Femmes combattantes de la CNT en 1936
d'après un dessin de J.-P. Ducret
Ephéméride Anarchiste
16 août
Jean Barrué
(photo CIRA Marseille)
Le 16 août 1902,
naissance de Jean BARRUE, à Bordeaux.
Militant communiste puis syndicaliste révolutionnaire et
anarchiste.
Après des études supérieures de
mathématique, dont il sort agrégé en 1926, il
devient professeur de mathématique dans la région
Aquitaine.
Son engagement militant date de 1919, avec sa participation à
une manifestation révolutionnaire contre les
cérémonies guerrières de la "Victoire". Il
adhère ensuite au groupe des étudiants socialistes puis
prend part, en 1920, à la création du Parti Communiste
français dont il sera un militant actif avant de rompre
définitivement.
En 1925, il se tourne vers le syndicalisme révolutionnaire et
milite au sein de la Fédération de l'Enseignement
(C.G.T.U), en 1936 (après la réunification) il sera
nommé secrétaire de la section girondine de la C.G.T.
Il collabore au journal "Le Cri du Peuple" puis reprend en 1934
"L'Action syndicaliste" qui défend les thèses
syndicalistes révolutionnaires.
Sans illusion sur le Front Populaire et les élections de 1936
et face aux menaces de conflits il adhère à la "Ligue
des Combattants de la Paix". Après la guerre, il reprend son
activité syndicale à la "C.N.T Française" puis
adhère à la
"Fédération Anarchiste"
dont il devient un membre important du "Groupe
Sébastien Faure" de Bordeaux.
Responsable des relations internationales avec les autres mouvements
anarchistes européens, il collabore au "Monde Libertaire",
à la revue "La Rue" ou à la revue allemande
"Befreiung".
Il est également le traducteur (de l'allemand) de plusieurs
ouvrages dont : "La réaction en Allemagne" de
Bakounine; "Anarchisme et marxisme dans
la révolution russe" d'Arthur
Lehning et de différents textes de
Stirner sur l'éducation. Au début des années 1980, une majorité de militants du groupe Sébastien-Faure, en désaccord avec la Fédération Anarchiste, crée autour de Jean Barrué et de Gilles Durou le Groupe Anarchiste de Bordeaux (GAB) qui disparaîtra en 1985.
Il meurt à
Bordeaux, le 26 août 1989. Son oeuvre reste le livre "L'Anarchisme aujourd'hui" (traduit en
Italien et néerlandais).
"Si nos idées ont une valeur pour
l'avenir, elle doivent en avoir une aussi pour le présent et
nous devons favoriser ou créer tout groupement d'individus
décidés à produire ou à consommer en
dehors du cycle capitaliste"
Georgette Kokoczinski (dite Mimosa)
Le 16 août 1907, naissance de Georgette, Léontine, Roberte, Augustine, KOKOCZINSKI dite "Mimosa" à Paris.
Militante anarchiste
française, volontaire antifasciste sur le front d'Aragon.
Née Brivadis
(du nom de sa mère, Léontine Brivadis ) puis devenue Ango (après la reconnaissance par son père, Robert Ango) à 16 ans, elle quitte le domicile famillial et est accueillie dans le foyer d'André Colomer et sa compagne Magdalena qui lui fait découvrir les idées libertaires. A partir de 1925, elle vit en union libre avec le compagon Fernand Fortin, et milite au groupe "Education Sociale" que celui-ci avait créé à Loches en Touraine où elle commence à intervenir dans les meetings. De retour à Paris en 1928, elle intègre un groupe théâtral où, sous le nom de scène de "Mimosa", elle se produit lors de rencontres ou de fêtes libertaires. Elle collabore également à la
"Revue Anarchiste" (créée par Fortin), qu'elle vend après ses récitals. Poursuivant parallèlement des études, elle obtient un diplôme d'infirmière. Le 7 novembre 1931, elle se marie à Colombe (Seine) avec le journaliste socialiste Miecsejslaw Kokoczynski (1910-2003).
Après l'éclatement de la révolution espagnole en juillet 1936, elle part à la mi-septembre en Espagne, et s'engage dans
le Groupe International de la Colonne Durruti qui combat devant Saragosse. Elle emploie ses connaissances médicales à l'infirmerie aux côtés d'autres militantes
comme Augusta Marx et Madeleine Gierth (de nationalité allemande). C'est là, à Perdiguera (Aragon), qu'elle trouvera la mort, le 16 octobre 1936, massacrée par
les franquistes lors d'une contre-offensive.
Créé fin mai 1937, dans le quartier de Gracia, à Barcelone, le groupe francophone de la FAI (dont faisait partie Fortin) pris le nom de "Mimosa".
A noter que Mimosa tenait un journal (pathétique) de son engagement en Espagne, qui fut retrouvé après sa mort et recopié par Fortin (aujourd'hui conservé à l'IISG d'Amsterdam). "Le bonheur ! Vous ne savez pas comme je l’ai cherché, je m’en souviens à peine moi-même ; dans les livres graves, dans les lits douteux, dans la simplicité des choses..."
Le 16 août 1916,
naissance de Paquita JOLIS PUIG, à Amer près de Gerone
(Catalogne).
Militante anarchiste féminine du mouvement
"Mujeres Libres".
Dans la localité de Premiá de Dalt, avec une vingtaine
d'autres compagnes, dont sa soeur Asunción, elle fera partie
d'un des cinquante groupes de femmes de la région catalane.
Elles participeront au conseil municipal et seront à l'origine
de la création d'un Musée de Physique et Sciences
Naturelles.
Réfugiée en France, elle meurt à Marseille en
1982 le jour de son anniversaire.
Conchita Guillén (en décembre 1996)
Le 16 août 1919,
naissance de Conchita GUILLEN BERTOLIN, à Alfondseguilla,
(Pays valencien), Espagne. Militante anarchiste féminine du
mouvement "Mujeres Libres".
Orpheline de son père, et vivant à Barcelone dans le
quartier "Las Corts", elle adhère en 1936 au "Jeunesses
Libertaires" (JJ.LL) et prend part au activités de
"l'Athénée Libertaire". Elle découvre le
mouvement spécifiquement féminin, "Mujeres Libres",
après un conférence de
Soledad Estorach et dès lors
milite dans le mouvement au sein du secrétariat à la
propagande où elle va, en compagnie de
Lucia Sanchez Saornil, donner des
conférences et encourager les milicien(e)s. Elle prend
également des cours d'infirmière dans le but de
secourir les combattants. Début 1939, après la
déroute du front républicain elle se réfugie en
France. Après diverses péripéties et la guerre
elle poursuivra son militantisme en exil toujours fidèle au
mouvement Mujeres Libres. Résidant dans le sud de la France
(Hérault) elle participe en 1999 à l'ouvrage collectif
"Mujeres Libres, luchadoras libertarias" traduit en français
par le Centre Ascaso-Durruti de Montpellier en l'an 2000 et
édité par "Los Solidarios".
"(...) des femmes qui avaient des
connaissances idéologiques solides, qui s'y connaissaient en
pédagogie, et autres sciences s'offrirent
bénévolement pour instruire le groupe de jeunes qui
n'avaient rien d'autres que leur bonne volonté."
Le 16 août 1996, mort
de Robert LYNN, à Glasgow (Ecosse).
Militant syndicaliste et anarchiste stirnerien écossais.
Né en 1924 à Calton,à l'est de Glasgow, il
commence à travailler sur les chantiers navals à
l'âge de 14 ans. Entraîné dans l'agitation sociale
et de dures grèves, notamment celle de 1943 à Tyneside,
il se joint aux anarchistes et trotskystes qui refusent le diktat des
communistes staliniens. Son influence militante de plus en plus
importante le place sur la liste noire du patronnat qui, en accord
avec les communistes, le licencie. Il s'engage alors dans la marine
marchande, voyage à travers le monde et parfait sa
connaissance des penseurs anarchistes notamment de
Max Stirner.
De retour à Glasgow en 1950, il poursuit son action militante
et devient avec Frank Leach, Jimmy Raside et Eddie Shaw, un membre
actif du "Groupe Anarchiste de Glasgow" (ouvertement stirnerien). Des
athénées libertaires sont organisées à
Renfrew Street où, dans un cadre à l'air libre, chacun
peut venir débattre des idées qui lui sont
chères. Mais son activité syndicale dans les usines de
machine de Howden se heurte au même ostracisme. Dans les
années 1970, un nouvel élan est donné par Robert
Lynn au groupe anarchiste de Glasgow avec publication de nombreuses
brochures portant sa signature : "Practical Anarchy", "Why vote?",
etc. Il est également à l'origine de nombreuses actions
et événements comme l'organisation d'une "Ecole
d'Eté Anarchiste à Glasgow".
Le 16 août 1872,
à Manresa (près de Barcelone), sortie du premier
numéro de l'hebdomadaire anarchiste "La
Revista Social", Organe de l'Union des ouvriers des manufactures d'Espagne. Porte-parole de l'A.I.T, il est créé après le premier Congrès de l'Union Manufacturière de la Région Espagne, qui s'est déroulé à Barcelone du 7 au 10 mai 1872. La rédaction s'installera ensuite à Gràcia en novembre 1872, puis à Barcelone en août 1873. Son secrétaire de rédaction durant plusieurs années sera Francesc Abayà, auquel succèdera José García Viñas et Rafael Farga Pellicer. Il reprend des
articles de plusieurs publications libertaires européennes comme "Le Révolté" où le "Bulletin de la Fédération
Jurassienne". Il sera interdit par le gouvernement entre le 6 février et 15 mai 1874 (à cause du coup d'Etat du Général Pavía) et prendra ensuite un ton plus modéré. Il disparaît après le 20 novembre 1880 (après avoir publié 418 numéros), suite à la répression anti-anarchiste liée au faits de La "Mano negra".
En décembre 1880, Juan García Viñas cède alors la publication à Juan Serrano Oteiza qui va à partir du 11 juin 1881 et jusqu'au 15 mai 1884, le publier à Madrid sous le
nom de "Revista Social, Eco del Proletariado" (Echo du Prolétariat), il défendra les
thèses fédéralistes proudhoniennes et anarcho-collectivistes, il devient alors l'organe officieux de la Fédération des Travailleurs de la Region Espagnole (FTRE).
Son tirage sera alors d'environ vingt mille exemplaires.
Après une interruption, Il sera à nouveau publié à Barcelone (Sants), où 39 numéros paraîtront encore, du 15 janvier 1885 au 8 octobre 1885.
Emil Max Hoedel
(en couverture du journal "Le Voleur" du 19 juillet 1878)
Le 16 août 1878, à
Berlin, Emil Heinrich Maximilian HOEDEL est décapité
pour avoir tenté, le 11 mai, de
tuer l'empereur d'Allemagne Guillaume Ier.
S'étant revendiqué anarchiste lors de son
procès, il avait accueilli sa condamnation à mort au
cri de "Vive la
Commune".
En-tête du n° 43 du 2 juillet 1891
Le 16 août 1890,
à Madrid, l'anarchiste Ernesto Alvarez sort le premier
numéro du journal "La
Anarquía". Il comptera parmi ses nombreux
collaborateurs Juan Montseny (plus-connu sous le
pseudonyme de Federico Urales) qui s'y prononcera pour l'emploi du
terme: Anarchie ou Anarchisme, seul, sans adjonction d'un
adjectif.
Le journal cessera de paraître le 15 juin 1893, mais son titre
prometteur sera repris de nombreuses fois.
Exécution de Geronimo Sante Caserio à Lyon
Le 16 août 1894,
à Lyon, à 4h 55 du matin, devant la prison Saint-Paul,
exécution par la guillotine de l'anarchiste italien Geronimo
Sante CASERIO. Le 24 juin 1894, pour
venger Auguste Vaillant et
Emile Henry, il avait poignardé
et tué le président de la République
française Sadi Carnot, en visite à Lyon. Devant la
guillotine, il s'écria "Corragio
camaradi, evviva l'anarchia!" (Courage camarades et
vive l'anarchie!).
Le souvenir de Caserio ne s'effacera pas de sitôt. Le 14
février 1896, à Buenos-Aires, paraîtra en
castillan une revue intitulée "Caserio".
Le 16 août 1895,
à Ancône (Italie), un an après l'exécution
de Sante Caserio, une bombe explose devant le
consulat de France et brise portes et fenêtres.
En-tête du numéo 127 du 21 janvier 1922
En-tête du premier numéro daté du 16 août 1919
Le 16 août 1919, à Palma de Mallorca (Iles Baléares), sortie du premier numéro du journal "Cultura Obrera" (Culture Ouvrière). "Hebdomadaire défenseur de la classe ouvrière et Organe de l'Athénée Syndicaliste", à partir du n° 15 (du 22 novembre 1919) s' y ajoute : "et des syndicats des maçons et des transports". A partir du n° 55 (du 28 août 1920), le sous titre devient : Organe de l'Athénée Syndicaliste et de la Fédération (puis Confédération à partir de janvier 1923) Régionale du Travail des Baléares. Ce périodique de tendance syndicaliste anarchiste cessera de paraître après juin 1924.
Mais le titre sera repris le 12 septembre 1931 pour une deuxième époque (jusqu'au 9 juillet 1932), puis une troisième époque de 1934 à 1936. Ce titre est de nouveau publié depuis 2005.
A noter la publication de deux numéros dédiés à la mémoire de Francisco Ferrer (les 11 octobre 1919 et 16 octobre 1920) et la publication par Antonio J. Torres à partir du 6 mars 1920 d'un feuilleton ¡A la Lucha!
Vingt numéros de cette première époque sont numérisés ici.
Les 15 et 16 août 1936, à Toulouse, se tient le
congrès constitutif d'une nouvelle organisation : "La Fédération Anarchiste
Française" (qui fait suite à une scission au
sein de l'Union Anarchiste).
Voline et
André Prudhommeaux, qui
éditent le journal "Terre
Libre" en seront les principaux animateurs.