Lithographie de Lavrate : "Grand meeting anarchiste dans la salle de la Déroute"
Ephéméride Anarchiste
23 novembre
Gracchus Babeuf
Le 23 novembre 1760,
naissance de Gracchus BABEUF à Saint Quentin.
Révolutionnaire français.
Il s'oppose à la dégénérescence
bourgeoise de la révolution. Participe à la ligue des
Egaux avec Buonarroti, Sylvain
Maréchal, Jacques Roux,
Varlet et d'autres. Le "Manifeste des
Egaux" demande l'abolition des propriétés terriennes
individuelles, la constitution d'une communauté de biens,
l'instruction pour tous, ainsi que le travail réparti, etc.
Arrêté suite à une révolte, Babeuf est
guillotiné le 27 mai 1797 avec 30 de ses partisans.
Extrait du Manifeste des Egaux (rédigé par
Sylvain Maréchal) :"L'instant est
venu de fonder la République des Egaux, ce grand hospice
ouvert à tous les hommes. Les jours de la restitution
générale sont arrivés. Familles
gémissantes, venez vous asseoir à la table commune
dressée par la nature pour tous ses enfants".
°
Nicolas Rogdaïeff (Rogdaev)
(Carte postale photo publiée par le Fonds de Secours Russe de l'AIT)
et une photo vers 1930.
Le 23 novembre 1932, mort de Nicolas ROGDAÏEFF ou ROGDAEV (de son véritable nom Nicolai Ignatievich MUZIL) en exil à Tachkent, Russie (aujourd'hui en Ouzbékistan).
Militant et propagandiste anarchiste, figure importante de l'anarchisme russe.
Issue d'une famille noble d'origine tchèque, il est né en 1880 dans le village de Shilkino, près de Klin, au Nord de Moscou. Il commence très jeune à militer. En janvier 1901, il est arrêté en possession de propagande socialiste révolutionnaire, et est condamné à 3 mois de prison. Il est libéré en avril, mais reste sous surveillance policière. En juin 1901, il parvient à passer clandestinement en Bulgarie, où il deviendra anarchiste et participera à l'organisation de groupes de militants à Sofia et Varna.
A partir de 1903, connu sous le nom "d'Oncle Vanya", il devient un actif propagandiste de l'anarchisme en Russie à Briansk et en Ukraine à Nezhin (Nejine) et à Ekaterinoslav (Dniepr).
En décembre 1904, il est à Londres, où il assiste en tant que délégué du groupe"Khleb i Volya" (Pain et Liberté) au Congrès des communistes-anarchistes russes. Le 17 janvier 1905 il est à Paris où il assiste en compagnie de Libertad et Malato à un meeting sur la situation en Russie. En mars 1905, il se rend avec sa compagne Olga Malitskaya et Vladimir Zabrejnev à Kiev pour y organiser les groupes anarchistes de la Russie méridionale et assurer la rédaction du journal "Nabat". Le 30 mars 1905, la police investie l'imprimerie et saisie toutes les publications, mais Nicolas échappe à l'arrestation. En juin 1905, il est a Ekaterinoslav, où il organise des réunions et rencontre des succès au près des ouvriers. En septembre 1905, après avoir pris une part active à la Révolution dans les rues de Moscou, il fuit dans le Sud la répression et retourne à Ekaterinoslav, où il prend part à l'expropriation d'un train postal pour financer la propagande.
A noter que son frère Ignati Muzil sera arrêté près de Nijni Novgorod avec de la littérature anarchiste en sa possession, lors de son procès il refusera de reconnaître le tribunal et sera une des nombreuses victimes de la terreur blanche. Nicolas part ensuite pour Genève où il collaborera au journal Khleb i Volya publié par Georgi Goguelia.
A Paris, il publie ensuite avec Maxime Raevski (L. Fishelev) le journal "Burevestnik" (L'Oiseau des tempêtes). Articles reproduits dans "Golos Truda" à New York en 1911.
En août 1907, il est délégué au Congrès anarchiste international d'Amsterdam où il parle du rapide développement du mouvement anarchiste en Russie, malgré un "martyrologe" énorme.
De retour en Suisse, il est arrêté dans une imprimerie clandestine à Genève, en février 1908, en compagnie des russes Titoff et Vladimir Golberg et d'un italien Andrea Tibaldi (ancien collaborateur de l'imprimerie de Sébastien Faure à la Ruche). Tous les quatre seront expulsés de Suisse le 20 février.
En 1909, il publie à Paris un "Almanach anarchiste". Après avoir traduit une brochure de Siegfried Nacht sur le mouvement ouvrier en Espagne, il se rend en Catalogne où il prend part en 1911 à une grève générale. Mais de retour à Paris en 1912, il est accusé à tord d'être un agent provocateur, il en gardera des inimitiés, notamment avec Voline. A Paris, il est orateur dans divers meetings et réunions, et notamment en 1914 pour le centenaire de la naissance de Bakounine.
Lorsqu'éclate la guerre, il conserve une position anti-guerre et internationaliste appelant à une Révolution sociale comme réponse et à la création d'une Internationale ouvrière anarchiste.
En 1915, on le retrouve comme orateur lors du 1er mai 1915 à Genève, aux côtés de Luigi Bertoni. Il s'oppose donc au Manifeste des seize (emmenée par Kropotkine) et collabore au groupe russe qui publie le journal "Nabat" qui est envoyé clandestinement en Russie. Il travaille comme jardinier tout en suivant des Cours de Droit et de Sciences sociales à l'Université de Genève. En 1916, il fait une conférence sur Ferdinand Domela Nieuwenhuis à l'occasion des 70 ans de ce dernier.
Lorsqu'éclate la Révolution en Russie en 1917, il rentre à Moscou, où il rejoint les groupes anarchistes et travaille au quotidien "Anarkhiia" (L'Anarchie). Il s'installe un temps à Petrograd où il devient secrétaire de la Fédération anarchiste de Kronstadt (entre l'automne 1917 et le printemps 1918). Le 14 février 1918, il assiste à Ekaterinoslav à une Conférence anarchiste qui lancera le journal "Golos anarkhista" (la Voix Anarchiste), et désignera un Bureau des anarchistes du bassin du Donetz, dont il fera partie avec Iouda Rochtchine et Piotr Archinov, et qui donneront des conférences dans cette Russie méridionale. Il se fixe ensuite à Samara où il continue à militer.
En février 1919, Nestor Makhno l'invite à éditer le "Nabat" à Gouliaï-Polié (Ukraine), mais il refuse à cause de la présence de Voline. En 1920, il rencontre Lénine (qui connaissait depuis la Suisse) celui-ci le presse de persuader Makhno de se subordonner au Kremlin et il lui propose un poste important (basé sur sa connaissance des langues) dans l'Etat-major de l'Armée Rouge sur le front occidental. Il refusera les deux propositions ce qui lui causera des ennuis avec la Tcheka de Samara. Mais il obtient ensuite un poste de Commissaire à l'éducation à Tiflis (Tbilissi, aujourd'hui en Géorgie) où il s'occupera de créer un Atlas et un dictionnaire des Études orientales qui lui permettra de se déplacer au Turkestan, Ouzbekistan, et jusqu'en Afghanistan.
Après l'écrasement de Kronstadt, il rompt avec les bolcheviques et devient administrateur du Musée Kropotkine à Moscou créé par l'anarchiste Borovoï en 1923. En contact avec "Dielo Truda" à Paris, il soutien la position de Makhno et d'Archinov sur la Plate-forme d'organisation. En 1927, il publie avec Vladimir Barmash, Germann Askarov, Alexei Borovoï un manifeste de soutien à Sacco et Vanzetti, mais le meeting où il devait prendre la parole est interdit par le Kremlin.
Il se joint ensuite à un groupe de vétérans anarchistes dont Otverjenny, Moudrov, Kaidanov, Francesco Ghezzi, Douchkine, Gavriline, mais ils sont tous arrêtés en mai 1929. Nicolas est condamné à 3 ans d'internement et envoyé dans le camp de Souzdal (entre Moscou et Nijni Novgorod). Atteint de pleurésie, il est libéré au bout de 2 ans, mais il est exilé à Tachkent où épuisé par les privations et sa maladie impossible à soigner en exil, il succombe à 52 ans d'une hémorragie cérébrale (ironie de l'histoire) dans la rue Sacco-Vanzetti de Tachkent, laissant seule sa seconde compagne Anna.
Nestor Makhno prononça le 21 janvier 1933 à Paris son éloge funèbre.
Couverture de son "Almanach anarchiste"
Collection sur l'histoire du mouvement anarchiste en Russie
Paris 1909
Raffaele Schiavina (Max Sartin)
à Paris vers 1926
Le 23 novembre 1987, mort de
Max SARTIN, de son vrai nom Raffaele SCHIAVINA à Salt Lake
City (USA).
Militant et propagandiste anarchiste individualiste
italo-américain.
Il naît le 8 avril 1894 à San Carlo, province de Ferrara
(Italie) dans une famille de paysans. En 1912, il émigre aux
Etats Unis et découvre l'anarchisme (durant
l'été 1914), à la lecture des mémoires de
Pierre Kropotkine. Il devient ensuite
un collaborateur du journal de Luigi
Galleani "Cronaca Soversiva"et en avril 1916, en accepte le poste
d'administrateur. L'année suivante il est arrêté,
pour son refus d'être soldat. Condamné à un an de
prison, il est ensuite expulsé vers l'Italie le 9 juillet
1919. A Naples, il à nouveau inquiété par les
autorités militaires (pour désertion en temps de
guerre). Au début de
1920 à Turin, il reprend le poste d'administrateur de
"Cronaca Soversiva", mais après 20 numéros le journal
est contraint de cesser sa parution à cause de la publication
d'articles anti-militaristes. En août 1922, il est
arrêté et emprisonné durant 15 mois, avant
d'être finalement acquitté. En 1923, face à la
menace fasciste en Italie il s'installe à Paris où il
publie avec Emilio CODA, "La Difesa", bulletin pour la défense
de Sacco et
Vanzetti. Après un court
séjour à Londres, il reviens à Paris où
il publie le journal "Il Monito"(1925-1928) et collabore à la revue de Virgilia d'Andrea "Veglia". Il reside ensuite
à Marseille, mais expulsé de France, il retourne aux
Etats Unis.
Il y collaborera puis publiera l'hebdomadaire
"L'Adunata dei Refrattari" de 1928
jusqu'en avril 1971.
Outre ses articles dans de nombreux journaux anarchistes et sous
divers pseudonymes, il est l'auteur de la brochure "Berneri en
Espagne".
Ses imposantes archives sur le mouvement anarchiste international ont
été déposées à la "Boston Public
Library", ou elles cotoient celle d'Aldino
Felicani sur Sacco et Vanzetti.
Le 23 novembre 1831,
à Lyon, suite de la
révolte des Canuts. Les ouvriers occupent l'Hôtel de
Ville. Une tentative de gouvernement insurrectionnel voit le jour.
Mais, soit par manque de projet politique, soit par la ruse des
autorités, ces dernières reprendront le contrôle
de la ville à partir du 2 décembre 1831.
En-tête du premier numéro pour la période du 23 novembre au 8 décembre 1885
(doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
En-tête du numéro 4 du 8 au 15 mars 1886
Le 23 novembre 1885, à Bruxelles (Belgique), sortie du premier numéro du journal "La Guerre Sociale" Organe communiste-anarchiste paraissant tous les quinze jours (puis hebdomadaire). Il succède à "Ni dieu ni maître". L'administrateur du journal est F. Monier. Neuf numéros paraîtront jusqu'en avril 1886. "L'Interdit" lui succèdera le 18 mars 1886.
Epigraphes : "Si Dieu existait, il faudrait l'abolir" (Bakounine) et "Notre ennemi c'est notre maître" de La Fontaine.
A ne pas confondre avec le journal socialiste-révolutionnaire "La Guerre Sociale" de Gustave Hervé.