Ravachol d'après un dessin de J.-P. Ducret
Ephéméride Anarchiste
27 mars
Miguel Arcangel Roscigno
Le 27 mars 1931, à
Montevideo, arrestation de Miguel Arcangel ROSCIGNO dit ROSCIGNA,
célèbre anarchiste expropriateur argentin.
Il naît à Buenos-Aires en 1891, dans une famille
d'émigrés italien. En 1909, il s'intèresse aux
idées anarchistes puis lors de la
"Semaine sanglante de
Buenos-Aires" il fait la connaissance des frères Moretti
(Antonio et Vicente) militant actifs avec qui il va militer. Ouvrier
ferronnier d'art, il travaille notamment à la
réalisation du "Passage Barolo" à Buenos-Aires. Membre
actif du "Comité Sacco et
Vanzetti", puis secrétaire
du Comité de défense des prisonniers et
déportés, il ira jusqu'à se faire embaucher, en
1924, comme maton au bagne d'Ushuaia pour tenter de faire
libérer Simón
Radowitzky, mais dénoncé par un communiste, il est
révoqué. Il met alors le feu à la maison du
directeur avant de disparaître. Pourchassé par la police
et les membres de la ligue patriotique, il passe du militantisme
anarcho-syndicaliste à l'action violente et
expropriatrice.
En janvier 1926, il prend part aux côtés de
Durruti,
Ascaso et Jover au braquage de la banque
de San Martin; 64 mille pesos sont raflés, ils permettront de
financer la propagande et d'aider les compagnons emprisonnés
et leurs familles.
Le 1er octobre 1927,
Roscigna en compagnie d'Andrès Vasquez Paredes, Vicente et
Antonio Moretti effectue une nouvelle "expropriation" à
l'hôpital Rawson de Buenos-Aires qui leur rapporte un butin
impressionnant de 141 000 pesos. Un policier est abattu, mais ils
réussissent à semer la police argentine en se
réfugiant en Uruguay. L'argent servira pour la
solidarité mais aussi à financer une entreprise de
fausse monnaie, grâce aux talents de l'anarchiste allemand
Erwin Polke. Après l'arrestation des "expropriateurs" le
9 novembre 1928, il retourne en
Argentine où il effectue de nouveaux braquages, notamment en
octobre 1929, à Palermo avec
Severino Di Giovanni, l'argent
servira alors à financer la spectaculaire évasion de la
prison Punta Carretas à Montevideo,
le 18 mars 1931. Mais Miguel
Roscigna et Vicente Moretti, seront arrêtés le 27 mars
par le 4e régiment de cavalerie. Ils sont en fait reconnus par
hasard par un ancien taulard qui les dénonce pour toucher la
prime. Dans le même temps sont arrêtés
Andrès Vasquez Paredes, Fernando Malvicini et José
Manuel Paz. Torturés par le commissaire
Luis Pardeiro, ils seront
ensuite condamnés à 6 ans de prison en Uruguay. En
décembre 1936, Roscigna, Paredes et Malvicini sont
libérés, puis arrêtés à nouveau. Un
juge les remet en liberté, ce qui permet à la police
argentine de s'en emparer, elle les sequestrera dans une cave du
commissariat d'Avellaneda avant de les assassiner. On ne retrouvera
jamais leurs corps ("méthode" qui se
généralisera sous la dictature militaire).
José Manuel PAZ, quant à lui, sera
transféré à Cordoba en Argentine, d'où il
s'évadera d'un commissariat grâce à
l'intervention d'un groupe d'anarchistes armés.
Lire à ce sujet le livre
d'Osvaldo BAYER, "Les anarchistes expropriateurs", et voir le
film de Virginia Martínez : Acratas: les anarchistes
expropriateurs du Rio de la Plata; disponible en français
grâce à Eric Jarry et à la traduction de
Françoise Thanas.
Francis Ronsin en 2004 à Arras
Le 27 mars 1943,
naissance de Francis RONSIN à Paris.
Historien du mouvement néo-malthusien.
En juin 1974, il obtient un Doctorat en histoire avec sa thèse
sur les "Mouvements et courants néo-malthusiens en France",
qu'il complètera en 1988 avec un Doctorat d'Etat ès
Lettres et Sciences humaines : "Du divorce et de la séparation
de corps en France au XIXème siècle". En 1982, il est
assistant en histoire, et sera à partir de 1986 maître
de conférences à l'Université de Paris VII
Jussieu. En 1993, à Dijon, il devient Professeur d'histoire
contemporaine à l'Université de Bourgogne, poste qu'il
occupera jusqu'à son départ en retraite en 2005.
Il va, durant sa carrière universitaire, prendre part à
divers colloques et expositions ayant pour thèmes le
néo-mathusianisme, le mariage, le divorce, le suicide, la
famille, la sexualité, la natalité ou encore ayant
trait à des personnalités comme Jean Jaurès ou
Madeleine Pelletier.
Il est également l'initiateur du séminaire
international de recherche sur "Socialisme et sexualité".
Il est en outre l'auteur des essais : "La Grève des ventres -
Propagande néo-malthusienne et baisse de la natalité en
France XIXe-XXe siècles"(1980), "Le Contrat sentimental -
Débats sur le mariage, l'amour, le divorce, de l'Ancien
Régime à la Restauration"(1990), "La Guerre et
l'oseille - Une lecture de la presse financière
française 1938-1945" (2003).
S'étant vu confier par Jeanne
Humert le sort de ses archives, (qu'il déposera à
l'Institut International d'Histoire Sociale (IISG) d'Amsterdam),
celles-ci lui permettront d'écrire en collaboration avec
Roger-Henri Guerrand l'ouvrage : "Jeanne Humbert et la lutte pour le
contrôle des naissances" (réédition de l'ouvrage
"Le sexe apprivoisé" publié en 1990).
A signaler son entretien avec Jeanne Humbert dans le film de
Bernard Baissat "Ecoutez Jeanne Humbert",
son interview dans le n° 810 de janvier 1991 du "Monde
Libertaire" à propos des pratiques de la contraception et de
l'avortement en France au début du XXe siècle.
En 2001, il participera aux rencontres de "Liber terre" à
Bieuzy-les-Eaux (56), abordant le sujet de l'amour libre
"Parlons-nous d'amour!".
"Malthus (...) ne s'adressait qu'à
la classe dirigeante alors que ses disciples néo-malthusiens,
fortement influencés par les idées socialistes et
libertaires, se tournaient vers la classe ouvrière et
situaient leur combat dans le cadre de la révolution
prolétarienne."
In "La Grève des ventres".
Francis Ronsin nous a quitté le 17 juin 2019 à Paris et a été incinéré le 25 juin au cimetère du Père-Lachaise.
°
Bombe (reconstituée) et aspect extérieur de la cage d'escalier au 1er et 2ème étage
(archives de la préfecture de police)
Le 27 mars 1892, à
Paris. RAVACHOL dépose une
bombe 39 rue de Clichy : elle détruit en partie l'immeuble
où habite le substitut du procureur Bulot qui avait fait
condamner lourdement les anarchistes Henri Decamps et Charles
Dardare lors du procès du
28 août 1891.
Le 27 mars 1920, à
Turin (Italie), grève générale dans la
métallurgie.
Le journal anarchiste "L'Ordine Nuovo" de Turin, publie le manifeste
"Pour le congrès des conseils d'usine.
Aux ouvriers et paysans d'Italie". Il est signé par le
groupe libertaire de Turin, qui prendra part avec
Pietro Ferrero et
Maurizio Garino au mouvement des
conseils d'usine. Le 14 avril, les autorités interviendront
avec une extrême rigueur pour briser le mouvement de
grève (qui se poursuivra jusqu'au 23 avril). Des arrestations
en masse auront alors lieu notamment celle de Maurizio Garino, un des
représentants du syndicat de la
métallurgie.
Image partielle du meeting du 27 mars 1977
Le 27 mars 1977, à San Sebastian de los Reyes (Madrid), se tient le premier grand meeting national de la CNT, après 40 ans de dictature franquiste. Un formidable déploiement de banderoles, de drapeaux, de slogans, de chansons, rassemble de 25 à 30 milles personnes et montre au grand jour la vitalité de l'anarcho-syndicalisme.
De nombreux intervenants prennent la parole comme : Fernando Carballo (récemment libéré après avoir passé 25 ans dans les geôles franquistes), où encore Juan Ferrer délégué de la région de Valence, Luis Andres Edo pour la Catalogne, Eduardo Prieto pour les Asturies ou encore Garci Rua pour l'Andalousie, etc.
Des messages de solidarité émanant des fédération anarchistes et des sections de la CNT du monde entier, sont cités.
°
"ideas" 1er numéro (mars-avril 1980) et numéro 107 "d'Orto" (septembre-octobre 1998)
En mars 1980, sortie à Barcelone du premier numéro de la revue libertaire "ideas" Les compagnons groupés en coopérative qui éditent IDEAS désirent "qu'elle soit une tribune ouverte aux propositions constructives de tous ceux qui ont une haute considération du principe de liberté, parce que sans liberté, il n'y a pas de possibilité de réaliser un changement de société humaine."
A partir de mars-avril 1984 cette revue bimestrielle changera son titre "d'ideas" en "Orto, Revista cultural de ideas ácratas" pour éviter la confusion avec une autre publication.
Cette revue qui sort toujours est, depuis décembre 2009 (numéro 155), consultable en ligne sur son site web (voir adresse : liens).
A noter qu'un hebdomadaire portant ce titre était paru à partir du 29 décembre 1936.