Insigne du "Syndicat unique branche des transports de la CNT Section des Taxis"
Ephéméride Anarchiste
26 décembre
Virginia Bolten
Le 26 décembre 1870 (1876 ?), naissance à San Luis (Argentine) de Virginia BOLTEN dite la Louise Michel argentine.
Militante et propagandiste anarchiste et féministe.
Fille d'un émigré allemand, marchand ambulant (qui l'abandonnera à sa mère) elle commence par travailler à Rosario dans une raffinerie de sucre. Elle se lie avec un anarchiste du syndicat des ouvriers de la chaussure Juan Marquez (ou Manrique), et collabore au journal des ouvriers anarchistes boulangers "El Obrero Panadero de Rosario".
En avril 1890, alors qu'est créee une section de "l'Association internationale des travailleurs" à Rosario, Virginia est arrêtée un première fois pour avoir distribué de la propagande anarchiste aux travailleurs de la raffinerie.
Le 1er mai 1890, après que le mouvement ouvrier avait décidé d'en faire une journée internationale d'action en souvenir des évènements de Haydmarket, elle participe au cortège d'un millier de travailleurs et brandit un drapeau noir sur lequel est écrit "Premier mai, Fraternité Universelle". À l'issue de la manifestation, Virginia et d'autres militantes prennent la parole pour dénoncer la violence institutionnelle exercée contre la classe ouvrière, mais elle est arrêtée pour avoir "attenté à l'ordre social existant".
Le 8 janvier 1896, elle est parmi les fondatrices de "La Voz de la Mujer" (La Voix de la femme) qui portera l'épigraphe : "Ni dios, ni patron, ni marido" (Ni dieu, ni patron, ni mari). En novembre 1900, avec Teresa Marchisio, elle organise une manifestation contre une procession de l'église catholique, où elle sera encore arrêtée. Elle participe ensuite, à Rosario à la création de la Casa del Pueblo (Maison du peuple). En 1902, elle se réfugie en Uruguay et est l'une des principales oratrices du meeting du 1er Mai à Montevideo et où elle y dénonce la situation sociale en Argentine.
En 1904, elle retourne en Argentine à Buenos Aires, et entre au Comité de grève féminin du mouvement syndical organisé par "la Federación Obrera Argentina" ( FORA).
En 1905, l'échec du coup d'État militaire de Hipólito Yrigoyen sert de prétexte pour s'attaquer une nouvelle fois au mouvement ouvrier, les anarchistes les plus en vue sont arrêtés, condamnés et souvent déportés. En 1907, elle fonde avec Maria Collazo, Juana Rouco Buela, Teresa Caporaletti et Marta Neweelstein, le premier centre anarchiste féministe d’Argentine qui compte 19 membres. Elle participe à une grève des loyers, mais suite à son intervention dans le mouvement des locataires, il lui est appliquée à la "loi de résidence" qui permet de l'expulser vers l'Uruguay.
A Montevideo, elle collabore au journal féministe "La Nueva Senda" (1909-1910), manifeste contre la répression brutale du 1er mai 1909 à Buenos Aires et prend part à la campagne internationale de soutien au pédagogue libertaire espagnol Francisco Ferrer.
En 1911, l'élection en Uruguay de José Batlle y Ordóñez (social-démocrate) fait naître l'espoir chez les travailleurs. Séparation de l'Église et de l'État, libéralisation politique et sociale, journée de travail de 8 heures, instauration du suffrage universel, légalisation du divorce, aide aux chômeurs, créations d'écoles publiques, ouverture des universités aux femmes, nationalisations. Les nombreuses réformes engagées par le nouveau gouvernement prennent de court le mouvement libertaire. Virginia fait alors partie avec Francisco Berri, Adrian Zamboni et Orsini Bertan , des anarchistes qui soutiennent le régime de président réformateur uruguayen. Au cours de ce processus, l'anarchisme perdra de son influence.
En 1923, elle s'implique dans le "Centro Internacional de Estudios Sociales" (Centre international d'études sociales), une association libertaire de Montevideo, et prend la parole au meeting du 1er Mai de Montevideo.
Elle meurt dans le quartier modeste de Manga, à Montevideo, en 1963, toujours fidèle à ses idéaux de jeunesse.
En 2007, le gouvernement de la Province de San Luis a décidé de financer un film honorant Virginia Bolten. Le film se concentre principalement sur sa vie et son engagement féministe anarchiste et les conditions sociales qui ont conduit à la publication de "La Voz de la Mujer". Il est intitulé "Ni dios, ni patron, ni marido".
Le 25 juillet 2010, à Rosario, le groupe libertaire "Joaquim Penina" a inauguré une fresque en "Hommage à ceux qui luttent pour la liberté et le socialisme sans État". Sur cette fresque figurent : Buenaventura Durruti, Louise Michel, Errico Malatesta, Virginia Bolten et Gerardo Gatti (militant de la Fédération anarchiste uruguayenne disparu pendant la dictature en Uruguay).
José Peiró Olives
Le 26 décembre 1917,
naissance de José PEIRO OLIVES, à Badalona
(Espagne).
Fils de Juan PEIRO BELIS,
théoricien et militant de l'anarcho-syndicalisme espagnol.
En 1923, José Peiro fréquente l'école
rationaliste de Mataro. Il milite très jeune à la
CNT. En 1936, il s'enrôle
comme volontaire dans une colonne confédérale et combat
sur les fronts d'Aragon, du Levant et de Catalogne, jusqu'à
son exil en France, où il sera interné dans un camps de
réfugiés. Il prend part à la résistance
en France. Fidèle à ses convictions, il participe aux
organisations d'exilés et milite pour le rétablissement
des libertés en Espagne, ce qui l'amène à
collaborer aux journaux édités en exil. Il a
écrit une biographie de son père : "Juan PEIRO" (1978)
.
Antoine Gimenez
Le 26 décembre 1986,
mort d'Antoine GIMENEZ à Marseille (de son vrai nom Bruno
SALVADORI).
Anarchiste italien et combattant antifasciste en Espagne.
Il est né le 14 décembre 1910 à Chianni
(province de Pise) Italie, fils d'un employé des travaux
publics. Il est confronté très jeune (vers douze ou
treize ans) à la violence politique des Chemises noires
(fascistes). Lors d'une échauffourée dans la rue, il
est secouru par des anarchistes et rencontre alors brièvement
Malatesta. Il s'intéressera
dès lors aux idées libertaires. Emigré à
Marseille, il en est expulsé en octobre 1930 mais y retournera
en 1933 (après son service militaire). Chemineau-trimardeur,
contrebandier entre la France et l'Espagne, il est
arrêté à plusieurs reprises entre 1934 et 1935 et
effectue plusieurs mois de prison à Perpignan. En mai 1935, il
est arrêté à Barcelone où,
considéré comme subversif, il est expulsé vers
le Portugal. Mais de retour à Barcelone, il est
emprisonné en février 1936 à la prison Modelo,
puis expulsé vers la France. Ayant changé
d'identité, et adhéré à la
CNT, il retourne en Catalogne,
près de Lérida, où il travaille sur une
propriété agricole. Le
19 juillet 1936, à
Lérida, il prend part aux combats contre les factieux et
autres cléricaux réactionnaires, puis intègre la
ColonneDurruti et en particulier son Groupe
international qui se constitue en Aragon, à Pina de Ebro. Il
prend part aux batailles de Siétamo, Farlete et
Perdiguera où
il échappe de très peu à la mort, mais perd de
nombreux compagnons et compagnes.
Au début de mai 1937 il est à Barcelone dans le but de
recruter de nouveaux combattants volontaires, étrangers, et
rencontre Berneri juste avant
son assassinat. Après l'assaut des communistes contre le
Central
téléphonique, il prend part aux
combats aux côtés des
compagnons anarchistes allemands retranchés dans la caserne
"Spartacus"; il y rencontrera Carl
Einstein. Désenchanté par les trahisons politiques
et militaires, il retourne pourtant sur le front d'Aragon où
il menera encore des actions en territoire ennemi, mais assistera au
massacre de nombreux compagnons, envoyés à la mort pour
avoir refusé la militarisation et l'emprise communiste.
Démobilisé en octobre 1938, il rejoint Barcelone et
travaille dans un dépôt à Moncada à la
répartition de l'aide arrivant de France.
Début février 1939, au milieu de l'exode, il rejoint
avec sa compagne Antonia Mateo et Pilar (fille d'Antonia) la
frontière Française. Interné au camp de
concentration d'Argelès-sur-Mer, il fera partie de la centaine
de militants libertaires qui créeront le groupe
"Libertà o Morte", tentant de survivre à la
malnutrition et autres mauvais traitements. Travailleur
forçé, il est affecté à la construction
du Mur de l'Atlantique dans les Compagnies de travailleurs Etrangers,
mais participera à des actions de sabotage et de
Résistance. Après la Libération, il habitera
Limoges puis Marseille où il travaillera dans le
bâtiment. Mis à la retraite anticipée pour cause
de maladie, il rédigera vers 1975, ses passionnants
"Souvenirs" qui ne paraîtront que bien après sa mort (en
2006) grâce à la persévérance et au
travail des "Giménologues", sous le titre "Les Fils de la
nuit, Souvenirs de la guerre d'Espagne".
"Je vois la Terre, ma patrie, je vois
l'humanité, ma famille, lentement empoisonnées par
l'esprit de lucre, par l'intérêt sordide de quelques-uns
qui s'avancent vers la mort, la destruction totale, et en pensant
à vous, mes amis disparus en combattant pour un idéal
absolu, de liberté totale, je me dis que vous aviez raison :
seule une société libertaire peut sauver les hommes et
le monde."
Groupe anarchiste juif à Londres vers 1925
(photo publiée dans la revue "Itinéraire" consacrée à Rudolf Rocker)
Les 25 et 26 décembre 1902, à Londres, Congrès
constitutif de la "Fédération des
Groupes Anarchistes de langue yiddish de Grande-Bretagne et de
Paris".
En-tête du numéro 7 du 22 mai 1937
Le 26 décembre 1936, à Gijón (Asturies, Espagne), sortie du premier numéro de l'hebdomadaire "Acracia" Organe Régional des Jeunesses libertaires des Asturies, du Leon et Palencia. Quinze numéro sortiront jusqu'au 3 avril 1937. Mais le journal se poursuit ensuite en reprenant la numérotation à zéro à partir du 10 avril 1937 et en changeant seulement le sous-titre du journal qui devient l'hebdomadaire des JJ.LL. (Jeunesses Libertaires) du Nord de l'Espagne. Vingt six numéros sortiront encore jusqu'au 15 octobre 1937.