"On l'a tuée à coup d'chassepot, à coups de mitrailleuse,
et roulée avec son drapeau dans la terre argileuse.
Et la tourbe des bourreaux gras se croyait la plus forte.
Tout ça n'empêche pas Nicolas, qu'la Commune n'est pas morte !"
Premier couplet de "Elle n'est pas morte !" d'Eugène Pottier.
Illustration de la revue "Itinéraire" n° 11, consacrée à Eugène Varlin
Ephéméride Anarchiste
5 octobre
Eugène Varlin
Le 5 octobre 1839, naissance
d'Eugène VARLIN à Claye Souilly, près de
Paris.
Relieur, militant ouvrier, internationaliste, communard et
libertaire.
En 1865, il participe à la fondation d'une
société d'épargne et de crédit mutuel des
ouvriers relieurs. A la création de "l'A.I.T"
(l'Internationale), il adhère à l'organisation et
devient un des secrétaires du bureau parisien. Il sera
délégué au congrès de l'A.I.T à
Genève en 1868, et de Bâle en 1869. Il s'y prononce pour
l'égalité des sexes ou encore pour "la collectivisation
de la terre par les communes solidarisées". Il est aussi, en
1868, à l'origine de coopératives de consommation.
Lorsque la répression s'abattra sur l'A.I.T, Varlin sera
condamné une première fois à 3 mois de prison,
puis contraint de s'exiler en Belgique pour se soustraire à
une nouvelle condamnation en 1870. Il rentre en France à la
chute de l'empire, devient le commandant d'un bataillon de la garde
nationale, participe aux élections du 8 février 1871
puis, à partir du 18 mars,
jour de l'insurrection, il fait partie du Comité central de la
garde nationale.
Le 26 mars, il est élu
membre de la Commune de Paris. Il participe aux derniers combats de
la semaine sanglante.
Arrêté le 28 mai 1871, il est roué de coups, puis
fusillé par les
versaillais, après avoir crié "Vive la République, vive la
Commune"!
" C'est la fin du vieux monde
gouvernemental et clérical, du militarisme, du
fonctionnarisme, de l'exploitation, de l'agiotage, des monopoles, des
privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage,
la Patrie, ses malheurs et ses désastres" - "Tant qu'un homme pourra mourir de faim à la porte d'un palais où tout regorge, il n'y aura rien de stable dans les institutions humaines." Eugène Varlin.
Germinal Esgleas
Le 5 octobre 1903, naissance
de Germinal ESGLEAS, à Malgrat (province de Barcelone).
Militant anarchiste et anarcho-syndicaliste espagnol.
Résidant avec ses parents au Maroc, il est témoin et
victime (à l'âge de 6 ans) d'une attaque armée,
où son père trouve la mort. De retour en Espagne, il
milite très tôt aux côtés des anarchistes,
et subit son premier emprisonnement à l'âge de 17 ans.
Il est arrêté à plusieurs reprises sous la
dictature de Primo de Rivera. En 1926, il est emprisonné avec
son futur beau-père, Federico URALES
(Juan Montseny), le fondateur de la
"Revista Blanca" dans
laquelle Germinal va écrire de nombreux articles. Autodidacte
et très cultivé, il sera un temps enseignant dans une
école rationaliste. Il occupe, avant et pendant la
révolution, de nombreux postes de responsablités dans
l'organisation, il sera vice-secrétaire, puis
secrétaire général de la
C.N.T. Réfugié en
France après la victoire du franquisme, il y poursuit son
militantisme, mais il est arrêté et condamné
à trois ans de prison par le régime de Vichy. A la
libération, il prend part à la reconstruction du
mouvement anarchiste et sera secrétaire de
l'A.I.T, mais certains (dont les
plus jeunes) lui reprocheront sa main mise sur la CNT de l'exil et son immobilisme.
Compagnon de
Federica MONTSENY, il est mort
à Toulouse le 21 octobre 1981.
Giliana Berneri
Le 5 octobre 1919, naissance
de Giliana BERNERI à Florence.
Militante anarchiste franco-italienne.
Fille de l'anarchiste Camillo
Berneri et de Giovannina Caleffi.
Elle rejoint en 1926 (avec sa mère et sa soeur
Marie-Louise), son père
en exil en France. La famille s'installe en région parisienne
à St-Maur-des-Fossés où sa mère ouvre un
petit commerce d'alimentation. Cela permettra aux deux soeurs de
faire des études universitaires. Giliana suivra des
études de médecine et se spécialisera en
pédiatrie puis en psychanalyse. En
1936, lorsqu'éclate la
révolution espagnole, son père Camillo rejoint les
révolutionnaires en Espagne. Giliana participe en France
à la collecte de fonds pour l'Espagne. Fortement
traumatisée par l'assassinat de son père par les
staliniens en mai 1937 elle sera
hospitalisée quelques mois. Rétablie, elle se mobilise
pour obtenir en 1939 la libération de l'anarchiste italien
Ernesto Bonomini interné au
camp de Rieucos, qu'elle aidera à fuir aux Etats-Unis. En
1939, lorsqu'elle demande au consulat italien de Paris l'extension de
la validité de son passeport pour la Grande Bretagne ,
celui-ci lui est rendu avec la mention "anarchiste à
arrêter".
En septembre 1945, elle participe à Carrare avec sa
mère Giovanna et Cesare Zaccaria, au Congrès
constitutif de la Fédération Anarchiste Italienne. Elle
se lie avec le compagnon Serge Senninger (Serge Ninn) avec qui elle
se mariera en 1950, après avoir obtenue la nationalité
française en 1947. Mais c'est dans la
Fédération anarchiste
française qu'elle s'investit avec son compagnon, militant
dans le groupe Sacco et Vanzetti du 5ème arrondissement de
Paris collaborant au
"Libertaire" et participant
à diverses initiatives qui l'amèneront en particulier
à rencontrer Albert Camus et
Georges Brassens. Mais, en 1950,
elle contribue aux côtés de Georges Fontenis à la
création de l'organisation secrète OPB, au sein
même de la Fédération anarchiste
française, qui provoquera l'éclatement de cette
dernière en 1953 et à
la création de la "Fédération Communiste
Libertaire" (FCL) dont elle sera ensuite exclue en 1954 pour en avoir
dénoncée (en tant que membre du Groupe Kronstadt), les
manoeuvres. On lui doit d'avoir popularisé les théories
de Wilhelm Reich dans la presse libertaire.
Déçue par les querelles à l'intérieur du
mouvement anarchiste français, elle cessera de militer.
Après la mort de sa mère en 1962, elle confiera toutes
les archives de la famille au militant Aurelio Chessa lequel
constituera la bibliothèque d'archives portant le nom de
"Archivio famiglia Berneri - Aurelio Chessa".
Atteinte d'une grave maladie, elle meurt le 19 juillet 1998 à
Paris.
Le 5 octobre 1713, naissance
de Denis DIDEROT
Le 5 octobre 1923, naissance
de Stig DAGERMAN
Le 5 octobre 1934, mort de
Jean VIGO
En-tête du numéro 21 d'octobre 1893
En octobre 1893, (à Paris ?), sortie du numéro 21 de ce journal en langue tchèque "Pomsta" (La Revanche) Organe Anarchiste - Communiste. Ce périodique paraît depuis février 1884 et sortira jusqu'en 1895 (22 numéros parus). Epigraphe : "Prolétaires du monde organisez-vous et armez-vous !"
Max Nettlau, dans sa "Bibliographie de l'Anarchie", note que la presse clandestine tchèque a publié, soit en Autriche, soit à l'extérieur (Paris ?) diverses feuilles ou journaux dont "Pomsta". Le journal a d'abord été sous-titré "Organe du parti socialiste révolutionnaire de Bohème" avant de devenir "Organe Anarchiste-communiste".
Un lot de ce journal sera saisi en 1894 par la police suisse à Bâle. Elle soupçonne que le journal est imprimé à Paris, ville d'où il a été expédié à un anarchiste (étranger) dénommé Joseph Madle, né en 1862 à Mittelndorf (Bohème), et tailleur de profession.
Couverture du n° 106 du 20 février 1914
(consacré à James Guillaume)
Le 5 octobre 1909, sortie
à Paris par Pierre Monatte de la
revue "La Vie Ouvrière". D'abord bimensuelle, elle va ensuite devenir
l'hebdomadaire officiel du syndicat révolutionnaire C.G.T.
C'est une revue anarchiste et syndicaliste révolutionnaire
dans sa première série qui va jusqu'au 20 juillet 1914.
Des anarchistes continueront cependant d'y collaborer au moins
jusqu'au début des années vingt. Elle poursuivra
ensuite une longue carrière (interrompue durant la seconde
guerre mondiale) mais aux mains du Parti communiste français,
son existence ne nous concerne plus.
Couverture du livre, compte-rendu du colloque.
Le 5 octobre 1996, à Locarno (Suisse), s'est déroulé une journée d'actions culturelles à l'occasion du cent-vingtième anniversaire de la mort de Michel Bakounine. Cette journée était organisée par le Département des musées et de la culture de la ville de Locarno, en collaboration avec la Fondation "Monte Vérità" et le ministère de l'Éducation et de la Culture. Cet événement, articulé en trois phases distinctes, a rappelé la figure du grand anarchiste russe et ses années d'exil en Suisse. Au programme, une action symbolique dans la vallée Onsernone, réservée aux invités. Dans l'après-midi, au "Monte Verità", le public a pu découvrir le "Progetti per un monumento a Michail Bakunin" (Projet pour un monument à Michel Bakounine) de l'artiste Enrico Baj, et ensuite participer à une table ronde autour du même Enrico Baj, initiateur de l'opération, avec les historiens Gabriella Huber, Romano Broggini, Franco della Peruta, Pier Carlo Masini et Marianne Enckell, avec Luciano Caprile dans le rôle de modérateur.