"Les Hommes du Jour" n° 12 (1908), avec le dessin de Delannoy
représentant le Général d'Amade en boucher.
Ephéméride Anarchiste
30 juillet
Aristide Delannoy
(portrait réalisé en avril 1911 par Gaston Raieter).
Le 30 juillet 1874,
naissance d'Aristide DELANNOY, à Béthune
(Pas-de-Calais).
Peintre et dessinateur libertaire.
Passionné par la peinture, il fait l'école des
Beaux-Arts de Paris et ee au salon des Artistes Indépendants
à partir de 1902. Mais ne pouvant vivre de sa peinture, il
met, à partir de 1901, son talent de dessinateur au service de
la presse indépendante et satirique en débutant
à "L'Assiette au Beurre" (journal qui regroupe alors de
nombreux artistes révolutionnaires). Il collabore
également à la presse libertaire et antimilitariste :
"Les Temps Nouveaux", "La
Guerre Sociale", etc.
Lorsqu'Henri Fabre et Victor Méric
créent en 1908 le journal "Les Hommes du jour", c'est Delannoy
qui se charge de l'illustration de couverture. Le lancement du
numéro 1 remporte un vif succès avec la tête de
Clemenceau se balançant au bout d'une pique. Mais ses opinions
libertaires valent à Delannoy d'être inscrit au
"carnet B" et il est plusieurs fois
inquiété par la police. Le 26 septembre 1908, il est
condamné avec Victor Méric à un an de prison et
trois mille francs d'amende, pour avoir caricaturé en boucher
le général d'Amade (grand pacificateur du Maroc).
De faible constitution, et miné par la tuberculose, il est
libéré le 21 juin 1909 après un grand meeting de solidarité. En octobre 1910, il à nouveau poursuivit pour "Injures à l'armée" à cause d'un dessin publié dans la feuille antimititariste "Le Pioupiou de l'Yonne", mais la prison ayant
aggravé sa maladie, il entre à l'Hôpital de St-Raphaël, en décembre 1910. Transféré ensuite à Paris, il y meurt le 5 mai 1911,
à l'âge de 37 ans. Il nous laisse plus de 1200 dessins,
dont les 150 couvertures des "Hommes du jour".
Le 30 juillet 1849,
naissance d'André ROMANS-VILLE, à Romans
(Drôme).
Militant anarchiste.
Né de parents inconnus, il porte le nom de la ville où
on l'a trouvé.
Ses premiers ennuis avec la "justice" date de son service militaire
en Algérie, en 1872. Il est condamné par un conseil de
guerre à un an de prison pour "outrage envers un
supérieur". De retour à la vie civile, il reprend son
métier de cordonnier.
Autodidacte devenu militant anarchiste, il participe activement, en
1890, au groupe de Romans "Terre et Liberté", et entretient
une correspondance suivie avec Jean
Grave, Sébastien Faure etc.
Il est l'objet d'une étroite surveillance de la police, et
après l'attentat
d'Auguste Vaillant à la chambre
des députés à Paris, l'hystérie
anti-anarchiste se répand en province.
Le 10 février 1894, il est arrêté avec Pierre Martin et vingt autres compagnons;
ils sont inculpés de "participation à association
de malfaiteurs". Libéré quelques semaines plus
tard, il doit à plusieurs reprises fuir les
persécutions policières. En 1905, à Saillans, il
prend part au congrès constitutif de la
fédération socialiste SFIO.
Juan Puig Elías
Le 30 juillet 1898,
naissance de Juan PUIG ELIAS, à Sallent (province de
Barcelone).
Pédagogue libertaire et militant anarcho-syndicaliste.
Né dans une famille de républicain, il fait des
études à Barcelone et devient professeur.
Influencé par Francisco Ferrer
et son "Ecole Moderne", il
crée "l'Escola Natura", école libertaire qui survivra
à la dictature de Primo de Rivera. En 1931, avec la
proclamation de la république, l'école prend son essor.
Juan Puig Elias participe aussi au mouvement syndical et prend part
aux congrès de la C.N.T.
Il y défend l'orientation "Communiste Libertaire" qui servira
de base aux collectivités socialisées durant la
révolution.
Pendant la guerre civile, il est chargé de la socialisation de
l'enseignement au sein du C.E.N.U (Centre de
l'Ecole Nouvelle Unifiée), et nommé
sous-secrétaire au ministère de l'instruction
publique
Après la victoire de Franco, il s'exile en France, où
il est interné dans des camps de concentration, puis il
participe ensuite à la résistance contre les nazis. En
1946, il intègre la C.N.T. E (en Exil) et est nommé
secrétaire à la culture et à la propagande. En
1952, il part s'installer au Brésil, à Porto Alegre, et
prend part à une société espagnole de secours
mutuels (contre la répression franquiste). Mais, devenu
infirme, il meurt le 5 septembre 1972.
En-tête du numéro 12 du dernier numéro daté du 15 octobre 1882
Le 30 juillet 1882, à Lyon (Rhône), sortie du premier numéro de "L'Etendard Révolutionnaire" Organe anarchiste hebdomadaire. Les gérants seront Claude Crestin, puis Antoine Cyvoct et enfin Jean-Marie Bourdon. Ce journal succède au "Droit Social" poursuivi par la justice. Seuls douze numéros réguliers paraîtront, plus un numéro hors-série (compte-rendu du jugement du 16 août 1882 concernant le "Droit Social"). Voir la chronologie de ces publications anarchistes lyonnaises au journal "L'Emeute".
Le 30 juillet 1898, en
Italie, après les émeutes de
Milan, la répression
anti-ouvrière et anti-anarchiste s'intensifie,
Amilcar Cipriani et cinq anarchistes
passent en procès. Ils sont condamnés à des
peines de 1 à 5 ans de prison.
Draveil, le meeting avant les affrontements sanglants
Le 30 juillet 1908, à Draveil, après la fusillade de Vigneux le 2 juin, la grève des ouvriers de la Société des Sablières s'éternise mais les passions sont toujours aussi vives, plusieurs sabotages contre les installations ont déjà eu lieu, mais la CGT traîne à appeler à la grève générale alors que le patronat menace de recourir au lock-out. Finalement seule la Fédération du Bâtiment appelle les ouvriers du bâtiment à une journée de grève et à un grand rassemblement ce jour-là.
Après un meeting à Vigneux, les milliers de manifestants se dirigent en cortège vers le cimetière de Villeneuve-St-Georges au chant de l'Internationale, mais un régiment de Dragons charge alors la colonne de grévistes sabres au clair, blessant grièvement plusieurs personnes dont Rirette Maîtrejean qui sera blessée à la jambe, tandis que Libertad contraint de se jeter à l'eau, échappera de peu à la mort.
Lorsque les manifestants arrivent à Villeneuve-St-Georges, avec de nombreux blessés parmi eux, les rues menant à la gare sont bloquées par l'armée rendant tout retour sur Paris impossible. Les manifestants commencent alors à dépaver les rues, à dresser des barricades et à jeter des cailloux sur les soldats, mais ceux-ci ouvrent le feu sur la foule provoquant un carnage. Le bilan est lourd : 4 morts et plus de 200 blessés (par balles ou à coups de sabres) du côté des ouvriers, et 69 blessés du côté de l'armée (dont 5 par balles).
Georges Clémenceau, président du Conseil, non content d'être responsable de cette tuerie, poursuit la CGT en lançant un mandat d'arrêt contre les principaux responsables du syndicat dont Yvetot, Griffuelhes, Pouget, Henri Dret (qui a du être amputé d'un bras suite aux affrontements), etc.
Certains militants échapperont aux arrestations en se réfugiant en Belgique ou en Suisse, comme Monatte chez Brupbacher . Des anarchistes présents à la manifestation comme Georges Durupt sont également poursuivis pour "incitation de militaires à la désobéissance".
Le mot d'ordre de grève générale lancé par la CGT pour le 3 août n'aura qu'un faible écho, et le 6 août le gouvernement poursuivant ses attaques contre le syndicat fera expulser "l'Union des Syndicats de la Seine" de la Bourse du Travail.
Le 31 octobre 1908, lors du procès, seize personnes bénéficieront d'un non-lieu (dont tous les dirigeants confédéraux, même ceux réfugiés à l'étranger), huit personnes resteront emprisonnées pour violences.
Le 30 juillet 1936,
à Paris, au Palais de la Mutualité, se tient un meeting
de solidarité organisé par la
C.G.T - S.R. Un hommage est rendu
aux récents disparus : Erich
Mühsam, Alexandre
Berkman, Francisco Ascaso et Manuel
Perez, et des protestations sont émises pour exiger la
libération de Zenzl
Mühsam (compagne d'Erich) emprisonnée en U.R.S.S
(où elle avait cru trouver refuge) et pour
Simón Radowitsky toujours
emprisonné en Uruguay.
Couverture du premier numéro daté de juillet-août 1972
En juillet 1972, à Chicago (USA), sortie du premier numéro du bulletin "anarchist black cross" (Croix Noire Anarchiste). Echo du réseau de solidarité anarchiste international qui tente d'informer et d'apporter un soutien aux prisonniers politiques et aux victimes de la répression étatique, notamment à ce moment là, aux antifranquistes emprisonnés en Espagne et aux membres de la bande à Baader en Allemagne.
Au moins 13 numéros parus jusqu'en janvier 1974.