brochure l'esprit de révolte

Brochure n° 42 des "Temps Nouveaux" (1914) de Pierre Kropotkine
Dessin Aristide Delannoy

 

Ephéméride Anarchiste

1er septembre

 

Le 1er septembre 1845, naissance de Félicien BONNET,à St-Marcellin (Isère).
Militant anarchiste lyonnais.
Ouvrier menuisier, après avoir milité un temps avec les républicains puis les radicaux socialistes, il rejoint en 1881, les anarchistes. Membre de la "Fédération révolutionnaire de la région Est" et collaborateur du journal ouvrier "Le Droit social" puis de "l'Etendard révolutionnaire". Il est arrêté le 19 novembre 1882, après les violentes manifestations de Montceau-les-Mines et l'attentat de la place Bellecour à Lyon. Il est jugé à partir du 8 janvier 1883 dans le cadre du procès dit des 66. D'abord condamné à 15 mois de prison, sa peine sera réduite ensuite à 1 an d'emprisonnement. En 1891, il crée un groupe anarchiste à Vaise, mais cela lui attire une surveillance de la police qui l'arrête et perquisitionne son domicile le 22 avril 1892. Il est remis en liberté le 3 mai, mais cette nouvelle intimidation policière semble avoir eu raison de son militantisme, où bien s'est-il montré plus discret.

 

 

Le 1er septembre 1856, naissance de Joseph TRENTA à Rives-sur-Fures (Isère).
Militant anarchiste lyonnais.
Originaire d'une famille italienne fixée à Lyon en 1864, il devient avec son frère Hyacinthe TRENTA (né le 17 août 1957) un ouvrier spécialisé en mécanique de précision. Tous deux membres de la "Fédération révolutionnaire", ils assurent ensemble l'administration du journal "L'Etendard révolutionnaire". Les 13 et 14 août 1882, ils assistent à Genève à une réunion de la "Fédération jurassienne" organisée par Elisée Reclus. Mais le 19 novembre 1882, après les attentats de Lyon et de Montceau-Les-Mines, les deux frères sont arrêtés et condamnés dans le cadre du Procès dit des 66 à un an de prison. Par la suite ils cessèrent (au moins ouvertement) de militer, seul Hyacinthe Trenta se manifestera encore début 1897, mais il meurt deux mois plus tard (le 31 mars) de dégénérescence alcoolique.

 

 

 

Le 1er septembre 1869, mort de Julio CHAVEZ LOPEZ (fusillé) à Chalco, Mexique.
Révolutionnaire et propagandiste mexicain.
Elève durant 3 ans de l'école "De la raison et du socialisme" (fondée en 1865 par le fouriériste et proudhonien grec Plotino Rhodakanaty et son ami Francisco Zalacosta), à Chalco. Il en sort en 1868, fermement convaincu que seule une révolution agraire peut éliminer l'exploitation des paysans "Je suis socialiste parce que je suis ennemi de tous les gouvernements, et communiste parce qu'avec mes frères nous voulons travailler les terres en commun". En janvier 1869, à Puebla, il rassemble nombre de paysans mécontents et parvient à s'emparer d'armes. Le 20 avril 1869, à Chalco, il adresse un "Manifeste à tous les opprimés et pauvres du Mexique et de l'univers" dans lequel il préconise l'abolition du gouvernement et de l'exploitation pour résoudre le problème social. Le 1er mai 1869, avec un groupe de paysans, il oppose une résistance armée aux forces fédérales venues l'arrêter. Contraint de fuir la ville, il constitue alors rapidement une armée paysanne insurrectionnelle avec laquelle il s'empare de la ville de Puebla. Après avoir brûlé les archives administratives, il invite la population à se joindre à eux. Mais après avoir pris Apizaco, le groupe se heurte le 11 juin, à Ixmiquilpan, aux troupes fédérales qui les attendaient. Ils parviennent pourtant à se dégager. En juillet, alors que Julio Chavez se prépare avec 1500 paysans à attaquer la garnison d'Actopan (Etat de Hidalgo), ils sont surpris par la troupe; Julio est arrêté et remis aux policiers de Chalco qui le fusilleront.

 

 

Le 1er septembre 1929, naissance d'Eduardo COLOMBO

Le 1er septembre 1846, naissance de Carlo CAFIERO

 

Le 1er septembre 1903, mort de Bernard LAZARE

 

Le 1er septembre 1912, mort de Paul ROBIN

 

 

 

 

 

Le 1er septembre 1873, ouverture à Genève (Suisse), du 6ème Congrès de l'A.I.T (anti-autoritaire). Après avoir abordé le sujet de "la grève générale" et révisé ses statuts, "l'Association Internationale des Travailleurs" déclare qu'elle entend pratiquer envers tous les travailleurs du monde, quelle que soit l'organisation dont ils se dotent, la solidarité dans la lutte contre le capital pour réaliser l'affranchissement du travail. Elle considère également indispensable que les associations ouvrières s'organisent par corps de métier et qu'elles se fédèrent au point de vue régional et international. Le congrès se clôt le 6 septembre, aux cris de "Vive l'A.I.T! Vive la Révolution sociale!".

 

fil chouette

 

journal "el  Porvenir del Obrero" de 1903

En-tête du numéro 129 du 29 janvier 1903

journal "El Porvenir del Obrero" de 1906

En-tête du numéro 279 du 16 novembre 1906

Le 1er septembre 1898, à Mahón (Minorque, Iles Baléares), sortie du premier numéro du journal "El Porvenir del Obrero" (L'Avenir de l'Ouvrier). Il est d'abord publié par le coopératiste républicain Bartomeu Briones Mesa, en tant qu'organe de la société coopérative mutualiste du même nom. Lorsque Joan Mir y Mir en prend la direction à partir du numéro 15, du 20 octobre 1899, il lui donne une orientation clairement anarcho-syndicaliste et anarchiste et il devient le porte-parole de la «Societat Llibertària Agrupació Germinal» (Société libertaire Groupement Germinal). D'abord mensuel, il passe hebdomadaire à partir du 20 octobre 1899. A partir d'octobre 1900, il commencera à y avoir des irrégularités dans sa parution.
Entre 1905 et 1906, sortira un supplément (14 numéros au moins). Il comptera de nombreux collaborateurs de renom. Mais sa position favorable aux alliés durant la guerre (voir manifeste des 16) va provoquer des tensions entre ses collaborateurs. Il cessera de paraître le 4 octobre 1915, après 413 numéros.
Le numéro 372 du 11 septembre 1913 numérisé ici.

 

fil chouette


 journal le flambeau

En-tête du numéro 13 du 16 mars 1902 (dernier numéro)

Le 1er septembre 1901, à Vienne (Isère), sortie du premier numéro du journal bi-mensuel "Le Flambeau Organe des ennemis de l'autorité". Sa tribune est ouverte à toutes les opinions libertaires, Georges Butaud qui en est le gérant sera condamné pour ce fait. Il semblerait que le journal se soit ensuite déplacé à Paris, si l'on en juge par l'adresse modifiée que l'on peut remarquer sur l'image de ce dernier numéro. A noter que le journal s'ouvre à l'envers.
Le journal s'arrêtera l'année suivante, mais le titre sera repris à Bruxelles (Belgique) en 1902; à Alger entre 1923-1926; et à Brest entre 1927-1934.

 

 fil zig

 

 

Le 1er septembre 1909, Barcelone, faisant suite à la répression de la "Semaine tragique", le pouvoir monarchiste appuyé par les autorités ecclésiastiques, après avoir décrété l'Etat de siège et fermé les écoles laïques, fait arrêter le pédagogue libertaire et libre penseur Francisco FERRER. Accusé sans aucune preuve (voir procès du 9 octobre) d'être l'instigateur de la "Semaine tragique", il sera fusillé le 13 octobre, malgré la réprobation internationale.

 

fil chouette

 

journal le cri du soldat

En-tête du premier numéro

Le 1er septembre 1912, à Pantin (Seine-St-Denis), sortie du premier numéro du bimensuel "Le Cri du soldat", sous-titré "Bulletin non officiel des Armées de Terre et de Mer". Le responsable de ce journal antimilitariste est Emile Aubin. Le journal n'aura que trois numéros.
"... Notre but, c'est de semer dans les masses populaires la haine de l'armée... et nous ne cesserons le feu que lorsque avec la classe ouvrière en marche vers son émancipation intégrale, nous aurons flanqué définitivement par terre la Bastille militariste qui depuis des siècles opprime l'humanité. "
Extrait de ce numéro un .

 

fil chouette

 

revue "Der Ziegelbrenner"

Couverture de la revue

Le 1er septembre 1917, à Munich (Bavière, Allemagne), sortie du premier numéro de la revue "Der Zeigelbrenner" (Le Briquetier). Créée par Ret Marut, la revue sortira de façon irrégulière puis clandestinement (après l'écrasement de la République des conseils de Bavière) jusqu'en décembre 1921. Bravant la censure, elle pourfend la résignation guerrière, le militarisme et l'Etat.
"Je ne peux appartenir à aucun parti parce que je vois dans toute appartenance une limitation à ma liberté personnelle, parce que me conformer à un programme de parti m'ôte la possibilité d'évoluer vers ce que je considère le plus haut et le plus noble but sur terre: Avoir le droit d'être un être humain! "

In le n°15 de janvier 1919.

 

fil chouette

 

Journal " Bezvlastie" Louga 1921

En-tête du numéro (6?) du premier septembre 1921

Le 1er septembre 1921, à Louga (Russie), sortie de ce numéro (6?) du journal russe "Bezvlastie" (Acratie). Organe des anarchistes de Louga. En épigraphe : "Là où il y a du pouvoir il n'y a pas de liberté".

 

 

 

 fil zig

 

 

Le 1er septembre 1923, à Gijón, Espagne, le groupe d'action "Los Solidarios" (dont Durruti, Rafael Torres Escartín, Gregorio Suberviela, Eusebio Brau) déterminé à s'emparer d'argent pour acheter des armes dans le but de s'opposer à une future dictature (voir 13 septembre, coup d'Etat de Primo de Rivera) attaque en plein midi la Banque d'Espagne de Gijón et s'empare de 650 milles pesetas, mais se heurte à la "Guardia Civil". Couvrant la fuite de leurs complices, Eusebio Brau et Rafael Torres Escartín opposeront un feu nourri à la police, mais ne pourront semer leurs poursuivants. Localisé le lendemain près d'Oviedo, Eusebio Brau sera tué après avoir résisté avec Torres Escartín durant plusieurs heures à la police. Escartín, arrêté, sera torturé avant d'être emprisonné.

 

fil chouette

 

journa tierra

En-tête du premier numéro (doc. CIRA de Lausanne)

Le 1er septembre 1932, à Montevideo (Uruguay), sortie du premier numéro du journal "¡Tierra!" Périodique d'Idée de critique et d'orientation pour se libérer du capitalisme de l'Etat et de la propriété. Epigraphe : "Toutes les guerres sont des guerres de conquêtes de territoires ou de marchés, objectif du capitalisme. Le prolétariat doit leur opposer la Révolution sociale."
"Soumission! Ah, non; révolte et protestation parce que l'homme est chair à canon. Révolte et protestation parce que la femme est chair à plaisir. Par la révolte contre le dogme le croyant est devenu penseur, par la révolte contre l'autorité le citoyen est devenu un homme."
(Charles Malato)

 

 

 

fil chouette

 

journal "Accion libertaria"

En-tête du premier numéro daté du 1er septembre 1933

accion libertario n5

En-tête d'un numéro 5 du 20 avril 1934 (et non 1933 comme indiqué par erreur)

journal argentin Accion libertaria

En-tête du numéro 9 de décembre 1934 (doc. Cira Lausanne)

accion libertaria n80

En-tête du numéro 80 d'octobre 1944

Le 1er septembre 1933, à Buenos Aires (Argentine) sortie du premier numéro du mensuel "Acción Libertaria" Organe du "Comité Régional des Relations Anarchistes"(CRRA) qui donnera naissance en octobre 1935 à la FACA (Fédération Anarchiste Communiste Argentine). Ce journal qui sera publié pendant près de quarante ans cessera de paraître en mars 1971.

 

 

fil chouette

 

journal "L'Espagne antifasciste"

En-tête du premier numéro en date du 1er septembre 1937

Le 1er septembre 1937, à Bordeaux (Gironde), sortie du premier numéro du journal "L'Espagne Antifasciste" Organe trimestriel au service de la Révolution espagnole. Publication d'Aristide Lapeyre pour soutenir les compagnons anarchistes en Espagne. Quelques articles seront publiés en castillan. Collaboration de Paul Lapeyre, de Jean Barrué, de Robert Louzon, etc. Au moins 9 numéros parus jusqu'au 31 décembre 1937. Le journal fusionnera ensuite, début 1938, avec "L'Espagne Nouvelle".
Attention, ne pas confondre avec le journal
portant le même titre, mais publié en Espagne.

 

 

 fil yeux

 

 histoire de Radio libertaire par Yves Peyraut

L'histoire de Radio Libertaire par Yves Peyraut (1991)

Le 1er septembre 1981, à Paris, première émission de "Radio Libertaire", radio libre de la "Fédération Anarchiste", créée par des militants désireux de poursuivre l'aventure des radios libres (jusqu'alors systématiquement saisies par le pouvoir giscardien). Fonctionnant grâce à l'action bénévole de ses animat(rices)eurs-technicien(ne)s, qui ne sont pas forcément des militant(e)s, et au soutien financier de ses auditeurs et des artistes sympathisants libertaires (chanteurs, peintres, plasticiens, etc. ) qui, par le biais de galas (voir 13 décembre 1983) et d'expositions, lui permettront de résister à l'interdiction, puis à la saisie du 28 août 1983 (par le pouvoir socialiste).
Grâce au soutien, tant national qu'international, elle finit par imposer sa présence sur la bande FM, sur la fréquence de 89.4 MHz. "La plus rebelle des radios" a fêté ses dix ans, puis ses vingt ans, et ses trente ans d'existence et poursuit son chemin.
On peut désormais l'écouter via internet (voir notre page de liens).

 

demi soleil