Henry Poulaille "Nouvel âge littéraire"
Publication de littérature prolétarienne
Ephéméride Anarchiste
5
décembre
Henry Poulaille
Le 5 décembre 1896,
naissance d'Henry POULAILLE, à Paris.
Ecrivain libertaire.
Fils d'un charpentier
anarchiste, il se retrouve orphelin à 14 ans. Autodidacte,
passionné par les livres, il fréquente les milieux
libertaires. Il est embauché en 1923 aux éditions
Grasset, dont il deviendra le directeur. Il se consacre à la
littérature prolétarienne, faisant découvrir de
nombreux auteurs issus du monde du travail, et publie "Le nouvel
âge littéraire" et anime de nombreuses revues sur le
sujet dont
"Prolétariat".
Il s'attire l'hostilité du Parti Communiste pour son refus de
tout embrigadement. En 1935, il crée
"Le Musée du
soir", cercle prolétarien, à la fois
bibliothèque et lieu de débat. En 1939, il est un
moment incarcéré pour avoir signé le tract de
Louis Lecoin "Paix immédiate". A la Libération, il
publie la revue prolétarienne "maintenant".
Il est également l'auteur de nombreux romans, souvent
autobiographiques. "Le pain quotidien" (1931); "Les damnés de
la terre" (1935); "Pain de soldat"(1937); "Seul dans la vie à
14 ans" (1980), etc. Henry Poulaille est mort le 30 mars
1980.
"Il s'était mis
à l'écart dans ses livres, alors qu'il inclinait
naturellement vers la rébellion. Or, la vie était la
revendication de vivre... Qu'était sa position à lui?
Les cris des femmes dans les marchés, que faisait garder par
les flics le préfet Lepine, le ramenaient à une
conception plus juste de la situation. Ses lectures l'avaient
prédisposé à la révolte. C'est chez les
révoltés qu'il chercherait les contacts avec la
vie."
(in "Seul dans la vie à 14 ans".)
Eugène Alexandre Tennevin en 1894
Le 5 décembre 1848,
naissance d'Eugène Alexandre TENNEVIN (parfois orthographié THENNEVIN), à Paris.
Militant et orateur anarchiste
Son baccalauréat en poche, il s'engage dans la marine de l'Etat, mais est ensuite condamné pour vente illégale d'effets d'équipement, et incorporé dans les compagnies disciplinaires coloniales.
En 1880, il travaille au journal "Le Voltaire", puis devient rédacteur au "Citoyen" et à "La Bataille". D'abord militant socialiste révolutionnaire, il évolue ensuite vers l'anarchisme. En 1886, il est l'un des fondateurs de la "Ligue des Antipatriotes". Il est arrêté le 29 mai 1887 à Paris, à l'entrée du cimetière du Père-Lachaise lors d'une manifestation et est condamné à 16 francs d'amende pour rébellion à agent, port d'arme prohibée et cris séditieux "Vive la Commune, Vive l'Anarchie". Le 18 septembre 1887, il intervient en tant qu'orateur au grand meeting de la Ligue des antipatriotes.
De tendance individualiste, il collabore alors au journal "L'Autonomie individuelle" de Deherme et à "L'Avant-Garde cosmopolite", au "Ça ira" journal fondé par Malato, Pouget et Constant Martin. Il prend part à la création du "Cercle Anarchiste International" qui tient des assemblées régulières et devient un lieu de rencontres et d'échanges entre militants. Les 1er et 8 septembre 1889, il est l'un des principaux orateurs lors du Congrès anarchiste international de Paris.
En 1890, aux côtés de Louise Michel et de Pierre Martin, il participe aux réunions préparatoires des manifestations du 1er mai 1890, à St-Etienne, Firminy, St-Chamond. Le 29 avril 1890, il est à Vienne (Isère) et prononce un discours incitant à la violence contre les patrons. La manifestation du 1er mai à Vienne ayant été suivie de violences et de pillages et bien que n'étant plus dans la ville à cette date, il sera poursuivi par la justice. Arrêté à Paris, il passe en procès devant les assises de l'Isère, à Grenoble, le 8 août 1890. Considéré comme étant un des trois meneurs, il est condamné à deux ans de prison et à cinq ans d'interdiction de séjour.
Sa peine purgée, il exerce comme comptable à la société coopérative "L'Union de Limoges" et anime le groupe anarchiste de cette ville. Bon orateur, il est alors un actif propagandiste. A la suite du vote des "lois scélérates", il est arrêté à Limoges, le 17 mars 1894, en vertu d'un mandat du juge d'instruction de la Seine et conduit à Paris. Après avoir fait, un temps, l'amalgame entre sémitisme et capitalisme, il se range ensuite dans le camp des Dreyfusards et sera un des rédacteurs du journal de Sébastien Faure, créé pour l'occasion: "Le Journal du Peuple".
Il travaille ensuite à l'imprimerie de la CGT. Victor Griffuelhes, lui confie l’intérim de la trésorerie confédérale en 1907-1908, pendant l'incarcération d'Albert Lévy. Mais sa mauvaise tenue des livres de compte est à l'origine de "l'affaire de la Maison des Fédérations". Malade d'un cancer de l'estomac, il décède à Paris en juin 1908, et est incinéré au crématorium du Père-Lachaise le 9 juin. Le Libertaire du 14 juin 1908 lui rend hommage en le présentant comme "un des plus ardents de la période dite(...) héroïque".
Alexandre Schapiro
Le 5 décembre 1946,
mort d'Alexandre SHAPIRO (ou SCHAPIRO) à New York.
Figure importante de l'anarcho-syndicalisme international.
Fils d'un révolutionnaire juif, il naît en 1882 à
Rostov-sur-le-Don (Russie). Enfant, il fait ses études au
lycée français de Constantinople (Istanbul) et devient
polyglotte. A 11 ans, il lit les penseurs anarchistes. En 1898, il
est à Paris où il s'inscrit à la Sorbonne, mais
ne peut poursuivre ses études par manque d'argent. En 1900, il
rejoint son père à Londres, et entre en contact avec
Kropotkine (qui le prend comme
secrétaire), Tcherkezov et
Rocker, et commence à militer
avec les ouvriers anarchistes juifs, qui créeront en
décembre 1902 "La
Fédération anarchiste de langue yiddish". Il en
sera délégué lors du
Congrès anarchiste
international d'Amsterdam en 1907, et devient un des
secrétaires du Bureau de correspondance de l'Internationale
anarchiste qui publiera à Londres, en français, un "Bulletin de l'Internationale anarchiste". Il assure ensuite le secrétariat du Comité
de secours de la Croix-Rouge anarchiste. En 1915, fidèle
à ses idées, il signe le Manifeste contre la guerre qui l'opposera au "Manifeste des 16". De retour
en Russie durant l'été 1917, il participe avec
Voline à la sortie du journal
anarcho-syndicaliste "Golos trouda". Il travaille un temps avec les
Bolcheviques à l'organisation du réseau ferroviaire
puis au Commissariat des affaires étrangères. Mais
après la liquidation de
l'armée makhnoviste et
l'écrasement de l'insurrection de
Cronstadt, il se joint à Emma
Goldman et Berkman pour
faire pression sur Lénine afin d'obtenir la libération
des anarchistes emprisonnés (alors en grève de la
faim). Emprisonné à son tour, il est finalement
expulsé de Russie. Il rejoint alors Berlin où il
organise un comité de soutien aux militants emprisonnés
en Russie et co-édite le journal Rabotchy Put (Voie
Ouvrière). En décembre 1922, à Berlin, il prend
une part active au "Congrès
constitutif de l'A.I.T (antiautoritaire)" dont il a écrit
une première ébauche des statuts, et est, avec
Rocker et
Souchy, un des membres du
secrétariat international. En 1932-1933, il séjourne en
Espagne où il analyse la situation dans ce pays avant le
transfert du siège de l'AIT à Madrid. En 1933, fuyant
le nazisme, il se réfugie à Paris où il
édite "La Voix du travail" et collabore à "Der
Syndikalist" de Berlin et à "Combat Syndicaliste" de
Pierre Besnard. En 1939, il quitte la
France pour la Suède, puis rejoint New York où il
publiera un mensuel "New Trends" (Nouveaux points de vue), avant de
mourir d'une crise cardiaque.
"L'anarchosyndicalisme, c'est
l'Association internationale des travailleurs qui ne borne pas ses
activités à la lutte quotidienne pour des
améliorations de détail, mais met en tout premier lieu,
comme l'a si bien dit Kropotkine, la question de la reconstruction de
la société."
In : "Die Internationale" janvier 1933.
Le 5 décembre 1891, à Milan (Italie), sortie du premier numéro du journal "L'Amico del Popolo" (L'Ami du Peuple), Défense des opprimés. Ce journal est créé par Pietro Gori, dans lequel il écrit sous le pseudonyme de "Rigo". Cette publication en raison de la persécution continue (presque tous les numéros ont été saisis), est contrainte, au deuxième mois de parution, de suspendre sa publication après le sixième numéro, daté du 23 janvier 1892. Dans le n° 5 du 9 janvier 1892, le sous-titre devient "Périodique socialiste anarchiste" et apparaît une épigraphe de Marat : "Muori se occorre, ma dì la verità" (Mourir s'il le faut, mais dire la vérité).
Dans un manifeste "Al Popolo" (Au Peuple) publié le 26 janvier 1892, et signé par "Les Socialistes Anarchistes de Milan" est annoncé l'intention de passer à la clandestinité et de paraître par à-coups sous forme de brochures, de manifestes et de numéros uniques. Ainsi paraîtront encore "L'Amico del Popolo" (le 29 mai 1892); "Veritas !"(le 16 juin 1893); "Abbasso gli anarchici" (25 mars 1894), etc. Au total, ce sont vingt-et-un numéros uniques qui sortiront de cette manière.
Sept numéros numérisés ici.
En-tête du numéro 1 du 18 janvier 1895
sous-titré "Voix des socialistes - anarchistes" Numéro consultable ici.
Mais, le 18 janvier 1895, il annonce avec un nouveau numéro un son retour ainsi : "L'ami du peuple est ressuscité. Et il vivra malgré les persécutions féroces, qui ne manqueront pas de l'honorer. Tous les autres partis populaires autoproclamés, plient, vacillent, tremblent face à la marée réactionnaire. Nous anarchistes, emprisonnés en masse, secrètement condamnés à des années et des années de domicile forcé, jetés dans l'exil, nous engageons plus fièrement le drapeau, pour le déployer à la face du peuple".
L'épigraphe de Marat et toujours là : "Mourir si nécessaire mais dire la Vérité" Pas d'information sur la suite où non de cette publication.
En-tête du premier numéro du 5 décembre 1896
Le 5 décembre 1896, à Ensival (Belgique), sortie du premier numéro de "La Vérité" Organe hebdomadaire du communisme libertaire. Le responsable de cette pubication est Jean Bosson.
Quatre numéros sortiront jusqu'au 9 janvier 1897.
Deux numéros numérisés ici.
En-tête du premier numéro d'Acratie, le 5
décembre 1908
En-tête d'un numéro 6 du 21 septembre 1910
Le 5 décembre 1908,
sortie à Razgrad (Bulgarie), du premier numéro du
journal "Bezvlastie" (Sans autorité ou Acratie) . Ce périodique
créé par l'anarchiste
Varban Kilifarski (en mêne
temps qu'une maison d'édition du même nom)
représentera la plus grosse diffusion de la pensée
anarchiste et anarcho-syndicaliste avant la première guerre
mondiale. Le dernier numéro (le 7ème de l'année II) paraîtra le 27 janvier 1911.
Le titre réapparaît clandestinement à Tirnovo en
1924-1925, il est alors rédigé par
Georges Cheïtanov.
Vignette de promotion de la Radio de la CNT FAI à Barcelone
En-tête du programme radio de la soirée du 5
décembre 1936
Le 5 décembre 1936,
programme du jour d'E.C.N.1 - Radio de
la
CNT-FAI
de Barcelone émettant sur deux longueurs d'ondes.
Cette radio que l'on peut considérer comme la première
radio anarchiste a été créée dans les
journées qui ont suivies l'explosion révolutionnaire de
juillet 36. Excellent relais de
la presse militante en particulier de "Solidaridad Obrera", elle n'en
oublie pas pour autant la dimension culturelle et éclectique
chère aux Athénées libertaires ; ainsi, des
émissions traiteront de l'avortement, de la sexualité,
de la littérature, de la poésie, etc.
L'aspect international n'est pas non plus oublié avec des
émissions d'information diffusées dans un grand nombre
de langues européennes en plus de l'Esperanto.
Le programme du 5 décembre débute à 17h avec la
diffusion des deux chants révolutionnaires "Hijos del Pueblo"
et "A las Barricadas" aussitôt suivis par les informations de
"Solidaridad Obrera" en provenance des divers fronts antifascistes.
Viendront ensuite les communications confédérales,
informations, réunions et autres appels (en castillan et
catalan). Ce jour-là, à 19 heures, le Dr Rosell Gane du
Syndicat Unique de Santé aborde le sujet de :"comment se
défendre contre les gaz asphyxiants", avant de laisser la
place à une compagne de "l'Ateneu Enciclopédic Sempre
Avant" qui fait un appel aux femmes de Catalogne et d'Espagne... Les
émissions se termineront vers minuit.
A noter que le mouvement anarchiste possédait une
autre radio à Barcelone d'une puissance plus modeste (mais
couvrant une grande partie de la Catalogne) : "EAJ-39". Elle sera saisie et réduite au
silence par les Bolcheviques, lors des évènements de
mai 1937.
Après la déroute républicaine, les
réfugiés espagnols reconstruiront, en France,
après la Libération, deux émetteurs
à longue portée à Mont-Louis (près de
Cahors) à destination de l'Espagne. Cette fois-ci, ce sera le
Général de Gaulle qui fera taire cette radio, sous la
pression de Franco, oubliant le rôle joué par les
exilés espagnols dans la résistance antifasciste en
France.