"El agarrotado" (Le garroté)
Oeuvre de Ramón Acín (1929)
Ephéméride Anarchiste
6 août
Pierre Martin
(le premier) sur son lit de mort
Le 6 août 1916,
mort de Pierre MARTIN dit le Bossu, à Paris.
Militant anarchiste, antimilitariste et pacifiste
Il naît le 16 août 1856 à Vienne (Isère),
et travaille dès l'âge de 6 ans dans l'industrie
textile. En 1879, il prend part à une très dure
grève de 5 mois, et dès lors devient un militant
important du mouvement anarchiste. Orateur de talent, intelligent et
généreux, il suscite l'enthousiasme des ouvriers. En
1880, à Vevey, il prend part à une réunion de la
"Fédération
jurassienne" et participe l'année suivante au
congrès de Londres. Mais après l'agitation sociale des
mineurs de Monceau-les-Mines et l'attentat de la place
Bellecour à Lyon, en octobre 1882, il est
arrêté avec de nombreux autres compagnons, dont Kropotkine. Au total ce sont 66
militants anarchistes qui comparaissent
le 8 janvier 1883, devant le
tribunal de Lyon. Ils sont accusés d'avoir fait acte
d'affiliation à l'Internationale (alors interdite en
France).Condamné à 4 ans de prison, Pierre Martin est
interné à la centrale de Clairvaux.
Libéré en janvier 1886, il reprend ses activités
militantes.
Arrêté de nouveau avec 17 autres anarchistes (hommes et
femmes) après les émeutes du 1er mai 1890, à Vienne, il passe en procès à partir du 8 août 1890 à Grenoble, et est
condamné à 5 ans de prison qui seront réduites
en appel à 3 ans, mais qui altèrent gravement sa
santé. Libéré en août 1893, il se fixe un
temps à Romans où il milite avec sa compagne Fanny
CHAUMARET (anarchiste comme lui) dans les groupes de la Drôme.
En 1894, après le vote des
"lois
scélérates", il est une nouvelle fois
arrêté comme anarchiste mais finalement
libéré après 3 mois de prison. Interdit de
séjour dans la Drôme, il devient photographe ambulant.
En 1906, il est encore inquiété par la justice
après avoir signé une affiche antimilitariste; en 1910,
durant la grève des chemins-de-fer; en 1912, pour incitation
à la désobéissance, etc. A Paris, où il
se fixe, il devient administrateur du "Libertaire". Inscrit au
"Carnet B", il s'oppose durant la
guerre à "l'Union sacré" et au
"Manifeste des 16",
participant aux côtés de Sébastien Faure et de Louis
Lecoin à l'action pacifiste, et ce jusqu'à sa mort
survenue au siège du "Libertaire" à Paris.
Ramón Acín
Le 6 août 1936, mort de Ramón ACÍN
AQUILUE, assassiné par les franquistes à Huesca.
Militant anarcho-syndicaliste, pédagogue, écrivain et
artiste d'avant-garde.
Né le 30 août 1888, à Huesca (Aragon), il
commence en 1908, à Zaragoza, des études de sciences,
mais les abandonne un an plus tard pour se consacrer à sa
vocation artistique. Dès 1913, il s'intéresse aux
idées anarchistes et prend part à Barcelone à la
création de la revue "La Ira"(La Colère). A Madrid
entre 1916 et 1917, il devient l'ami de Garcia Lorca, puis il est
nommé professeur de dessin à l'école normale de
Huesca. En 1918, il adhère à la
C.N.T et participera aux divers
congrès en tant que representant de sa ville (Huesca)
où il jouit d'une grande popularité. En 1922, il
crée une académie de dessin à son domicile
où il s'inspire de la pédagogie rationaliste de
Francisco Ferrer, puis plus tard des
réalisations le
Célestin Freinet. Il
milite également pour créer un mouvement de jeunes, et
donne des cours du soir aux ouvriers et des conférences en
faveur des prisonniers politiques. Un article de soutien à
l'anarchiste Juan ACHER (condamné à mort après
un attentat) lui vaudra d'être emprisonné en 1924. Sa
participation à des soulèvements l'obligent ensuite
à s'exiler un temps à Paris, en 1926, puis en 1931. Il
donne de nombreux articles à la presse libertaire où,
outre des critiques d'art ou idéologiques, il manifeste un
intérêt pour l'écologie, le
végétarisme, le naturisme où bien encore la
défense animale. Son oeuvre artistique est très
variée : dessins, caricatures, toiles peintes (notamment une
vue de Grenade), mais aussi sculptures et collages
surréalistes. Ami de Buñuel, il va produire
(grâce à un gros lot de loterie) son film "Terre sans
pain".
En 1936, à Huesca, l'armée et la garde civile
prennent part au coup d'Etat et organisent la répression.
Parmi les nombreux fusillés se trouvent Ramón Acín et
sa compagne Conchita MONRAS.
Le 6 août 1881,
à Boston, U.S.A, sortie du premier numéro du journal
"Liberty". Edité par l'anarchiste
individualiste Benjamin R.Tucker, il
s'orne en première page d'un portrait de l'assassin du tsar
Alexandre II et justifie l'action des populistes russes. Le journal
paraîtra jusqu'en 1908.
En-tête du numéro du 3 septembre 1892
Le 6 août 1892, à Turin (Italie), sortie du premier numéro du journal "L'Ordine" (L'Ordre). D'abord sous-titré : Périodique hebdomadaire populaire, il devient à partir du 18 novembre 1893 (n° 43 de la deuxième année), Journal anarchiste hebdomadaire. Il sortira jusqu'au 20 janvier 1894. A noter l'épigraphe en français : "Otez le gouvernement, la terre et tous ses biens sont aussi communs entre les hommes que l'air et la lumière ( Bossuet)."
Le banc des accusés et leurs défenseurs
Le 6 août 1894,
à Paris, devant la Cour d'Assises de la Seine, débute
le "Procès des Trente". Le
pouvoir et la police désirant en finir avec "la propagande par
le fait" et les agissements anarchistes ont, grâce au vote des
"lois
scélérates", intensifié la répression
contre le mouvement anarchiste. S'ensuivirent de nombreuses
arrestations dont celles de militants connus comme Paul Bernard,
Charles Chatel, Ivan Agueli, Sébastien Faure,
Félix Fénéon,
Jean Grave,
Louis Matha, Elisée Bastard, etc. Trente personnes
sont déférées, mais seulement vingt-cinq
comparaissent; Emile Pouget,
Constant Martin,
Louis Duprat, Alexandre Cohen et
Paul Reclus ayant pu prendre la fuite. A
ces militants connus, une dizaine de détenus de droit commun
ayant un lien indirect avec l'anarchisme sont adjoints.
Ils ont tous à répondre de l'accusation d'affiliation
à une prétendue association de malfaiteurs. Dès
l'ouverture, la cour décide qu'il sera interdit de reproduire
les interrogatoires de Jean Grave et Sébastien Faure, attendu
que cela pourrait être employé pour faire de la
propagande anarchiste.
Voir la clôture du procès, le
12 août.
Le 6 août 1916, à Asunción (Paraguay), les délégués de neuf sociétés de résistance de la "Fédération Ouvrière Régionale du Paraguay" décident de refonder l'organisation sous le nom de "Centre Ouvrier Régional du Paraguay" (CORP). L'anarchiste Ignacio Nuñez Soler en est élu secrétaire. Cette nouvelle organisation va publier le journal "El Combate" qui deviendra au début des années vingt "Renovación" et sortira jusqu'en 1926.
Le CORP soutiendra de nombreuses grèves de travailleurs, luttes souvent violentes. En 1918, le militant du CORP, Nicomedes Pesoa, sera assassiné en pleine rue par des hommes de main du syndicat patronal. Le CORP se développant à travers le pays publiera plusieurs périodiques dont "El Surco" avec des articles écrits en guarani. Au début des années vingt de nombreuses grèves soutenues par le CORP toucheront diverses professions. En mai 1921, il déclenche une grève générale de vingt-deux jours en solidarité avec les conducteurs de trolleys. Au cours du conflit, le militant anarchiste argentin Martín Correa est battu à mort par des policiers. Ses obsèques réuniront 20 000 travailleurs à Asunción qui défileront le poing levé en scandant son nom. A la fin de 1923, les ouvriers de la Compagnie américaine d'électricité cessent le travail. Seul le CORP répond à leur demande de solidarité. Des affrontements ont lieu entre les grévistes, l'armée et la police, plusieurs grèvistes trouvent la mort à cette occasion et des dirigeants du CORP, dont Cantalici Aracayú, sont déportés.
Le CORP soutiendra de nombreuses luttes et organisera en 1927 une grève générale en faveur de Sacco et Vanzetti.
Du 11 au 16 mai 1929, à Buenos Aires, plusieurs délégués du CORP, dont Juan Alfonso Deilla, assistent au Congrès fondateur de "l'Association Continentale Américaine des Travailleurs" (ACAT), branche sud-américaine de l'AIT. Dans les années trente, le CORP perd peu à peu de son influence auprès des travailleurs, lesquels subissent l'influence de la révolution russe et des organisations socialistes et communistes qui s'investissent dans les luttes politiques.
Le 6 août 1945,
à Hiroshima (Japon), le feu nucléaire de la
première bombe A, larguée par les "libérateurs"
américains sur la ville provoque 140 000 victimes civiles.
Albert Camus dans le journal "Combat"
du 8 août déclare "La
civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier
degré de sauvagerie".
Le lendemain 9 août, une deuxième bombe sera
largée sur la ville de Nagasaki, elle fera 70 000
victimes.