Groupe d'Internationalistes en Espagne en 1868
De gauche à droite : Fernando Garrido, Elie Reclus, José Maria Orense (assis), Aristide Rey et Giuseppe Fanelli.
Ephéméride Anarchiste
12 juillet
Henri-David Thoreau
Le 12 juillet 1817,
naissance d'Henri-David THOREAU, à Concord, Massachusetts
(U.S.A).
Poète et écrivain, précurseur de
l'individualisme anarchiste américain.
Il effectue des études à l'université d'Harvard,
mais en dédaigne les diplômes. Enseignant dans une
école, il refuse d'administrer des punitions aux
élèves, avant de démissionner. Il travaille
ensuite dans l'entreprise familiale et perfectionne la qualité
des crayons que fabrique son père mais refuse d'en
déposer le brevet, puis exerce le métier d'arpenteur.
Ignorant les usages et refusant toutes contraintes (le mariage et la
religion compris), il se retire, en 1845, seul dans une cabane qu'il
a lui même construite au bord du lac Walden. Partisan d'un
retour à la nature, il se consacre à l'observation des
plantes et des animaux, et vit au jour le jour. En 1847, après
deux ans de solitude consacrées à l'observation et
à l'écriture, il retourne à la
"civilisation".
En désaccord avec l'utilisation du budget public, il
refuse de payer l'impôt.
Cette action hautement symbolique lui vaut d'être
emprisonné mais un ami paye l'amende et lui permet de
recouvrer la liberté. Thoreau s'intéresse ensuite au
mode de vie des indiens et devient leur ami.
Il meurt le 6 mai 1862. Outre la publication de son journal
d'observation "Un Philosophe dans les bois", il est l'auteur en 1849
de "On the Duty of Civil Disobedience" (Essai sur le Devoir de
Désobéissance civile), oeuvre de
référence qui aura une grande influence sur tous les
réfractaires et autres objecteurs et insoumis.
"Si un millier d'hommes
devaient s'abstenir de payer leurs impôts cette année,
ce ne serait pas une initiative aussi violente et sanglante que celle
qui consisterait à les payer et à permettre ainsi
à l'Etat de commettre des violences et verser du sang
innocent."
Le 12 juillet 1834,
naissance d'Aristide REY à Grenoble (Isère).
Militant blanquiste, internationaliste,
bakouniniste, communard et enfin
député républicain.
Etudiant en médecine, il est exclu de l'université de
Paris en décembre 1865, pour avoir pris part en novembre
à Liège (Belgique), à un congrès
international étudiant. Début septembre 1866, il
assiste à Genève au premier congrès de
l'Internationale.
Le 25 septembre 1868, il est à Berne au second congrès de la
"Ligue Internationale de la Paix et de la Liberté" mais lorsque la
majorité se prononce contre "l'égalisation
économique et sociale des classes et individus" il fait partie
de la minorité dissidente qui se retire de l'organisation pour
créer "l'Alliance
internationale de la démocratie socialiste"
(bakouniniste); celle-ci sera admise en tant que section de
l'Internationale.
Fin 1868, il se rend en Espagne avec
Elie Reclus et
Giuseppe Fanelli, mais Bakounine
leur reprochera une propagande trop républicaine. Du 6 au 12
septembre 1869, Aristide assiste à Bâle au 4e
congrès de l'Internationale. En janvier 1871, il est un des
signataires de "l'Affiche rouge" qui dénonce les trahisons du
gouvernement de défense nationale. Avec Benoît Malon, il
est un des 43 socialistes révolutionnaires
présentés par l'Internationale aux élections de
février 1871.
Durant la Commune, ami d'Elie
Reclus, il seconde celui-ci à la direction de la
Bibliothèque nationale. Fuyant la répression
versaillaise, il se rend en Suisse et en Italie.
Amnistié en 1879, il rentre à Paris où il est
élu conseiller municipal du Ve arrondissement. Il fait ensuite
partie d'une commission administative préfectorale dont
dépendait l'orphelinat Prévost à Cempuis
confié à Paul Robin.
Désormais loin des idées libertaires il sera en octobre
1885 élu député (républicain) de
l'Isère.
Il meurt le 19 février 1901.
Déportation des mineurs et de leurs sympathisants
(photo extraite du livre de Larry Portis : IWW et syndicalisme révolutionnaire aux Etats-Unis)
Le 12 juillet 1917, à
Bisbee (Arizona), 1 167 mineurs, dont bon nombre de wobblies
(militants du syndicat I.W.W ), en
grève de solidarité avec leurs collègues de
Butte (Montana) sont arrêtés par le shérif
aidé de sa milice. Trois personnes trouveront la mort dans
cette opération. Regroupés sur un terrain de sport, les
mineurs seront ensuite déportés dans des fourgons
à bestiaux jusque dans le désert du Nouveau Mexique
où ils seront internés sous la garde de
l'armée.
Cela devient une triste habitude des autorités qui
n'hésitent pas à réprimer et tuer, comme durant
l'été 1916, où la
police est responsable d'un massacre à Everett (Washington) en
ouvrant le feu sur des ouvriers qui, de Seattle, se rendaient en
bateau à Everett, pour manifester; 11 militants syndicalistes
trouvèrent la mort et 27 autres furent grièvement
blessés.
En-tête du n° 17 de septembre 1929 (doc. coll. perso.)
En juillet 1921, à Flemalle-Grande (Belgique), sortie du premier numéro du journal "L'Emancipateur" . D'abord sous titré "Organe communiste-anarchiste révolutionnaire", il est publié par Camille Mattart et a une parution bi-mensuelle. Après être devenu le journal de la "Fédération Communiste Libertaire" le titre disparaît en décembre 1925 pour laisser place au journal "Le Combat". Il réapparaît pourtant en 1928, mais le manque de fonds chronique le contraint progressivement à réduire sa parution (qui était passée mensuelle). Il parviendra toutes fois à paraître encore une fois en 1936.
Couverture du numéro 11 de Provo
Le 12 juillet 1965, à Amsterdam (Pays-Bas,) sortie du premier numéro de la revue "Provo". Ce numéro qui ne tire qu'à quatre cents exemplaires, marque l'apparition au grand jour du mouvement de contestation du même nom, dont le plus connu des fondateurs est Roel Van Duyn, l'auteur du Manifeste Provo.
A forte connotation anarchiste, "Provo" va cristaliser en son sein, avant mai 68, toutes les formes de contestations, rejetant les politiciens de droite comme de gauche.
Une quinzaine de numéros de "Provo" paraîtront juqu'au 17 mars 1966.
Dans ce numéro 11 de "Provo" un schémo de la transmission de la syphilis chez les Provos d'Amsterdam
qui montre que l'amour libre n'était pas seulement une théorie, mais aussi que l'usage du préservatif n'était pas très répandu en 1965 !