Le 27 décembre 1821,
naissance de Joseph DEJACQUE, à Paris.
Socialiste anti-autoritaire et véritable premier militant
"libertaire" (mot dont il est
l'inventeur).
Orphelin de son père, il est élevé par sa
mère, lingère. Entré en 1834 comme apprenti, il
devient, en 1839, commis de vente dans un commerce de papiers-peints.
En 1841, il s'engage dans la Marine, découvre l'Orient mais
aussi l'autoritarisme militaire. De retour à la vie civile en
1843, il exerce comme commis de magazin, mais son indépendance
d'esprit s'accomode mal de l'autorité patronale. En 1847, il
commence à s'intéresser aux idées socialistes,
compose des poèmes dans lesquels il appelle à la
destruction de toute autorité par la violence, et collabore au
journal "L'Atelier". L'Insurrection parisienne de février 1848
met fin à la monarchie de Louis-Philippe, mais très
vite l'alliance des bourgeois républicains et du
prolétariat ouvrier vole en éclat. Dejacque publie en
mars un poème (de 4 pages) "Aux ci-devant dynastiques, aux tartuffes du
peuple et de la liberté" dans laquelle il se fait le porte
parole des aspirations ouvrières. Il fréquente le "Club
de l'Atelier" puis le quitte ensuite pour militer au sein du "Club de
l'émancipation des femmes". En avril, les premiers
affrontements ont lieu entre les forces de la bourgeoisie qui ont
proclamé "La République honnête" et les ouvriers
socialisants. Au chomâge, Dejacque s'inscrit le 10 mai aux
"Ateliers Nationaux". Le 15 mai, l'Assemblée Constituante est
envahie par les ouvriers, mais les principaux responsables
socialistes sont arrêtés. Le 22 juin, les "Ateliers
nationaux" sont supprimés, marquant la fin de la tentative de
réalisation socialiste par l'organisation du travail.
L'insurrection ouvrière éclate aussitôt. Les
ouvriers occuperont (jusqu'au 25 juin) la moitié de la ville
aux cris de "Vive la révolution sociale".
La répression est terrible, l'armée
(républicaine) usant de l'artillerie, massacre trois mille
insurgés. Quinze mille sont arrêtés et
déportés sur les pontons de Cherbourg et de Brest.
Dejacque est parmi eux, bien qu'il n'ait pas participé
directement à l'insurrection. Libéré en 1849, il
rejoint Paris et, en août 1851, publie
"Les Lazaréennes, fables et
poésies sociales" qui lui valent aussitôt une
condamnation à 2 ans de prison et 200 fr d'amende. Dejaque passse en Belgique, puis se fixe à Londres
où il se lie à Gustave
Lefrançais avec qui il fonde une société
d'entraide ouvrière "La Sociale". A la fin de l'année,
il est à Jersey où il ne rate aucune occasion de
pourfendre les républicains (contraints à leur tour
à l'exil par Louis Bonaparte). En 1854, il rejoint la colonie
française de New York, où il publie la brochure "La
Question révolutionnaire". En 1855, il signe le manifeste
inaugural de l'A.I.T, puis se fixe à la
Nouvelle-Orléans où il écrit
"l'Humanisphère, utopie anarchique", et prend la
défense des femmes dans une lettre à
Proudhon. En 1858, il retourne
à New York où il commence le 9 juin la publication du
journal "Le Libertaire". En 1861,
découragé, il rentre en France à la faveur de
l'amnistie de 1860. Mais, dans la misère, il sombre dans la
folie et meurt à Paris en 1864.
"Privilégiés! - pour qui a
semé l'esclavage, l'heure est venue de récolter la
rébellion. Il n'est pas un travailleur qui, sous les lambris
de sa cervelle, ne confectionne clandestinement quelques
pensées de destruction. Vous avez, vous, la baîonnette
et le Code pénal, le catéchisme et la guillotine; nous
avons, nous, la barricade et l'utopie, les sarcasme et la bombe."
In: l'Humanisphère, utopie anarchique.
Victor Considérant
Le 27 décembre 1893,
mort de Victor CONSIDERANT, né le 12 octobre à Salins
(Jura).
Penseur socialiste français.
Il s'attache à développer les thèses de
Fourier, notamment sur l'idée
du phalanstère. Il s'installe à Paris, où il
publie divers journaux: "Phalanstère", "La Réforme
industrielle", "La Phalange" (1836), "La Démocratie pacifique"
(1843). Il fut, après 1848, élu à la
législative, mais dut s'exiler en 1849 en Belgique, puis aux
Texas (1852), où il tenta de fonder une colonie.
Amnistié, il rentre en France et, en mars 1871, se range aux
côtés de la Commune de
Paris. Outre ces journaux, il a écrit: "Destinée
Sociale (1838), "Manifeste de l'Ecole sociétaire"
(1845), "Théorie du droit à la propriété
et du droit au travail" (1848), etc. "Si donc on veut la
liberté..., il faut rechercher les conditions du
bien-être général et de l'aisance universelle,
premières bases du développement des droits, des
libertés, première conditions de la véritable
émancipation de tous".
Destinée sociale. "Dans aucune oeuvre, la
Commune sociétaire n'a été aussi bien
élaborée que dans les écrits de
Considérant. (cité par Max Nettlau).
En-tête du numéro 5 de juin 1884
En décembre 1881, (à Paris ou Londres, ou encore Genève ?), sortie du premier numéro du journal "Der Rebell" Orgne des Anarchistes de langue allemande. Les éditeurs de ce journal sont : Edward Nathan-Ganz (pour le n ° 1); Josef Peukert et Erich Otto Rinke (à Londres). Ils sortiront 17 numéros de ce périodique, le dernier numéro daté d'octobre 1886 (à noter une absence de numéro durant l'année 1882, pour cause d'interdiction).
Le journal était en fait le porte-parole de l'opposition à Johann Most et à son journal américain "Freiheit".
Le journal
"Die Autonomie"( publié à Londres, entre 1886 et 1893), succèdera à "Der Rebell".
Plus d'infos (en allemand) à cette adresse.
Augustin Souchy, Luce Fabbri et Diego Abad de Santillan
Photo et infos empruntées à "l'International Institute
of Social History" d'Amsterdam.
Le 27 décembre 1958,
en Argentine, à l'occasion d'un meeting de la
"Fédération Libertaire Argentine" se retrouvent trois
vieux ami(e)s de l'anarchisme international,
Augustin Souchy,
Luce Fabbri et
Diego Abad de Santillán, qui
évoqueront ensemble leurs mémoires de
militant(e)s.