Le 10 juin 1819, naissance
de Gustave COURBET, à Ornans, Doubs.
Peintre de renom, socialiste révolutionnaire, proudhonien,
communard et libertaire.
Après l'école chez les curés qui le rendra
anticlérical, il poursuit ses études à Paris en
1839. Passionné de peinture, il est admis au Salon de 1844 et
devient le chef de file du "réalisme". Devenu socialiste en
1848, il ouvre un club social qui s'opposera au clubs jacobins et
montagnards "Républicains sans nature propre". Le
4 septembre 1870, c'est le retour de la république. Le 14
septembre, Courbet est nommé président de la commission
artistique pour la conservation des musées nationaux.
La Commune de Paris
proclamée, il en est élu membre et s'occupe de la
commission de l'enseignement, puis devient un des responsables de la
Fédération des artistes. La destruction de la
colonne Vendôme ayant
été décrété, il en réclame
l'exécution, ce qui le désignera ensuite comme
responsable de sa destruction. Arrêté le 7 juin 1871, il
est condamné à six mois de prison, mais la
réaction conçoit ensuite le projet de lui faire payer
la reconstruction de la colonne. Courbet se réfugie en Suisse,
mais ses biens et tableaux sont saisis. Antiautoritaire (il
s'était opposé au Comité de Salut Public), il
participe le 1er août 1875, à un congrès de la
Fédération
Jurassienne à Vevey, où il s'était
fixé, et où il meurt le 31 décembre 1877.
On peut citer parmi ses oeuvres, un magnifique portrait de
Proudhon entouré de ses filles,
ainsi que le tableau "L'origine du monde", qui fait toujours scandale
chez les tenants de l'ordre moral.
"Je me suis constamment occupé de
la question sociale et des philosophies qui s'y rattachent, marchant
dans ma voie parallèlement à mon camarade Proudhon.
(...) J'ai lutté contre toutes les formes de gouvernement
autoritaire et de droit divin, voulant que l'homme se gouverne
lui-même selon ses besoins, à son profit direct et
suivant sa conception propre".
(Extrait d'un discourt de Courbet)
Le 10 juin 1863, naissance
de Jean AJALBERT à Levallois-Perret (banlieue de Paris).
Avocat, poète impressionniste, écrivain naturaliste et
anarchiste.
Auteur de plusieurs romans, il participe à de nombreuses
revues littéraires et à la rédaction de
plusieurs journaux. A partir de 1892, il fréquente les milieux
anarchistes, donne régulièrement des articles à
la presse libertaire "Le Pot à colle,
L'Endehors,
Le Plébéien,
Les Temps Nouveaux" et devient
leur avocat. Mais sans illusions sur la justice, il s'oppose à
l'Ordre, refuse de plaider lors du procès
d'Auguste Vaillant, pour
dénoncer le simulacre de justice et abandonne ensuite le
barreau.
Ardent dreyfusard, il est un des premiers à dénoncer le
lynchage médiatique de Dreyfus, et à apporter son
soutien à Emile Zola après son "J'accuse". Il collabore
au "Journal du Peuple" crée par
Sébastien Faure pour l'occasion,
et rejoint la rédaction des "Droits de l'Homme" où il
se montre un redoutable polémiste, il ira jusqu'à se
battre en duel en janvier1898.
Il s'insurgera contre la grâce de Dreyfus (lui rendre justice
aurait été de l'innocenter), et se fait alors beaucoup
d'ennemis même parmi les juifs; de nombreux journaux lui
ferment leurs portes.
Sans revenu, Aristide Briand (l'ancien théoricien de la
grève générale) lui confie des missions en
Indochine qui lui inspireront deux romans. Il collabore un temps
à "l'Humanité" et s'éloigne
définitivement de l'anarchisme. Il est ensuite nommé
conservateur du château de la Malmaison (1907-1917), puis
administrateur de la Manufacture de Beauvais. En 1917, il est
élu à l'Académie Goncourt.
Mais malheureusement sa fréquentation des gens de pouvoir
l'amènera durant l'occupation à se faire le
zélateur du régime de Pétain et de fait à
être écarté de l'édition à la
Libération. Il meurt le 14 janvier 1947.
Cette biographie est inspirée des travaux de l'historien
libertaire Philippe Oriol co-fondateur de la "Société
Internationale d'Histoire de l'Affaire Dreyfus" (voir les
liens).
Le 10 juin 1873, à Barcelone (Catalogne), sortie du premier numéro du journal "La Solidarité Révolutionnaire" Organe Socialiste hebdomadaire - An-archie - Collectivisme - Matérialisme. Journal publié par trois révolutionnaires français réfugiés en Espagne, Charles Alerini, Paul Brousse et Camille Camet, qui font une déclaration au lecteur dans ce premier numéro. Dix numéros sortiront jusqu'au 1er septembre 1873.
Epigraphe : "Pas de droits sans devoirs. - Pas de devoirs sans droits." Extrait de la déclaration : "Aujourd'hui que les conservateurs de tous les pays se coalisent pour écraser la revendication du travail, il est essentiel que les opprimés se coalisent contre l'exploitation du capital. Dans presque tous les pays l'entente est possible et les esclaves modernes se tendent la main; la France seule est isolée. On fait de plus en plus le vide autour d'elle; on ne veut pas que nos amis opprimés apprennent même ce que leurs frères d'Europe font ou vont faire pour la commune émancipation. Placés en Espagne au centre du mouvement, en relation avec tous les groupes révolutionnaires, nous avons résolu de faire pénétrer quand même des nouvelles dans notre pays, de faire passer sous les yeux de nos frères la relation des efforts que l'on fait ici, afin qu'ils s'organisent, se préparent et que la révolution dont la péninsule va être le théâtre s'étende en France à leur profit..."
En-tête du premier numéro du 10 au 23 juin 1906
(doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
En-tête du numéro 13 du 22 décembre au 3 janvier 1907
Le 10 juin 1906, à
Aiglemont (Ardennes), sortie du premier numéro du "Cubilot (Le)". Journal International
d'Education et de Lutte Ouvrière, paraissant tous les quinze
jours, il sera réalisé à la Colonie communiste
"L"Essai" (créée par
Fortuné Henry).
André Mounier dit Jean Prolo en
assurera la gérance et l'administration. En janvier 1908, le
journal change de nom et devient
"Le Communiste", mais
s'arrête le mois suivant.
"Les politiciens sont usés, c'est
pourquoi nous apparaissons". (épigraphe)
Vingt six numéros du Cubilot numérisés ici.
Eglise de Villanova di Bagnacavallo (près de Ravenne) détruite.
Le 10 juin 1914, au quatrième jour de la "Settimana Rossa" (Semaine Rouge) la grève générale s'étend à toute l'Italie. Les carabiniers et la troupe sont débordés par les actions révolutionnaires contre les symboles de l'autorité et de l'Eglise. Dans le même temps, la centrale syndicale socialiste "C.G.L" (Confederazione Generale del Lavoro) envoie un télégramme dans toute la péninsule pour inciter à la reprise du travail.
(voir 7, 8,11, et 14 juin)
Gino Lucetti
Du 8 au 10 juin 1927,
à Rome, procès de Gino LUCETTI, pour l'attentat
manqué contre Mussolini (le 11 septembre 1926). Il est
condamné à trente ans de prison. Deux autres compagnons
co-inculpés écopent d'une vingtaine d'années de
réclusion.
Le 10 juin 1968, à Flins, après l'évacuation des grévistes de l'usine
Renault de Flins par les CRS dans la nuit du 6 juin au 7 juin, les bagarres
avec les forces de police se poursuivent les jours suivants. Ce 10
juin, un lycéen, Gilles TAUTIN se noie en tentant
d'échapper aux matraques. Le 11 juin, aux usines Peugeot de
Sochaux deux ouvriers trouveront également la mort, victimes de la violence des CRS.