Liberté par Kupka

Dessin de F. Kupka "Liberté" dans "l'Assiette au Beurre"
du 11 janvier 1902

Ephéméride Anarchiste

23 septembre

 

Gaston Couté

Gaston Couté,

Le 23 septembre 1880, naissance de Gaston COUTE, à Beaugency (Loiret).
Poète et chansonnier libertaire.
Il est le fils d'un meunier établi en 1882 à Meung-sur-Loire. Élève indiscipliné du lycée Pothier à Orléans, il est traduit en conseil de discipline et quitte le lycée vers ses dix-sept ans. Il est ensuite commis auxiliaire à la Recette Générale d'Orléans, travail de bureaucrate qu'il quitte pour entrer comme reporter au journal "Le Progrès du Loiret". En 1898, attiré par la vie de bohème et les cabarets artistiques, il part "sur le trimard" à la capitale. Il trouve un premier engagement au cabaret au "Al Tartaine " avec comme salaire quotidien un "café crème" et dort le plus souvent dans la rue, le ventre vide. Il se produit ensuite dans divers autres cabarets montmartrois dont "L'âne rouge", "Les Funambules", "Le Lapin agile". Vêtu d'une blouse bleue et coiffé d'un feutre à larges ailes, il obtient un vif succès avec ses chansons paysannes et de révolte, dites dans une langue expressive truffée de patois beauceron, prenant pour cibles favorites, notables, curés et militaires. En 1900, "quand il passa le Conseil de Révision il créa un véritable scandale en brandissant pour fêter à sa manière ce jour... de Liesse, un drapeau noir agrémenté de la tête de mort et des tibias entrecroisés". S'étant présenté dans un mauvais état de santé, il est ajourné et sera ensuite réformé.
En 1902, Gaston Couté passe aux "Quat'-z-Arts" où il remplace Jehan Rictus. En 1904, en collaboration avec son ami poète Maurice Lucas, il écrit une pièce en un acte : "Leu' Commune ".
Couté se lia également avec l'ex-forçat anarchiste Liard-Courtois qu'il amena en randonnée en Touraine.
Mais cette vie de bohême et l'abus de vin et d'absinthe altèrent sa santé fragile. Le 26 juin 1911, il est victime d'une congestion pulmonaire en rentrant dans son garni, 2 place du Tertre. Transporté à l'hôpital Lariboisère, il y meurt deux jours plus tard le 28 juin, à seulement trente et un ans. Il est inhumé le 1er juillet 1911 à Meung-sur-Loire (Loiret). Un musée y perpétue aujourd'hui son souvenir. Pour l'anecdote, Couté sera poursuivi par la justice pour "Outrage à la Magistrature" huit jours après sa mort, pour une chanson parue dans le journal "La Guerre Sociale".
Outre sa collaboration au "Libertaire", à "La Barricade" de Victor Méric et à "La Guerre sociale" de Gustave Hervé, il est l'auteur de plus de 250 chansons.
En 1931, est publiée une compilation de ses oeuvres sous le titre "La Chanson d'un gâs qu'a mal tourné". Ses poèmes et chansons sont alors régulièrement interprétés dans les galas et fêtes libertaires, en particulier par les artistes de "La Muse rouge"comme Coladant mais aussi un dénommé Poléon qui le premier interprétera Couté au café concert. Après la Libération, le 30 août 1946, est créée la société "Les Amis de Gaston Couté" qui publiera un bulletin trimestriel, elle sera à l'initiative d'une statue de Couté, réalisée par E. Moirignot, inaugurée le 12 juin 1949 à Meung-sur-Loire.
A la fin des années soixante-dix, les éditions "Le Vent du ch'min" publieront ses oeuvres complètes et feront ainsi redécouvrir ses textes à de nombreux jeunes artistes qui enregistreront ses chansons. Couté sera l'objet de plusieurs festivals et plusieurs anthologies de ses oeuvres seront publiées.
A lire aussi une petite biographie de Gaston Couté réalisée par Roger Monclin et préfacé par Pierre Mac Orlan, parue aux éditions "Pensée et Action" en 1962.

Extrait de sa "La Marseillaise des requins.

Allez ! petits soldats de France
Le jour des poir's est arrivé.
Pour servir la Haute Finance
Allez vous en là-bas crever ! (bis)
Tandis qu'au coeur de la fournaise
Vous tomb'rez, une balle au front,
De nos combin's nous causerons
En fredonnat la "Marseillaise" !

fil yeux

 

autoportrait de Frantisek Kupka

Frantisek Kupka
Fragment d'un autoportrait en 1905

 

Le (22?) 23 septembre 1871, naissance de Frantisek (Franz, François) KUPKA, à Opocno, (Bohême orientale, aujourd'hui en Tchéquie).
Peintre d'origine tchèque, considéré comme un des pères de l'abstraction, illustrateur lié au mouvement anarchiste.
Il est issu d'une famille modeste, mais très jeune s'intéresse à la peinture qu'il apprend en autodidacte jusqu'à ses dix-sept ans. En 1889, il est reçu au concours d'entrée de l'Académie des Beaux-Arts de Prague, dont il sortira diplômé en 1891. Il rejoint alors l'Académie de Vienne où il restera jusqu'en 1893. En 1894, il séjourne à Londres puis en Scandinavie, avant de revenir à Vienne. Au printemps 1896, il arrive à Paris et s’installe dans le quartier de Montmartre, lieu de la bohème artistique où il vit d'abord pauvrement. En 1898, il loue un atelier et commence à travailler comme illustrateur. Il collabore à la célèbre revue satirique anarchisante "L'Assiette au Beurre" y réalisant plusieurs numéros "L'Argent (11janvier 1904), Religions (7 mai 1904), La Paix (20 août 1904)", mais aussi aux "Temps Nouveaux" de Jean Grave (qu'il soutiendra également en faisant des dons aux tombolas de 1908 et 1912), à "La Cravache", au "Rire", au "Cri de Paris", ainsi qu’à des revues anarchistes tchèques. De 1904 à 1908, il illustre "L'Homme et la Terre" d'Elisée Reclus, publié de façon posthume entre 1905 et 1908 par Paul Reclus.
En 1904, il s'installe définitivement avec Eugénie Straub à Puteaux, et poursuit des études de physiologie à la Sorbonne, puis de biologie et d'archéologie.
En 1909, il dessine la couverture pour la réédition de la brochure (n° 37) sur Le Salariat de Pierre Kropotkine. Il aurait préparé des illustrations pour "La Grande Révolution" de Kropotkine, mais le projet ne se réalisa pas et les dessins n’ont pas été retrouvés. En 1909, il était en correspondance avec Francisco Ferrer pour donner des illustrations à une série de brochures de l'Escuela Moderna. Vers 1910, il s'oriente vers l'art non figuratif et abstrait. En 1912, il est au Salon d'automne avec des oeuvres non-figuratives, puis au Salon des Indépendants où il est exposé avec les peintres cubistes, tout en refusant d'y être assimilé. Il se joint au Groupe de Puteaux ou Groupe de la Section d'Or, regroupant divers artistes comme Marcel Duchamp, Francis Picabia, etc.
En 1913, il publie un recueil de textes "La Création dans les arts plastiques".
A la déclaration de guerre en août 1914, bien qu'antimilitariste et fréquentant le milieu anarchiste, il s'engage comme volontaire et se retrouve sur le front de la Somme. En 1915, gravement malade, il est évacué sur Paris mais n'en poursuit pas moins son action auprès de la communauté tchèque. Il est de nouveau mobilisé en 1918 et finit la guerre comme capitaine et reçoit la Légion d'honneur.
Après-guerre, il reprend sa palette, et participe à diverses expositions. En 1931, il participe à la fondation du mouvement "Abstraction-Création", mais quittera le groupe en 1934. En 1936, il participe à l'exposition "Cubism and Abstract Art" à New York. Entre 1939 à 1945, il vit à Beaugency avec sa compagne Eugénie Straub.
Il meurt à Puteaux le 24 juin 1957. Il laisse de nombreuses oeuvres, impressionnistes et symbolistes, avant 1910, abstraites après 1910.
En 1958, le Musée d'art moderne de Paris organisera une rétrospective posthume. Plus récemment, Le Musée d'Orsay lui a consacré une importante exposition en 2002.

 

 

 

Le 23 septembre 1920, mort de Ludovico NABRUZZI à Ravenne (Emilie-Romagne, Italie).
Membre de l'Internationale et militant socialiste anarchiste italien.
Il est né le 27 juin 1846 à Ravenne. Fils d'un pharmacien, il fait des études de droit. A partir de mai 1870, il devient rédacteur puis responsable d'un hebdomadaire républicain "Il Romagnolo". Mais après la Commune de Paris, il devient membre de l'Internationale. Il entretient une correspondance avec Bakounine et rentre au conseil de la section de l'Internationale à Ravenne qui est créee le 1er janvier 1872.
Le 23 janvier 1872, Bakounine envoie une lettre à Nabruzzi dans laquelle il exprime son désaccord avec les résolutions adoptées à la Conférence de Londres et les fonctions attribuées au Conseil général. Lors du Congrès régional de la Section Romagnole de l'Internationale qui se tient à Bologne du 17 au 21 mars 1872, les principes de l'anarchisme sont adoptés. Le 14 juin de la même année, a lieu une réunion extraordinaire à laquelle participe Nabruzzi, ainsi que A. Costa, F. Orsini, L. Guardighi, lors de laquelle est prise la décision de convoquer une conférence nationale. Il rejoint ensuite Bakounine à Locarno et adhère à la Fraternité Internationale. En tant que représentant de Garibaldi et délégué de la section de Ravenne, Nabruzzi prend part à la Conférence de Rimini (4 au 6 août 1872), il y est nommé vice-président. En septembre, à Zurich, avec Bakounine, Costa, Cafiero, Malatesta et d'autres, il participe à une réunion où sont définies les motions à soumettre au Congrès Saint-Imier (15-16 septembre 1872) qui verra la création de l'Internationale antiautoritaire. Il est ensuite nommé avec Costa et Guglielmi, membre du conseil de la Fédération italienne de l'Internationale, lors du Congrès de Bologne du 15 au 17 mars 1873.
Après l'échec du mouvement insurrectionnel à Bologne, il retourne en Suisse où il s'occupe de la comptabilité de Bakounine alors à la Baronata, à Minusio (gestion qui sera sujet à polémiques). Lors du Congrès de la Ligue universelle des corporations ouvrières à Genève, le 31 août 1874, il se prononce pour que la Ligue soutienne les actions de résistances révolutionnaires armées. Il s'établit alors à Locarno et ouvre, fin 1874, une agence commerciale et est nommé secrétaire d'une Société italienne de secours mutuels. A partir de novembre 1875, il évolue vers le socialisme parlementariste, et crée la section dissidente de Ceresio, qui se séparera finalement de la Fédération Jurassienne en 1876, sous l'impulsion de Benoît Malon. Il publie "l'Almanacco del proletario per l'anno 1876" qui rejette la ligne insurrectionaliste anarchiste. En 1877, il arrive en France où il travaille dans une teinturerie à Puteaux, et est en contact avec le groupe socialiste d'Andréa Costa. Le 23 mars 1878, il est arrêté avec Costa, Zanardelli et Anna Kuliscioff. Expulsé de France, il y retourne après un bref séjour en Suisse. Il rentre en contact avec Jules Guesde et collabore au journal 'L'Egalité" et à "La Plebe" de Milan. Il semble ensuite revenir à ses idées anarchistes, et au nom d'un Comité secret révolutionnaire, lequel réunirait Louise Michel, A. Cipriani, T. Zanardelli, G. Zirardini, Cafiero, etc., il signe un manifeste "Agli oppessi d'Italia" (Aux opprimés d'Italie), dans lequel il soutient la necessité d'un mouvement insurrectionnel organisé des travailleurs. Arreté, il est condamné à huit jours de prison pour violation de l'arrêté d'expulsion, puis contraint de quitter la France, le 14 avril 1881.
De retour en Italie, il monte un comité de soutien à Cipriani emprisonné à Porto Longone. En 1886, il soutiendra la candidature de ce dernier aux élections. Le 13 octobre 1890, il participe à une rencontre des socialistes anarchistes à Faenzo dans le but de fonder une Fédération romagnole de la Ligue d'action socialiste révolutionnaire internationale. Il est ensuite un des promoteurs du Congrès de Capogalo qui se tient du 4 au 6 janvier 1891 et voit la création de l'ephémère "Partito Socialista Anarchico Revoluzionario". Arrété et accusé d'attenter à la sécurité de l'État, il est finalement acquité en octobre 1894, pour insuffisance de preuves. Il s'installera un temps à Gênes avant de revenir à Ravenne, en décembre 1912. Il y meurt le 23 septembre 1920.

 

 

Le 23 septembre 1973, mort d'Alexander SUTHERLAND NEILL,

 

Le 23 septembre 1878, mort de Karl Eduard NOBILING

 

Le 23 septembre 1963, mort de Margarethe FAAS HARDEGGER

 

 

fil lierre

 

Du 23 au 26 septembre 1881, à Barcelone, se tient le Congrès constitutif de la "Fédération des Travailleurs de la Région Espagnole" (F.T.R.E). Ce congrès reconstitue la section espagnole de l'Internationale "Fédération Régionale Espagnole"(FRE) qui s'était dissoute cette même année en février.
Cent-trente six délégués représentent cent-quarante organisations ouvrières. Les adhérents, à l'exception de 8 socialistes autoritaires, se déclarent anarchistes collectivistes.

 

fil chouette

 

journal "Ruptures"

Couverture du premier numéro

En automne 2001, à Québec, sortie du premier numéro de la Revue de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC) "Ruptures" La NEFAC est une organisation bilingue de révolutionnaires venant de différents mouvements de résistance et s'identifiant à la tradition communiste dans l'anarchisme. Les activités de la fédération sont organisées autour du développement théorique, de la propagande anarchiste et de l'intervention dans la lutte de classes, que ce soit de façon autonome ou par une implication directe dans les mouvements sociaux. Cette publication francophone est éditée par le Groupe anarchiste Emile Henry de Québec.
Au sommaire de ce premier numéro : un dossier spécial sur l'organisation et une évocation historique sur les traces de l'anarchisme au Québec, qui se poursuivra dans le numéro 2.