Ephéméride Anarchiste
6 décembre
Le 6 décembre 1837,
naissance de Charles PERRON, à Petit-Saconnex (faubourg de
Genève).
Membre de l'Internationale, propagandiste bakouniniste et
cartographe.
Fils d'un peintre sur émail, il se destine à un
carrière artistique et suit les cours des écoles d'art
de Genève. Vers l'âge de 20 ans, il part en Russie
où il séjournera durant cinq ans réalisant des
portraits sur émail. A son retour en Suisse il travaille comme
peintre sur émail et retoucheur photo. Il fréquente les
cercles socialistes de Genève et adhère à la
section genevoise de "l'Internationale"(AIT). Du 9 au 12 septembre
1867, il assiste au premier congrès de la "Ligue Internationale de la Paix et
de la Liberté". En septembre 1868, il est un des
délégués suisses au Congrès de l'AIT
à Bruxelles. Il se lie avec
Bakounine et lors du second
congrès de la Paix à Berne en 1868, il fait partie de
la minorité qui scissionne et crée
"l'Alliance internationale de la
démocratie socialiste". Après le congrès de
la Fédération Romande de l'AIT en janvier 1869, il va
fonder et s'occuper de la direction du Journal "L'Egalité"
(responsabilité qu'il cédera ensuite à
Paul Robin). C'est lui qui correspond
avec le Conseil général à Londres afin de faire
accepter l'Alliance en tant que section de l'Internationale. En juin
1871, pour permettre la fuite des communards parisiens, il procure un
certain nombre de passeports
(qu'Adhémar
Schwitzguébel acheminera à Paris); c'est un de ses
papiers qui permettra à
André Léo de se
réfugier en Suisse. En 1872 il quitte la Suisse durant trois
ans et travaille comme cartographe. En 1876 il assiste en tant que
délégué de la section de Vevey au 8e
Congrès de l'Internationale. Le
18 mars 1877, il participe
à Berne à la manifestation de
commémoration de la Commune de
Paris qui se terminera en bagarre avec la police. Il collabore
ensuite aux côtés
d'Elisée Reclus à la
rédaction du "Travailleur", et travaille en tant que
cartographe à l'ouvrage monumental d'Elisée "la
Nouvelle Géographie universelle". Il est ensuite
employé à la Bibliothèque de Genève puis
devient conservateur du Dépôt des cartes de la ville. Il
meurt le 7 mars 1909.
Rose Pesotta
Le 6 décembre 1965,
mort de Rose PESOTTA, née Rakhel (Rachelle) PEISOTY, à Miami, USA.
Militante anarcho-syndicaliste, anarchiste et féministe américaine.
Elle est née le 20 novembre 1896 à Derazhnia (Ukraine), dans une famille juive de marchand de grain. Très jeune elle est influencé par les révolutionnaire de "Narodnaïa Volia" (Volonté du Peuple) anti-tsaristes et rejoint les anarchistes. A 17 ans (en 1913), elle émigre à New York pour échapper
à un mariage arrangé, et commence à travailler comme couturière, puis adhère au
syndicat ILGWU "International Ladies Garment Workers Union" (Union internationale des travailleuses du
vêtement). Amie
d'Emma Goldman, elles voyagent ensemble en
Europe et notamment en Angleterre. Pour être liée aux anarchistes et avoir milité contre la première guerre mondiale elle sera arrêtée en 1919, lors d'un "Palmer raid". Menacée d'expulsion comme subversive vers l'Union soviétique, elle évite finalement l'expulsion en reussissant à établir sa nationalité (ce qui ne sera pas le cas d'Emma Goldman, ni de son fiancé qu'elle ne reverra plus).
En 1922, après avoir rencontrée Sacco et Vanzetti en prison, elle prend la
parole dans les meetings pour leur défense et collabore au
journal anarchiste "Road to Freedom" activisme qui lui vaudra d'être à nouveau arrêtée en 1927.
Elue vice-présidente de
l'ILGWU en 1934, elle engage une lutte d'une dizaine d'années
pour l'organisation des travailleurs, se heurtant à
l'opposition de la fraction communiste ainsi qu'à la
hiérarchie machiste (elle en démissionera en 1944, pour protester du fait qu'elle soit la seule femme à siéger au conseil exécutif du syndicat alors que les 85 % des membres sont des femmes).
Durant la grève de 1937, elle est victime d'une agression par des hommes de main, son
visage est lacéré avec un rasoir et elle subira une perte permanente d'audition. Durant la seconde guerre mondiale, ébranlée par le massacre des juifs, elle s'engage plus avant dans la lutte contre l'antisémitisme et le racisme et l'aide aux survivants. En 1944, elle publie son
autobiographie "Bread upon the waters" et retourne, en 1946,
travailler dans le rang des couturières.
Taiji Yamaga
(photo tirée du livre de Víctor García sur l'anarchisme japonais)
Le 6 décembre 1970,
mort de Taiji YAMAGA.
Militant de grande valeur et belle figure de l'anarchisme pacifiste
et esperantiste japonais.
Fils d'un imprimeur, il naît le 26 juin 1892 à Kyoto.
Très jeune, il découvre l'anarchisme à Tokyo et
milite au sein de la "Japan Esperantista Ascio" dont il deviendra
rapidement le secrétaire. En 1910, quand l'Etat tente
d'éradiquer l'anarchisme japonais, il est encore très
jeune et ne figure pas sur la liste de militants recherchés
par la police et l'armée; il échappe ainsi à la
pendaison. Cela lui permet de fuir la répression et de
rejoindre Formose puis la Chine. Il se fixe alors à Shanghai
où il devient un collaborateur de l'anarchiste pacifiste Shi
Pho et du journal "Ming Sing" dont il assure la partie esperantiste.
Il publie "La Conquête du pain" de
Kropokine, mais désapprouve
durant le premier conflit mondial, les positions bellicistes du
"Manifeste des 16". Il rentre
au Japon où il s'unit avec la compagne Mika, mais en 1927, il
est de retour avec Sanshiro
Ishikawa en Chine; Shanghai est alors en pleine effervescence
révolutionnaire. Il exerce la fonction de professeur
d'Espéranto à l'Université du Travail et déploie
une intense activité anarchiste. Les idées libertaires
et notamment la pensée de Kropotkine sont alors
présentes dans les grandes cités chinoises.
Mais la présence de l'armée d'occupation japonaise en
Chine le pousse à quitter le continent pour les Philippines
où il travaillera comme rédacteur dans un journal de
Manille durant la seconde guerre mondiale. Il réalisera
également un premier dictionnaire de Tagal-japonais. La guerre
terminée, il retourne au Japon où il prend une part
active à la renaissance de l'anarchisme dans son pays et en
particulier à la création le
12 mai 1946 de la
"Fédération anarchiste japonaise". Ses
compétences polyglottes le désigneront naturellement
à en assumer le Secrétariat aux Relations
Internationales. Il sera également Secrétaire
général de la Fédération à
plusieurs reprises et collaborera au journal anarchiste "Heimin
Shimbun" qui reparaît à partir du 15 juillet 1946.
Militant pacifiste, il est également actif au sein de la "War
Resister's International" pour laquelle il éditera le journal
"Citoyen du monde" et
assistera encore au Xe congrès en Inde en 1960. Admirateur de
Lao Tsé, il écrira un livre pour diffuser la
pensée de ce grand auteur. A partir de 1961, il est atteint
par la maladie, mais bien que paralysé il continuera
jusqu'à sa mort à faire connaître le mouvement
anarchiste japonais.
En-tête du numéro 25 (huitième année) du 14 mai 1892
Le 6 décembre 1884, sortie à Détroit (Michigan, USA), du premier numéro du journal "Der Arme Teufel" (Le pauvre Diable). Il est publié en langue allemande par Robert Reitzel (1849-1898) puis à partir de mars 1899 par Martin Drescher. Cette publication d'abord engagée dans le mouvement de la Libre Pensée, devient progressivement libertaire, mais en dehors de tout groupement théorique. Plusieurs numéros du journal seront interdits. Le journal cessera de paraître le 6 septembre 1899, après seize années de parution.
A noter que le titre réapparaîtra à Berlin en mai 1902.
En-tête du premier numéro
Le 6 décembre 1929, à Paris, sortie du journal italien "Lotta Anarchica". Organe bimensuel du Comité provisoire pour le regroupement de la force communiste-anarchiste. Cette publication dirigée par Leonida Mastrodicasa sortira jusqu'au 3 novembre 1933.
A noter la sortie à Paris, entre juin 1930 et mars 1931, d'un autre journal avec le titre "Lotta Anarchica" mais sous-titré : "Per l'insurrezione armata contro il fascismo." (Pour l'insurrection armée contre le fascisme.)
Le 6 décembre 2000,
à Nice (France), alors que s'ouvre le "Sommet de l'Union
européenne", un imposant cortège syndical
européen, rejoint par des radicaux et des militants
antimondialisation parcourt les rues de la ville pour réclamer
une Europe sociale. Les premiers heurts avec la police se produisent
dans la soirée. Au moment même où débute
le sommet, des gaz lacrymogènes, tirés par la police,
s'infiltrent dans la ventilation du palais et incommodent les chefs
d'Etat et de gouvernements présents.
Durant la journée du lendemain, quelques milliers d'opposants
à la mondialisation tenteront de bloquer (comme à
Seattle) l'accès au
sommet. Ce qui donnera lieu à des affrontements sporadiques
avec les importantes forces de police. Plusieurs organisations
anarchistes ayant appelé à se rendre à Nice en
empruntant les trains gratuitement, certains de ses militants seront
bloqués et refoulés, comme en gare de Bordeaux.