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affiche congrés Dones Lliures"

Affiche: 2° Congrès Régional Catalan de "Femmes Libres"
10, 11, 12 février 1938 à Barcelone

 Ephéméride Anarchiste

11 février



Joseph Ishill en 1934

Le 11 février 1888, naissance de Joseph ISHILL en Roumanie.
Un des plus talentueux imprimeurs anarchistes, cofondateur de la colonie Stelton (New Jersey).
Issu d'une famille pauvre d'origine juive, il apprend très jeune le métier de typographe. En 1909, il émigre aux Etats-Unis, s'établit à New York et travaille dans une imprimerie. Il assiste alors aux conférences d'Emma Goldman et fréquente le milieu anarchiste. Il va dès lors participer au fonctionnement de la "Ferrer Modern School", école libertaire ouverte en janvier 1911 à Greenwich Village, qui migrera ensuite à Harlem avant de s'installer en 1915 dans la Colonie Stelton (New Jersey) dont il sera un des cofondateurs. Imprimeur du bulletin "The Modern School", c'est en 1916 que commence véritablement son oeuvre d'éditeur-imprimeur avec la création des éditions "Oriole Press" et la publication d'un premier livre "La Ballade de reading" d'Oscar Wilde. Joseph Ishill éditera à lui seul plus de deux cents livres et brochures, dont un nombre important d'ouvrages de penseurs anarchistes comme Kropotkine, Elisée Reclus, Emma Goldman, Benjamin Tucker, etc., sans oublier la poésie de sa compagne Rose Florence Freeman. Tous les ouvrages étant composés à la main et imprimés sur une presse à bras par ses soins. Parmi les artistes qui illustreront ses livres se trouve le français Louis Moreau. A partir de 1934, il entretiendra une correspondance avec Agnès Inglis, la conservatrice attentive de la Collection de Joseph Labadie (déposée à l'Université du Michigan) à laquelle il enverra un exemplaire de chaque ouvrage publié et ce jusqu'à sa mort survenue en mars 1966.
"Joseph Ishill est un des hommes les plus extraordinaires que j'ai connu durant ma vie" Rudolf Rocker.

 

 

 mercedes comaposada

Mercedes Comaposada (en 1948 à Paris)

Le 11 février 1994, mort de Mercedes COMAPOSADA GUILLEN, à Paris.
Militante et pédagogue anarchiste féminine espagnole.
Elle est née le 14 août 1901, à Barcelone, fille d'un cordonnier autodidacte et socialiste, elle baigne dès son enfance dans un milieu militant et cultivé, pour qui la pratique de la solidarité n'est pas un vain mot. Elle travaille très tôt et devient monteuse dans une entreprise de production cinématographique, et adhère à la C.N.T des spectacles. Elle se rend ensuite à Madrid pour y poursuivre des études. Sensibilisée par la condition de la femme, elle se fait pédagogue, et donne des cours à celles qui sont privées d'instruction, victimes de la misère et du machisme. De sa rencontre avec Lucia Sanchez Saornil naît l'idée de créer un groupe de femmes spécifique, au sein du mouvement libertaire. Le groupe "Mujeres Libres" (MM.LL) est créé en avril 1936; il édite le mois suivant la revue du même nom. Elle est illustrée par le sculpteur Baltasar LOBO (compagnon de Mercedes). Lorsqu'éclate la révolution, en juillet 1936, elle se rend à Barcelone et y rejoint un autre groupe de femmes, avec lequel elle travaille à la création d'une fédération nationale.
De santé fragile, elle poursuit pourtant ardemment durant le conflit son action éducative, sa participation à "Mujeres Libres", et sa collaboration à la presse libertaire. Après la défaite, elle se réfugie à Paris avec son compagnon, où ils bénéficient de la protection de Pablo Picasso. Elle en devient la secrétaire, puis effectue des travaux de traductions et se consacre à l'oeuvre artistique de son compagnon.



Elie Reclus
(photo de Nadar)

Le 11 février 1904, mort de Jean-Pierre-Michel dit Elie RECLUS, à Ixelles (Bruxelles).
Coopératiste, journaliste, communard, anarchiste et ethnologue.
Fils d'un pasteur protestant et frère aîné d'Elisée, il naît le 16 juin 1827 à Ste-Foy-la-Grande (Gironde). En 1840, il est envoyé faire ses études dans une communauté des "Frères Moraves" à Neuwied sur le Rhin. Il poursuit ensuite des études de théologie à Genève, à Montauban et à Strasbourg où il est ordonné pasteur, mais démissionne aussitôt. En 1851, il tente vainement de manifester contre le coup d'Etat de Napoléon puis s'exile en Angleterre (avec Elisée) où il trouve un emploi de précepteur. En contact avec les exilés, il rencontre Ernest Coeurderoy. En 1855 (après l'amnistie), il rentre en France et se marie en 1856 avec une de ses cousines Noémie et travaille un temps à la banque du Crédit mobilier, établissement fondé par des saint-simoniens. Il se passionne pour les oeuvres de Fourier et partage son appartement avec Elisée et sa compagne. En 1860 lors d'un voyage d'étude avec son frère, il chute sur la pente d'un glacier et restera handicapé de la main droite. Il fréquente de nombreux socialistes révolutionnaires, rencontre Proudhon et travaille comme correspondant du journal russe "Dielo". En 1866, il est administrateur de la "Société du Crédit au Travail", destinée à favoriser la création de coopératives de production de consommation ou de crédit. Il anime également diverses revues dont "L'Association, bulletin international des sociétés coopératistes".
En 1865, il adhère à "l'Alliance de la démocratie sociale" créé par Bakounine et est en 1867 le responsable français du journal de la "Ligue de la paix et de la liberté". Il est avec sa compagne Noémie son frère Paul et André Léo le signataire des statuts de la "Société de revendication des droits de la femme". En 1868, il se rend en Espagne avec Aristide Rey et Giuseppe Fanelli, mais la propagande qu'il mène, jugée trop peu révolutionnaire au goût de Bakounine, provoquera une brouille avec ce dernier. Le 4 septembre 1870, il prend part aux manifestations qui précipitent la chute de l'Empire, et collabore ensuite à "La République des travailleurs" organe de la section des Batignolles de l'AIT. Pendant la Commune, il est brancardier de la Garde nationale puis chargé de réorganiser l'enseignement primaire, avant d'être nommé directeur de la Bibliothèque nationale (qu'il sauvegardera). Il parvient à se cacher de la répression versaillaise et à se réfugier à Zurich.
En 1876, il part en Amérique où il rencontre Benjamin Tucker, mais après une tournée d'études il revient séjourner 2 ans en Angleterre avant de renter en France après l'amnistie.
Il travaille comme bibliothécaire et collabore à de nombreuses revues de science et d'anthropologie mais aussi libertaires comme "l'Humanité Nouvelle". Ses travaux d'ethnologie "Les primitifs d'Australie"(1894), ne lui éviteront pas les persécutions policières en relation avec l'attentat de Vaillant. Il quitte alors la France pour la Belgique où il accepte une chaire de mythologie comparée à L'Université nouvelle de Bruxelles.
Il également l'auteur de : "La Commune de Paris au jour le jour".

 

 

Le 11 février 1890, naissance de Virgilia D'ANDREA

 

Le 11 février 1922, naissance de Gino CERRITO

 

Le 11 février 1995, mort d'Attilio BORTOLOTTI

 

Le 11 février 2010, mort de Colin WARD

 

fil

 

journal "L'Antipatriote" de 1892

En-tête de L'Antipatriote de 1892

journal "L'Antipatrionte" de 1894

En-tête du numéro de 1894

En 1892, sortie à Bruxelles (Belgique), du premier exemplaire de "L'Antipatriote" Organe révolutionnaire annuel.
Un autre numéro sortira en 1894, sous-titré "Plus de Frontières! -L'Humanité libre! Epigraphe "Le patriotisme est le dernier refuge des coquins" A. Spies et "Notre ennemi, c'est notre maître" de La Fontaine. Des poursuites seront engagées "pour incitation à la désobéissance" contre l'anarchiste Henri Willems (auteur des articles publiés dans "L'Antipatriote" et dans "Le Libertaire" belge) et l'imprimeur Charles Herkelboeck. Deux numéros sont disponibles ici.
A noter que deux numéros d'un journal portant le titre "L'Anti-patriote" était paru en juillet 1891 à Paris.

 

 

fil yeux 



Le 11 février 1911, Extrait d'un article de "Regeneración", ayant pour titre "La guerre sociale".
"Une révolution qui ne garantit pas au peuple le droit de vivre, est une révolution de politiciens et nous, les déshérités, devons lui tourner le dos.
Nous les pauvres, avons besoin d'une révolution sociale (...) c'est-à-dire, nous avons besoin d'une révolution qui donne à tous, hommes et femmes, la terre qui jusqu'ici a été le patrimoine exclusif de quelques privilégiés de la fortune".

 

 

fil yeux

 

photo des funéraille d'Albert Aernoult

Photo de presse : la foule suivant le corbillard

Le 11 février 1912, à Paris, plus de deux ans et demi après l'assassinat d’Albert Aernoult au bagne militaire de Biribi (2 juillet 1909), et une intense campagne de sensibilisation menée par le "Comité de Défense Sociale" et le "Comité Rousset" le corps d'Albert Aernoult rapatrié d'Algérie par souscription publique est conduit de la gare de Lyon (Paris) au columbarium du cimetière du Père-Lachaise. Ces funérailles "ont été l'occasion d'une immense manifestation antimilitariste organisée par le Comité de Défense Sociale, la CGT, l'Union des Syndicats, le Parti Socialiste, et un grand nombre d'autres associations libertaires. Un service d'ordre des plus inportants avait été établi dès le matin pour éviter les troubles. Vers deux heures, le cortège quitta la gare de Lyon et se dirigea bannières déployées vers le cimetière du Père Lachaise où de nombreux discours furent prononcés. On jugera par cet instantané pris sur le chemin du cortège quelle énorme population cette manifestation avait déplacée." (d'après le journal "L'Excelsior" du lundi 12 février 1912).
Foule alors estimée à plus de 150 000 personnes. A la sortie du cimetière, les dragons commencent à disperser la foule, des violents affrontements ont alors lieu avec les "Bakounistes" (le groupe anarchiste de choc de la "Fédération Révolutionnaire Communiste"), vingt-deux policiers seront blessés et dix-huit personnes arrêtées à cette occasion.


 

 

fil chouette

 

journal "Fais pas le Zouave !"

En-tête du journal

En février 1971, à Paris, sortie du Journal antimilitariste unique et gratuit "Fais pas le Zouave!..." Publié par le Groupe Libertaire Kropotkine de la Fédération Anarchiste. Le responsable de cette publication est le militant anarchiste Paul Chenard qui pour avoir reproduit dans ce journal le texte de la loi relatif au "Statut des objecteurs de conscience" (arraché aux autorités par Louis Lecoin en 1963), sera poursuivi en justice et condamné le 8 juin 1971 par la 17ème chambre du Tribunal de Paris à une amende de 800 F, peine confirmée en Appel le 11 décembre 1972.
Epigraphe du journal : "Si tu veux pas que l'armée l'emmerde - ben n'y va pas - ben n'y va pas (air populaire)"
Citation : "Des anars distribuant un texte de loi c'est rigolo !.. Mais c'est le statut des objecteurs de conscience. La loi antiloi militaire..."
En effet première en France et dans l'histoire du Droit, il est interdit de reproduire le texte d'une loi, ce qui en dit long sur la paranoïa des politiques et des militaires.
"Article 11 : Est interdite toute propagande, sous quelque forme que ce soit, tendant à inciter autrui à bénéficier des dispositions de la présente loi dans le but exclusif de se soustraire à ses obligations militaires.
Toute infraction aux dispositions du présent article sera punie d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 360 F. à 10 000 F."