarque à Gènes avec un groupe de compagnons, en
direction du Brésil et de l'Etat du Paranà où il
fonde près de Palmeiras la colonie anarchiste "La Cecilia". Sa population, essentiellement
masculine, comptera jusqu'à 200 membres. L'expérience
du communisme libertaire et de l'amour libre se heurtera pourtant au
bout de quatre ans d'existence aux difficultés
matérielles mais surtout affectives et sexuelles (à
cause en particulier du petit nombre de femmes). La colonie dissoute
en 1894, il reste au Brésil, à Taquary, puis à
Rio dos Cedros, comme directeur d'une station agronomique.
Il publie le livre "Le Paranà au 20° siècle".
En 1907, il rentre en Italie, où il s'occupe de
problèmes agricoles, toujours favorable à la
création de communautés et partisan de
l'émancipation féminine. Vivant retiré durant le
second conflit mondial, il meurt à l'age de 87 ans.
"On affirme que la
révolution émancipera économiquement la femme.
Il est opportun de se questionner : la femme économiquement
émancipée pourra-t-elle s'émanciper des
préjugés moraux de la tyrannie de l'homme? (...). Ou
(les idées des hommes changeront), ou les femmes - qui ne
pourront plus être des animaux gracieux et bénins -
devront commencer à se préparer pour elles-mêmes
à l'ultime bataille pour intégrer toute
l'humanité en une libre association" Giovanni
Rossi.
En 1976, le cinéaste Jean-Louis COMOLLI à
consacré un film à l'histoire de la communauté "La Cecilia".
Pour une histoire documentée, lire l'ouvrage d'Isabelle Felici : La Cecilia Histoire d'une communauté anarchiste et de son fondateur Givanni Rossi. (publié par "l'Atelier de création Libertaire").
Le 9 janvier 1895, naissance
de Robert PROIX.
En-tête du premier numéro du 9 janvier 1904
En-tête du numéro 22 de la 14ème année de parution (1921)
Le 9 janvier 1904, à Berlin (Allemagne), sortie du premier numéro du journal "Der Freie Arbeiter" (l'Ouvrier Libre). Sous-titré "Connaissance et Volonté" Journal anarchiste. Il sera à partir de 1920 l'organe de la Fédération communiste-anarchiste d'Allemagne. De nombreuses fois victime de la répression étatique, il sera finalement interdit à la déclaration de guerre (dernier numéro daté du 1er août 1914). Il reparaît ensuite d'avril 1919 à février 1933. Les responsables de rédaction sont (en 1910) Paul Alisch et Gustav Gladasch auxquels succèderont de nombreux autres militants. Nombreuses contributions d'anarchistes hors d'Allemagne.
Quelques numéros numérisés ici.
Passage du cortège funèbre de Pietro Gori à Piombino (LI), le 9 janvier 1911.
Archives photos de la Bibliothèque F. Serantini à Pise
Le 9 janvier 1911, début des funérailles du "Poète de l'anarchie" Pietro Gori, mort à Portoferraio (Ile d'Elbe), le 8 janvier, à l'âge de 46 ans. Sa dépouille qui sera transférée de l'Ile d'Elbe à Piombino (Toscane) par bateau, prendra ensuite le train jusqu'à Rosignano, où il sera enterré. Ces funérailles impressionnantes se dérouleront sur trois jours pour permettre aux milliers de travailleurs venus de toute la Toscane de saluer une dernière fois le "chevalier errant de l'anarchie". Cette profonde douleur populaire sera relayée par les journaux et en premier lieu les publications anarchistes.
En-tête du numéro quatre du 30 janvier 1931 (doc. Cira de Lausanne)
Le 9 janvier 1931, à Barcelone (Catalogne), sortie du premier numéro de journal "El Luchador" (Le Lutteur) Hebdomadaire de satire, critique, pensée et combat dirigé par Federico Urales. Après plusieurs interruptions de publication, il cessera définitivement de paraître après le 4 août 1933 (à son 122e numéro).