Combattants italiens du groupe anarchiste Michele Schirru à Huesca (Aragon) en 1937
"LA NOSTRA PATRIA È IL MONDO INTERO
LA NOSTRA LEGGE È LA LIBERTÀ
GRUPPO ANARCHICO MICHELE SCHIRRU"
(Notre Patrie c'est le Monde entier
Notre loi la Liberté
Groupe anarchiste Michele Schirru)
"Lutter contre le
joug des maîtres de la terre
Masquant leur dictature en tapageurs discours;
Contre les trublions, les criminels de guerre,
Aigles noirs de haut vol et répugnants
vautours..."
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Antonia Fontanillas (jeune et sur la fin de sa vie)
Le 29 mai 1917, naissance d'Antonia FONTANILLAS BORRÁS à Barcelone (Catalogne).
Militante et propagandiste anarchiste catalane.
Elle est née dans une famille de militants. Encore enfant, elle émigre avec ses parents et ses frères à Mexico. Après d'expulsion de son père du Mexique en 1933, la famille retourne à Barcelone l'année suivante. Antonia commence à travailler comme lithographe et adhère à la CNT et aux Jeunesses Libertaires ( FIJL) dont elle sera la déléguée des Arts graphiques de la Fédération locale.
Pendant la guerre, elle tente de s’enrôler comme milicienne lors de l’expédition à Majorque, puis travaille à l’administration du quotidien "Solidaridad Obrera" à Barcelone. Restée dans cette ville après la victoire franquiste (1939), c'est à son domicile que sont composés clandestinement au moins 14 numéros de "Solidaridad Obrera" (de janvier à novembre 1945). Mais la répression ne tarde pas à s'abattre sur le groupe de militants éditant le journal. Le 7 novembre 1945, l'imprimerie est démantelée et l'appartement d'Antonia est perquisitionné par la police politique. Arrêtée avec le compagnon Lamesa, elle est interrogée à la préfecture de police Via Layetana, mais elle est finalement libérée le soir-même. D'autres militants plus impliqués ne seront remis en liberté provisoire que sept à huit mois plus tard. En 1953, alors que le procès de cette affaire va avoir lieu, le compagnon Lamesa lui conseille de charger "l’homme au sac" ! C'est bien plus tard, alors qu'elle était en France à Clermont-Ferrand, qu'elle apprend par Aurelio Miguel (lui-même) que celui-ci était "L’homme au sac", mais qu’étant passé en France avant le procès, il ne risquait rien, et avait donc endossé la plus grande responsabilité dans cette affaire de propagande clandestine.
Antonia n'en poursuit pas moins son activité, collaborant sous divers pseudonymes "Una joven libertaria", "Alba", etc., au journal clandestin "Ruta" (15 numéros, de juin à novembre 1946 et au moins 5 numéros de mars 1947 à mai 1948) et se chargeant des relations entre les prisonniers et leur avocat. En 1952, elle devient la compagne de Diego Camacho Escamez (dit Abel Paz) qui vient d'être libéré de prison. En 1953, ils partent en exil en France, à Brezolles, puis à Clermont-Ferrand, où elle continue de militer activement à la CNT, au sein du Mouvement Libertaire Espagnol et du groupe artistique local.
En 1958, elle se sépare de Diego Camacho et s’installe avec leur fils Ariel, à Dreux. En 1960, elle se lie avec le compagnon Antonio Cañete Rodríguez, tout en continuant à militer dans l’organisation et participant au groupe théâtral. Elle sera également la rédactrice du bulletin "Surco "(7 numéros de septembre 1966 à fin 1967) publié à Dreux, en français, espagnol et espéranto.
Militante de la Fédération Libertaire - CNT de Dreux jusqu’à sa dissolution, elle collabore ensuite aux "Agrupaciones Confederales" qui regroupaient les militants éditant le journal "Frente Libertario".
Après la mort de Franco (1975), elle participera à tous les congrès de la CNT de 1979 à 1983, puis à ceux de la CGT espagnole, à partir de 1983.
Elle prendra part à de nombreuses conférences, expositions, présentations de livres tant en Espagne qu’à l’étranger (Italie, Luxembourg, France) et collaborera au Centre International de Recherches sur l’Anarchisme (CIRA) dont elle était membre, et à des travaux de recherches sur le mouvement libertaire espagnol.
En 2007, elle était aux rencontres organisées par la CGT sur l’histoire du groupe "Mujeres Libres", et a collaboré au numéro spécial du centenaire de l'organisation "Solidaridad Obrera" (mai 2007). Elle est l’auteure de plusieurs travaux inédits "Der lo aprendo y vivido", 1996, (paru en italien); "Desde uno y otro lado de los Pirineos", 1993 ; "Testimonio sobre Germinal Gracia", 1992 ; "Francisca Saperas", 1995) et a également collaboré à l’édition de l’étude sur les Femmes libertaires "Mujeres libres : luchadoras libertarias" (Madrid, 1998), à l’anthologie de Luce Fabbri "La libertad entre la historia y la utopia" (Barcelone, 1998).
Elle est co-auteure avec Sonya Torres, de l'ouvrage "Lola Iturbe : vida e ideal de una luchadora anarquista" ( Ed. Virus, 2006).
Elle est décédée le 22 septembre 2014 à Dreux (Eure-et-Loir).
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