Le 5 janvier 1877, mort de
Guiseppe FANELLI, à l'asile de Nocera Inferiore (Italie).
Républicain révolutionnaire puis membre de
l'Internationale et propagandiste anarchiste.
Il naît à Naples le 13 octobre 1827, dans une famille
aisée. Après des études, il devient architecte
et ingénieur mais abandonne cette profession pour se mettre au
service de la révolution. D'abord républicain, il prend
part aux côtés de Mazzini aux combats pour la
République romaine (1848-49), et en 1857 participe à
l'expédition malheureuse de
Carlo Pisacane. En 1860, il est
à Marsala, avec les Mille de Garibaldi. En 1866, il rencontre
Bakounine à Ischia, se rallie
à ses idées internationalistes,
fédéralistes et antiautoritaires et rompt alors avec
Mazzini dont il refuse le centralisme étatique. En septembre1868, il
assiste à Berne (Suisse) au congrès de la "Ligue Internationale de la
Paix et de la Liberté" puis participe à la création de
"l'Alliance Internationale de la
Démocratie Socialiste". Emissaire de Bakounine, il part le
8 octobre 1868, de Genève pour l'Espagne. Après un
passage à Barcelone, il arrive à Madrid où, bien
que ne parlant pas l'espagnol, ses idées anarchistes trouvent
rapidement un écho favorable. Une première section de
l'Internationale est créée à Madrid (sur le
programme de l'Alliance) et quelques mois plus tard (le 8 mai 1869),
une seconde section à Barcelone. Sur les recommandations de
Bakounine (pourtant anti-parlementaire), il se fait élire en
décembre1870 député de Torchiara au parlement
italien. Le 4 août 1872 il est à
Rimini, où il prend part à la création d'une
Fédération italienne et, en septembre 1872, participe
au Congrès de Saint-Imier. Atteint de tuberculose qu'il avait
contractée lors d'un séjour en prison, et de troubles
mentaux, il meurt à l'asile de Nocera Inferiore en ce
début d'année 1877. Il sera enterré près
de Vincenzo Pezza, à
Naples.
Francisco Sabaté
Le 5 janvier 1960, mort de
Francisco SABATE LLOPART (dit El Quico) à San Celoni
(Catalogne).
Combattant puis guerillero anarchiste catalan.
Né le 30 mars 1915 à Barcelone, il adhère
à la C.N.T en 1931. En 1932,
suite aux événements
de Fijols, il créé avec son frère José, le groupe d'action "Los Novatos" et
adhère à la F.A.I. En
1935, il s'insoumet au service militaire et effectue sa
première expropriation pour le comité d'aide aux
prisonniers. Le 18 et 19 juillet
1936, le soulèvement fasciste est brisé à
Barcelone. C'est le début de révolution libertaire. Le
27 août 1936, Sabaté s'engage avec son frère
José dans la colonne de la C.N.T- F.A.I qui va combattre sur
le front d'Aragon. A la fin de la guerre, il est interné en
France au camp du Vernet. Une fois libre, il va poursuivre la lutte
clandestine en Espagne. Le 20 août 1945, il réussit
à faire libérer deux camarades. Dès lors, avec
son groupe, il ne cessera plus les coups de mains contre le
régime franquiste ou bien contre les entreprises et les
banques pour financer le mouvement. Le 2 mars 1949, ils abattent deux
chefs de la phalange. Sabaté réussit de nombreuses fois
à passer à travers les mailles du filet de la police,
mais beaucoup de compagnons seront arrêtés ou
tués comme ses deux frères José et Manuel.
Fin décembre 1959, il franchit la frontière espagnole
avec quatre compagnons. Mais repérés début
janvier, ils sont assiégés
par l'armée et la garde civile à Sarriá de Ter
et abattus. Seul Francisco Sabaté (grièvement
blessé) réussit à leur échapper quelques
heures, avant de succomber sous leurs balles à San Celoni.
Ainsi s'achève l'une des pages les plus tragiques de la lutte
anti-franquiste et aussi une des plus méconnues.
Plaque souvenir sur le lieu de son assassinat : "Ici fut assassiné Quico Sabaté guérillero antifranquiste
5 janvier 1960"
Voir à ce sujet l'excellent livre
d'Antonio Téllez
Solá "Sabaté, guérilla
urbaine en Espagne 1945-1960".
°
Lola Iturbe
Le 5 janvier 1990, mort de
Dolores ITURBE ARIZCUREN (plus connue sous le nom de Lola ITURBE), à Gijón (Espagne)
Militante, journaliste, écrivaine et propagandiste anarchiste espagnole.
Elle est née le 1er août 1902 à Barcelone. Dès l'âge de neuf ans elle commence à travailler comme apprentie puis servante et, à 14 ans, comme culottière. Sous l’influence de Juan Manent et de Canals elle adhère au syndicat du vêtement de la CNT. Amie notamment de Arin, des familles Pestaña, Urales et de Rosario Dulcet, elle s’intègre immédiatement aux activités du mouvement libertaire et s’occupe plus particulièrement de l’assistance aux prisonniers. En novembre 1924, à la Modelo de Barcelone, elle assiste aux derniers moments de Juan Montejo et de José Llacer, condamnés à mort pour avoir attaqué une caserne le 6 novembre 1924.
En 1920 elle rencontre Juan Manuel Molina (Juanel) dont elle va partager la vie à partir de 1922, d’abord à Granollers, puis à Barcelone.
En 1926, Juanel est recherché par la police espagnole, elle le suit dans son exil à Paris puis en Belgique. A Bruxelles, elle retrouve Ascaso et Durruti. En 1930, elle rentre avec Juanel en Espagne. Après la proclamation de la République, elle devient avec son compagnon membre de la rédaction de "Tierra y Libertad" l’organe de la FAI. Elle participe à plusieurs meetings, notamment avec Durruti et F. Ascaso, ainsi qu’aux insurrections libertaires de 1933 et 1934. Co-fondatrice en avril 1936 de l’organisation féminine libertaire "Mujeres Libres"(Femmes Libres) à laquelle vont adhérer près de 20.000 femmes, elle est administratrice de son organe de presse "Mujeres Libres" où elle écrit sous le pseudonyme de Kyra Kiralina (héroïne d'un roman de Panaït Istrati).
En juillet 1936, elle est membre de la rédaction de "Solidaridad Obrera" et rédige les premiers tracts appelant à lutter contre les troupes insurgées à Barcelone, et participe à l’occupation des sièges des organisations patronales. Pendant la guerre, elle apporte son soutien aux hôpitaux de campagne, et est une des correspondantes sur le front de "Tierra y Libertad". A Barcelone, elle se montre très active à la "Casa de la dona treballadora" et à la réinsertion des prostituées dans les "Liberatorios de prostitución" dans le cadre d’une campagne menée par Mujeres Libres.
Après les affrontements de mai 1937 à Barcelone, elle intégre les services juridiques de la CNT où elle oeuvre à la libération des militants de la CNT et du POUM emprisonnés par les staliniens.
Lors de la "Retirada", elle passe en France par la Tour-de-Carol et gagne l’Ariège. Elle retrouve son compagnon à Nîmes (Gard) et participe avec lui, pendant l’occupation allemande, à la reconstruction du mouvement libertaire espagnol. A la Libération, tous deux s’installent à Toulouse, puis son compagnon rejoint la lutte clandestine antifranquiste. Après l’arrestation de Juanel en Espagne en 1946, elle travaille comme ouvrière culottière à Toulouse jusqu’à la libération de Juanel en 1952. Lola Iturbe continuera de collaborer à la tendance dite "collaborationniste" de la CNT ainsi qu’aux activités du groupe "Mujeres libres" en exil, animé notamment par Suceso Portales et Sara Guillen.
Elle revient en Espagne en 1976, après la mort de Franco, et s'installe avec Juanel à La Verneda de Barcelone.
Elle participe aux activités de la CNT, puis du secteur rénové. Après la mort de Juan Molina en 1984, elle partagera son temps entre la Catalogne et les Asturies, chez Ramón Alvarez dit Ramonin avec qui elle était très liée.
Outre sa collaboration à de nombreux titres de la presse libertaire et en particulier de "Tierra y Libertad" et de "Mujeres Libres", elle est aussi l’auteure de "La Mujer en la lucha social" , "La guerra civil en España" (Ed. Mexicanos Unidos, Mexico, 1974) ; Mujeres heroicas" (1937) ; "Nuestras luchadoras" (Barcelone, 1937)
Louise Michel prononçant l'éloge funèbre de Blanqui.
Le 5 janvier 1881, à
Paris. Funérailles du "vieux" révolutionnaire
Auguste BLANQUI. Une foule
considérable l'accompagne jusqu'au cimetière du
Père Lachaise. Parmi les délégués des
organisations ouvrières, Louise
Michel lui rend un vibrant hommage.
En janvier 1886, sortie à Barcelone du premier numéro de la revue sociologique "Acracia ". Fondée par Farga Pellicer et Anselmo Lorenzo avec la coopération de Tarrida del Marmol. Cette importante revue mensuelle sera publiée jusqu'en juin 1888 (A noter que les trente numéros de cette publication seront réédités en fac-similé en 1978 )
Le titre "Acracia"réaparaîtra à Barcelone en 1908-09 puis dans diverses villes d'Espagne dans les années vingt et trente. "Acracia salue affectueusement tous ceux qui s'éveillent et travaillent activement à l'émancipation du prolétariat, la presse socialiste qui diffuse les sciences sociales, combat les erreurs et affirme sa confiance en un avenir de paix et de justice, et la presse en général qui rend l'opinion publique plus forte. A tous, Salut!"
Couverture du premier numéro
En janvier 1945, à Toulouse, sortie du premier numéro de la revue "Tiempos Nuevos" publication de l'exil anarchiste espagnol en France. Articles de Pío Ayala, Llorente, Mateo Santos, Chiapuso, Montseny, etc. Au moins dix numéros ont paru jusqu'en 1946. A noter que ce titre a été de nombreuses fois employé par les anarchistes en Espagne.