cpa engrenage par Kupka

"L'Engrenage" de Frantisek KUPKA
dessin paru dans "Les Temps Nouveaux" n° 32 du 8 décembre 1906
(réédité en carte postale en 1981)

Ephéméride Anarchiste

24 juin

Defendi jeune * Defendi vieux

Defendi jeune et plus âgé sur le fichier Bertillon de la Police

Le 24 juin 1849, naissance d'Eugenio DEFENDI, dit Giovanni (ou Giuseppe), à Casalmaggiore (province de Crémone, Italie).
Garibaldien, communard et militant anarchiste italien réfugié à Londres.
On sait peut de choses sur sa formation politique de jeunesse, si ce n'est qu'il répond à l'appel de Garibaldi, pour venir combattre en France. Arrivé à Paris le 17 ou le 18 mai 1871 après avoir servi dans la Légion garibaldienne durant la guerre franco-prussienne, il est arrêté après l'écrasement de la Commune. Le 27 avril 1872, il est condamné, à 15 ans de détention pour sa participation au mouvement communard et envoyé au bagne de "Belle-Île" où sa détention dans une très petite cellule lui vaudra ensuite des difficultés à marcher. En 1879, sa peine est commuée en bannissement perpétuel. Il gagne alors l'Angleterre. Il adressera en octobre 1879, avec un groupe de communards exilés, ses encouragements aux participants du Congrès ouvrier socialiste de Marseille. A Londres, il rencontrera en 1881, Malatesta et sa future compagne Emilia Carolina Trunzio (Cosenza, 9 juillet 1858 - Londres, 17 Mars 1919) c'est la sœur adoptive de l’internationaliste Tito Zanardelli qu’elle était venue retrouver à Londres en 1879 et où elle exerçait le métier de couturière. Elle aurait été la compagne de Malatesta depuis les années 1870. Elle avait été adoptée par la famille Zanardelli (après avoir perdu ses parents morts du choléra) et il est donc probable que Malatesta l’ait rencontrée par l’entremise de son frère adoptif Tito Zanardelli.
Le 1er mai 1880, Giovanni et Emilia, à l’occasion d’un grand banquet populaire au restaurant La Cloche, (auquel assistaient notamment Antoine Arnaud et Jean-Baptiste Clément), annonçaient par la note suivante qu’ils se mettaient en union libre :
"Les soussignés se font un devoir de vous annoncer que, le 1er mai 1880, ils contracteront une union libre, en présence de quelques amis socialistes invités et réunis tout simplement pour en recevoir communication.
Les raisons qui les ont déterminés à se passer du mariage juridique ainsi que du mariage religieux, c'est qu'ils les considèrent comme des institutions bourgeoises crées dans le seul but de régler les questions de propriété et d'héritage, n'offrant aucune garantie sérieuse aux prolétaires des deux sexes, consacrant l'assujettissement de la femme, engagent pour l'avenir les volontés et les consciences, sans tenir compte des caractères, et s'opposant à la dissolubilité, qui est la base de tout contrat.
La question des enfants sera réglée ultérieurement de la manière la plus conforme à la justice et selon la situation qui leur sera faite par la société bourgeoise.
Salutations fraternelles. Giovanni Defendi, Emilia Tronzi-Zanardelli".

A cette occasion, Tito Zanardelli alors rédacteur à "L’Égalité" prononça un long discours. Parmi les nombreuses lettres de félicitations figuraient celles de la rédaction de "L’Égalité" et de Benoît Malon, ainsi que celles de nombreux socialistes italiens. Malatesta ira quant à lui, jusqu’à les aider à s’acheter une épicerie fine, (huile, fromage et vin) au 112 High Street à Islington où tous trois demeuraient ensemble.
Malatesta accompagnait souvent Giovanni dans ses livraisons, et tous les deux étaient très connus dans la colonie italienne. Le ménage (amour-libriste?) Defendi-Trunzio-Malatesta éleva six enfants : Luigia appelée Virginia (mariée plus tard à l’anarchiste Giulio Rossi), Enrico né le 3 septembre 1883 (fils probable de Malatesta), Cocò ( née vers 1887-88), Giulietta née vers 1890, connue sous le nom Giugiù (et qui plus tard sera la compagne de l’anarchiste Antonio Fabrizi), Adele née en 1892 ( fille probable de Malatesta), et une dernière fille dont nous ne connaissons pas le prénom (peut-être, Giannetta). A noter que Giovanni Defendi vouait à Malatesta une admiration qui "confinait à l’idolatrerie". Sous le nom de Jean Joseph (Giovanni, Giuseppe, en italien) Defendi figurait en 1894 sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue d’une "surveillance spéciale aux frontières". Selon la police, c’était lui qui aurait logé Pouget à son arrivée à Londres en février 1894. La police notait que plusieurs réunions d’anarchistes italiens - dont Malatesta, F. Cini, Polidori et Tocci - se tenaient fréquemment à son domicile.
Le fils probable de Malatesta, Enrico (qui portait le nom de Defendi), fut un militant anarchiste actif dès la fin du siècle. En mars 1897 (à 14 ans) il avait accompagné Malatesta à Ancône pour y diriger "L'Agitazione". A cette occasion, le jeune homme servait d’estafette à la rédaction du journal. Le 30 mai 1898, le tribunal d’Ancône le condamnera, pour "insubordination et propagande subversive", à six mois de prison. Le 28 novembre suivant, il sera libéré, mais expulsé d’Italie il retournera en Angleterre. Au fil des années, toute la famille Defendi participera à toutes les initiatives organisées par les anarchistes italiens de Londres. Giovanni et le fils Enrico, s’occupant des circulaires annonçant la publication des journaux : "L’Internazionale" (Londres, 4 numéros du 12 janvier au 5 mai 1901) édité par G. Pietraroja et Silvio Corio et "La Rivoluzione sociale" (Londres, du 4 octobre 1902 au 5 avril 1903) dont Enrico était le responsable des abonnements. Giovanni Defendi, avec l’âge et après la mort de tuberculose d'Enrico le 8 novembre 1916 à Londres, puis de sa compagne Emilia en 1919, abandonna progressivement tout engagement politique. Il décéda à son tour à Londres, le 10 octobre 1925.
Quand à Malatesta, qui selon l’informateur de police "Virgilio" aurait décidé de laisser tous ses biens aux enfants Defendi, il restera très discret sur sa relation avec la famille Defendi et avec Emilia en particulier, laissant entendre dans une lettre à Luigi Fabbri que tous les enfants étaient des Defendi, et que sa relation avec Emilia n’était que de la "camaraderie". Certes, mais peut-être comme l’a défini plus tard E. Armand, de la "Camaraderie amoureuse" ?

 

 



Michel Ragon le 1er mai à Arras
(photo E. B-C)

Le 24 juin 1924, naissance de Michel RAGON à Marseille.
Ecrivain prolétarien, poète, critique et historien d'art et d'architecture, compagnon de route de l'anarchie.
Après une enfance vendéenne et des petits boulots, il se passionne pour la littérature prolétarienne. De sa rencontre avec Henry Poulaille et le mouvement libertaire naîtra sa vocation d'écrivain et son engagement anarchiste. Véritable autodidacte, il collabore à divers journaux comme "Les cahiers du peuple" dont il est rédacteur en chef. Sa soif de connaissance l'amène à découvrir et fréquenter le milieu des peintres. Il devient critique d'art, membre du groupe Cobra en 1949. Il publie ses premiers romans autobiographiques : "Drôles de métiers" Drôles de voyages". En 1954 son recueil de poésie "Cosmopolites" reçoit le "Prix des Poètes". Il se passionne ensuite pour l'architecture et écrit plusieurs ouvrages qui font toujours référence en la matière. Il réalise également une nouvelle "Histoire de la littérature prolétarienne en France" (1974), puis des romans tel que "Les mouchoirs rouges de Cholet" (1983) qui rencontrent un vif succès.
Parmi ses très nombreux livres, citons particulièrement, "La voie libertaire"(Terre Humaine (1991), "La mémoire des vaincus" (1990), "Le roman de Rabelais" (1993), "Un si bel espoir (1998), "Georges et Louise" (2000), etc.
Il est mort à Paris le 14 février 2020.
" La voie libertaire n'est pas confortable. Elle est, puisque minoritaire, la voie de la solitude et du doute. Pourquoi, dès mes vingt-cinq, ai-je emprunté celle-là et non pas l'autre ? Pourquoi, après un aussi long parcours, ai-je acquis la certitude que cette voie était la seule qui vaille la peine d'être fréquentée ? "
Site de Michel Ragon : ici. et fiche Wikipédia : .

 

 

 

 

André Laude
(archives Marie-Pierre Aynès)

Le 24 juin 1995, mort d'André LAUDE à Paris.
Poète et écrivain, militant anarchiste et anticolonialiste, journaliste, surréaliste.
Il est né le 3 mars 1936 à Paris, d'un père ancien mineur, et d'une mère qu'il perdra prématurément (à l'âge de deux ans). En 1939, son père est mobilisé.
Après l'école primaire, et le cours complémentaire à Aulnay-sous-bois (93), André Laude tente sans succès le concours d'entrée à l'Ecole normale d'instituteurs puis cessera ses études vers 1953.
En 1954, à 18 ans, il publie sa première plaquette de poésie "La Couleur végétale". Sa rencontre avec le poète Serge Wellens qui édite les "Cahiers de l'Orphéon"est déterminante, celui-ci publie en 1956 le recueil d'André Laude "Pétales du chant". Autre rencontre : celle de Michel Donnet, instituteur anarchiste (secrétaire en 1953 de la nouvelle "Fédération Communiste Libertaire"), qui lui fait découvrir les idées anarchistes (et qui mourra dans un accident de voiture en 1957).
Jeune poète anarchiste, André Laude fréquente à Paris les surréalistes André Breton, Benjamin Péret, et collabore au "Libertaire", à "Combat", et aux nombreuses revues de poésie qui fleurissent en ce début des années soixante. En 1954, journaliste anticolonialiste, il apporte son soutien aux révolutionnaires algériens indépendantistes, insoumis dès 1956 il entre dans la clandestinité mais il est arrêté et emprisonné quelques temps avant d'être amnistié.
A l'indépendance, il fonde à Alger une agence de presse, mais après la chute de Ben Bella (1965) il rentre en France et passe en procès pour "collaboration avec l'ennemi", André Breton viendra témoigner en sa faveur. La poésie devient sa raison de vivre, il n'en poursuit pas moins une carrière de journaliste, collaborant au "Monde" aux "Nouvelles littéraires" à l'hebdomadaire "Tribune socialiste" du PSU "Parti Socialiste Unifié" où il militera un temps.
En 1968, il participe à "l'Internationale situationniste", et devient l'ami de Raoul Vaneigem, Guy Debord et Daniel Cohn-Bendit. Il se lie également avec des artistes du mouvement "Cobra" et avec des photographes comme Doisneau et Cartier-Bresson.
Il participe aux revues comme "Le Fou Parle" de Jacques Vallet, "Hors Jeu", "Albatroz" où il publiera ses derniers recueils. Trop courte mais intense carrière, le poète sans domicile fixe aura eu le temps d'avoir un fils et une fille.
"Seuls les poètes qui prônent le désordre sont, à mes yeux d'authentiques poètes" in "Comme une blessure rapprochée du soleil" (1979).
On notera, parmi ses nombreux recueils de poésie : "Occitanie premier cahier de revendication" (1972) dans lequel il renoue avec ses orignes parternelles, "Testament de Ravachol" (1974), "53 Polonaises" (1989) etc. Et parmi ses romans : "Joyeuses apocalypse" (1972), "Rue des merguez" (1979), "Liberté couleur d'homme "(1980) etc.
Il a également écrit d'une petite histoire de la pensée libertaire (publiée par la revue "Planète" en 1968).
"Il mourut comme proscrit pour avoir été un trop parfait amant de la liberté." hommage de Serge Wellens.
Les Editions de la Différence ont réédité (en un épais volume), en octobre 2008, son "Oeuvre Poétique".

 

 

Le 24 juin 1880, naissance de Georges DURUPT

 

Le 24 juin 1882, naissance de François MAYOUX

 

Le 24 juin 1915, mort de Charles GOGUMUS

 

Le 24 juin 1917, mort de Jean-Louis PINDY

 

Le 24 juin 1935, mort de Luigi FABBRI

 

Le 24 juin 1957, mort de Frantisek KUPKA

 

 

 fil bombe

 

poignard de caserio 



Caserio poignardant Sadi Carnot

Le 24 juin 1894, à Lyon, l'anarchiste italien Geronimo Sante CASERIO poignarde le président français Sadi Carnot pour venger l'exécution d'Auguste VAILLANT. Sadi Carnot succombe à ses blessures et la foule hystérique pille les magasins italiens. Caserio, arrêté, sera guillotiné le 16 août 1894.

 

 

fil chouette

 

journal "L'Homme libre"  n10

En-tête du numéro 10, daté 15 au 30 novembre 1899

journal "L'Homme Libre " de 1904

En-tête du numéro du dernier numéro du journal le 26 mars 1904

Le 24 juin 1899, à Paris, sortie du premier numéro de "L'Homme Libre" sous-titré "Révolutionnaire, Sociologique, Artistique, Scientifique". Cet hebdomadaire publié par Ernest Girault suspendra sa publication en décembre de la même année à son onzième numéro. Il ressortira le 14 novembre 1903, et ce jusqu'au 26 mars 1904 (vingt numéros parus).
Epigraphe : "Par le Savoir, par la Volonté, par l'intensité de la Vie, par la Force, nous voulons créer une race d'hommes libres.

 

 

fil chouette

 

journa A Aurora n1 de 1900

En-tête du premier numéro daté du dimanche 24 juin 1900

journal A Aurora n1 de 1910

En-tête du numéro 1 (série II) daté du 10 juillet 1910

journal A Aurora n158 de 1913

En-tête du numéro 153 (série II) daté du 29 juin 1913 (numérisé ici.)

journal A Aurora n6 de 1919

En-tête du numéro 6 (série V) daté du 1er juin 1919

Le 24 juin 1900, à Porto (Portugal) sortie du premier numéro du journal "A Aurora" (L'Aurore). Hebdomadaire créé et dirigé par António Alves Peireira. Seul un deuxième numéro paraîtra le 1er juillet 1900.
Mais le journal réapparaît dix ans plus tard le 10 juillet 1910 pour une série II, qui ira jusqu'au n° 160 ( 17 août 1913) avec l'épigraphe :"A cada em segundo as suas necessidades De cada um segundo as suas forças" (A chacun selon ses besoins, De chacun selon ses forces). A noter qu'à partir 13 octobre 1912 il devient la propriété du Groupe Aurora Social.
Puis une série III, partant du 9 janvier 1915, jusqu'au 18 juin 1916 (propriété du Groupe de propagande libertaire); une série IV, du 3 décembre 1916 au 16 juin 1918, et une dernière série, la Vème, du 23 mars 1919 jusqu'au moins le 1er juin 1919 (voir ce numéro ici.).
Le journal "A Comuna" lui succèdera à partir du 1er mai 1920.

almanaque A Aurora 1913

L'Almanaque de "A Aurora" pour 1913


 

 

 fil zig

 

Le 24 juin 1919, aux Etats-Unis après l'attentat contre la maison de l'avocat général Palmer du 2 juin 1919, l'anarchiste Luigi GALLEANI et les collaborateurs du journal "Cronaca Sovversiva" sont expulsés des U.S.A.

 

fil chouette

 

journal L'idea libera de 1946

En-tête de ce numéro unique (numérisé ici.)

Le 24 juin 1946, à Florence (Italie), sortie du numéro unique du journal "L'Idea Libera" (L'Idée Libre). Le gérant du journal est Lato Latini.