Carte postale, dessin de Roubille pour la Collection des "Temps Nouveaux"
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Louise Guérineau, Zina Guérineau, Lucien Guérineau, Max Nettlau et Anne Guérineau. (phot. IISH)
et Lucien Guérineau à Bagnolet en septembre 1915
Le 15 décembre 1857, naissance de Lucien GUERINEAU à Pont-St-Esprit (dép. du Gard).
Militant et propagandiste anarchiste et syndicaliste révolutionnaire.
Fils d'un charpentier. De 1878 à 1882, il est contraint d'effectuer une longue période militaire, par suite d'un mauvais tirage au sort. Il devient ébéniste dans le faubourg St-Antoine à Paris et commence à militer en 1884 dans le groupe anarchiste "Le drapeau noir". Il collabore au journal anarchiste "Terre et Liberté" créé la même année par Antoine Rieffel. Le 9 août 1885, Lucien Guerineau est condamné à deux mois de prison pour "violences et coups à agents".
En 1887, il fait partie du groupe anarchiste de Montreuil, puis du groupe "Les Communistes Anarchistes des Amandiers". En 1888, partisan de la grève générale, il est le fondateur de "l'Union syndicale du meuble sculpté et de l'ébénisterie". Le 1er mai 1891, avec une vingtaine de compagnons, il fait sortir le premier numéro du journal "Le Pot à Colle" organe corporatif des ébénistes du faubourg (dix-neuf numéros paraîtront jusqu'au 26 mars 1892). Deux des gérants du journal auront à subir des condamnations. En 1894, il est poursuivi après le vote des "lois scélérates", pour appartenance à "une association de malfaiteurs", mais est finalement acquitté en août.
Devant l'impossibilité de toutes activités militantes, il s'exile à Londres où il résidera plusieurs années. Il devient alors le correspondant londonien des "Temps Nouveau" de Jean Grave. En 1896, il prend part au Comité anarchiste animé par Errico Malatesta qui tente d'appuyer la motion antiparlementaire lors du "Congrès socialiste international de Londres", où Guerineau assistera en tant que délégué du syndicat des polisseurs sur métal de Paris.
Il s'installe ensuite à Bruxelles, d'où il collabore en 1898 - 1899 à la nouvelle série du "Pot à Colle". Le 24 juin 1899, il est expulsé de Belgique pour "participation à l'agitation révolutionnaire". De retour à Paris, il s'implique dans le soutien à Dreyfus en collaborant au "Journal du Peuple" créé par Sébastien Faure à cet effet et s'établit à son compte comme ébéniste. Le dimanche 19 février 1905, il participe comme conférencier aux côtés de Charles Malato, à la fête libertaire organisée par l'Union ouvrière de l'ameublement au cours de laquelle interviendront également Gaston Couté, Paul Paillette, Jehan Rictus et Constant Marie.
Durant la guerre il assistera à plusieurs réunions du groupe des "Amis du Libertaire" et après la mort de Pierre Martin il sera un de ses exécuteurs testamentaires. En avril-mai 1918, il participe au journal "La Plèbe", puis après guerre reprend de plus belle sa collaboration à la presse anarchiste. Militant de "l'Union Anarchiste" il sera désigné en août 1923 administrateur du "Libertaire" pour lequel il était un collaborateur régulier avec sa rubrique "Ceux d'en bas". Il participera aussi à la rédaction de "La Revue Anarchiste" de Sébastien Faure pour lequel il donnera le texte "international" publié dans "l'Encyclopédie anarchiste".
En janvier 1924, il soutient au nom de l'Union Anarchiste la création du groupe de défense des révolutionnaires emprisonnés en Russie. En novembre 1927, refusant les nouveaux statuts adoptés lors du congrès de "l'Union Anarchiste Communiste" il quitte l'organisation et prend part à la création de "l'Union Anarchiste Communiste Révolutionnaire", puis avec Sébastien Faure "l'Association des Fédérations Anarchistes" et collaborait aux journaux "Le Trait-d'Union Libertaire" puis "Voix Libertaire". Secrétaire du syndicat autonome de l'ameublement depuis 1925 il en devint trésorier en mars 1931, il adhérera ensuite à la CGT-SR de Pierre Besnard et collaborera au journal "Combat syndicaliste" où en mai-juin 1937 il publie une partie de ses mémoires.
A la déclaration de guerre, en 1939, il quitte Bagnolet où il avait un pavillon, pour aller dans sa famille à Auvers-sur-Oise où il décède le 28 août 1940.
A noter que Lucien Guerineau a entretenu avec Max Nettlau, avec qui il était très lié, une importante
correspondance, conservée à l'IIHS d'Amsterdam.
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PINELLI ASSASSINATO !
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