Affiche du Colloque de Rouen du 13 mai 2006 sur: Actualités de l'Anarchisme.
Ephéméride Anarchiste
26 mai
Carlo Molaschi en 1924
Le 26 mai 1953, mort de Carlo MOLASCHI à Cusano Milanino.
Militant, pédagogue et propagandiste anarchiste individualiste italien puis socialiste anarchiste.
Il est né le 7 novembre 1886 dans une modeste famille milanaise. Il travaille très jeune comme commis dans une mercerie mais poursuit ses études dans des Ecoles du soir. Il commence à s'intéresser à la philosophie de Nietzche et à fréquenter les cercles anarcho-individualistes milanais. En 1901, à quinze ans, il est arrêté pour une distribution de tracts lors d'une grève. Il est alors licencié et rompt avec sa famille. Il rencontre l'avocat anarchiste Luigi Molinari promoteur de la pédagogie libertaire et fondateur en 1900 de l'Università popolare et de la revue du même nom où Carlo va publier ses premiers articles. Il collabore ensuite au journal "Il Libertario" publié à la Spezia et fréquente le Cercle d'Etudes Sociales "de la Barrière"créé à Milan en 1905. Cercle qui se transformera en 1911 en "Ecole Moderne" inspiré de la pédagogie de Francisco Ferrer, il y rencontrera deux femmes importantes pour sa vie, Leda Rafanelli et Maria Rossi cette dernière qui deviendra sa compagne en 1918. Il collabore entre 1909 et 1910 à la revue "Sciarpa Nera" (L'Écharpe noire) et dirige de 1914 à 1915 le journal "Il Ribelle" où il réaffirme ses positions antimilitaristes et anti-guerre contre l'interventionnisme de certain anarchistes italiens qui se sont alignés sur "le Manifeste des Seize":
"Avant que la violence de l'Etat ne nous oblige à nous taire nous voulons crier haut et fort contre cette guerre, et dire pourquoi nous, individualistes anarchistes ne souffrirons pas inconsciemment. (...) maintenant que l'histoire se précipite, qu'un destin horrible secoue les foules et les peuples, notre voix doit sonner plus fort que jamais contre tout ce qui est infamie, lâcheté, ..."
Il est arrêté en février 1915 pour avoir distribué des tracts incitant les soldats à la désobéissance. Après l'interdiction du journal "Il Libertario" il collabore au journal "Cronaca Libertaria". Bien que exempté de service militaire pour cause de tuberculose il est tout de même mobilisé début 1918 dans une brigade territoriale puis libéré durant l'été. En 1919, il fonde les éditions "Tempi Novi" et le "Comité pour les Victimes politiques". En 1920, il édite et préface "l Grandi Iconoclasti nel pensiero et nell'azione" (Les Grands Iconoclastes de la pensée et de l'action).
Il sera également à partir de 1920, un des animateurs du journal "Umanità Nova" c'est lui qui assurera pendant quelques mois la sortie du journal après l'arrestation en octobre des rédacteurs du journal (Errico Malatesta, Corrado Quaglino, Armando Borghi et Nella Giacomelli) accusés de "complot contre l'Etat et d'association de malfaiteurs". Il dirige également du 5 avril au 6 décembre 1920 le journal "Nichilismo" organe théorique des anarchistes individualistes.
Mais Carlo abandonne après l'attentat du théâtre Diana ses positions individualites pour rallier le socialisme anarchiste. Il publie alors à partir de juin 1921 la revue "Pagine Libertarie" où il explique ses positions. Il se lie alors avec Camilio Berneri, Nello Garivini et Emma Neri. Après avoir adhéré à "L'Union communiste anarchiste Italienne" il promut en 1925 avec Giuseppe Monanni la revue de culture sociale "L'Università libera" et collabore à la revue "Pensiero e Volontà". L'année suivant il propose la création du groupe libertaire syndicaliste en substitution de l'U.S.I. En 1926 il facilite le passage de son ami Luigi Fabbri vers la Suisse. Le régime fasciste congédie sa compagne Maria rendant précaire sa situation familliale. En 1941 qu'il sera arrêté et envoyé en détention à Istonio Marino dans les Abruzzes. Libéré au bout de neuf mois, il s'installe d'abord à Chiavenna puis à Cusano Milanino où il prend part à la lutte antifasciste.
Après la Libération, il renonce à son militantisme anarchiste et adhère au "Parti Socialiste Italien". Il sera élu maire adjoint et conseiller pour l'enseignement public à Cusano et travaillera à la construction d'une "Ecole du Soir" qui ouvrira en 1946 (elle sera transformé en 1995 en Institut professionnel qui porte encore son nom). Il est décédé dans cette ville en 1953.
Le 26 mai 1962, mort de René DARSOUZE, à Limoges.
Militant syndicaliste et propagandiste anarchiste.
Il est né le
22 novembre 1876 à Limoges. Typographe et militant syndical à Limoges, il est renvoyé pour faits de grève. Il travaille ensuite comme comptable à la coopérative "L’Union". En 1908, adepte des "milieux libres ", il est le co-fondateur avec Léonard Baile d'une communauté "Le
Phalanstère du Clos-des-Brunes" (près de Limoges).
Membre de l'Association des
Fédérations Anarchistes (AFA) fondée par Sébastien Faure en janvier 1928 après la scission d'avec l'Union Anarchiste Communiste (UAC). Darsouze sera le secrétaire de l'AFA en 1928 et de 1929
à 1932 le rédacteur en chef du journal de l'organisation
"La Voix Libertaire". Le 14 septembre 1931, en tant que responsable du journal, il sera condamné à deux mois de prison, 300 F d’amende et 5 000 F de dommages et intérêts (pour un article du journal qu'il n'avait pas écrit) sur plainte d'un officier du Mans qui s'estimait diffamé. Condamnation qui sera confirmée en appel le 9 mars 1932. Martial Desmoulins disait à son propos qu’il "avait été un grand ami de Sébastien Faure, connaissait à fond le mouvement libertaire et ses militants. Pour nous les jeunes, c’était un modéré, mais un honête homme, un pur". Dans les derniers temps de sa vie, pour compléter sa modeste retraite, il prendra un emploi de caissier dans un cinéma.
Le 26 mai 2009, mort de Jean PREPOSIET.
Historien libertaire.
Il est l'auteur en 1964 d'une thèse sur "Nature divine et société humaine dans le système de Spinoza. Etude sur la liberté spinoziste". Enseignant à l'Université de Lettres de Besançon, il devient un spécialiste de l'histoire de la philosophie. En 1967, il fait paraître un essai remarqué "Spinoza et la liberté des hommes" puis en 1973 "Bibliographie spinoziste", année où il collabore également au "Dictionnaire des grandes philosophies". En 1993, il publie "Histoire de l'Anarchisme" (rééditée en 2002) et en l'an 2000 "La profanation du monde : destin de l'Occident".
Le 13 mai 2006, il prend part à Rouen au colloque "Actualités de l'Anarchisme" organisé par la Fédération Anarchiste où il aborde le thème : "Le monde d'aujourd'hui et l'esprit libertaire". "Pour moi, en effet, l'anarchisme c'est essentiellement (...) un esprit, une manière d'être au monde, avant de devenir une attitude politique classable et définissable. C'est peut-être là sa faiblesse, mais je crois que c'est aussi et surtout ce qui assure sa pérennité. l'anarchisme ne se démode pas. Il est indépassable."
Dans son avant-propos de "Histoire de l'Anarchisme".
Le 26 mai 1864, naissance de
Francis VIELE-GRIFFIN
Le 26 mai 1871, Fin de la
Commune de Paris (Semaine
Sanglante). Combats à la Bastille et à la
Villette, les communards se replient dans la soirée sur
Belleville et le Père Lachaise. Alors que les Versaillais
assassinent les blessés dans les ambulances, la foule se venge
en exécutant 50 otages, rue Haxo, (malgré le refus
d'Eugène Varlin).
En-tête du numéro 108 du 10 septembre 1901 (doc. CIRA de Lausanne)
Le 26 mai 1901, sortie à Lyon du premier numéro du journal "Le Quotidien" Organe de revendication ouvrière publié par Sébastien Faure. "Le journal n'a pas d'autre but que de fournir à tous nos camarades, à quelques parti qu'ils appartiennent une libre tribune d'avant garde pour l'expression digne et raisonnée de toutes leurs opinions." Ce quotidien s'arrêtera en mars 1902 après avoir publié 294 numéros.
Le 26 mai 1908, aux
Etats-Unis, le président Théodore Roosevelt signe un
décret de loi pour tenter de bâillonner la presse
anarchiste. Les services postaux se voient dans l'obligation de
bloquer tout imprimé dont le contenu répond aux
nouveaux critères de la censure étatique. Cette loi ne
vise en fait qu'à légaliser les mesures
déjà prises contre les journaux anarchistes et
notamment "La Questione
sociale" de Luigi
Galleani.
Le 26 mai 1910, à Buenos-Aires (Argentine), en
pleine agitation sociale à laquelle les autorités ne
savent répondre que par la répression et la
proclamation de l'Etat de siège, le gouvernement fait voter
une nouvelle législation répressive pour
compléter les clauses de la
Loi de Résidence.
Affichant clairement ses intentions la "Loi de
défense sociale" "interdit l'entrée dans
le pays à tout étranger ayant été
condamné pour délits de droit commun, ainsi qu'aux
anarchistes ou à toutes personnes qui professeraient des
attaques contre les fonctionnaires, les gouvernements ou les
institutions (...) Toute association ou réunion de personnes
ayant pour objet la propagnande anarchiste ou la préparation
d'actes condamnés par les lois sera interdit."