La Cloche révolutionnaire
( image empruntée au CIRA de Marseille )
Ephéméride Anarchiste
15 juin
Vera Figner en 1880
Le 15 juin 1942, mort de
Vera FIGNER, née le 25 juin 1852 du calendrier Julien (7
juillet), à Kazan ( Russie).
Figure marquante du mouvement
populiste russe, bakouniniste puis socialiste
révolutionnaire.
Née dans une famille de l'aristocratie, elle part en 1872
à Zurich (Suisse) pour y terminer des études de
médecine. Elle y découvre les idées de
Bakounine et adhère à
l'A.I.T anti-autoritaire. En 1875, alors que la répression
frappe les révolutionnaires à Moscou, elle regagne la
Russie pour poursuivre la lutte. Elle travaille d'abord comme
infirmière dans les campagnes puis s'engage dans l'action
clandestine, militante de "Terre et Liberté" puis du groupe
"Volonté du Peuple",
avec lesquels elle participe à l'organisation des attentats
contre le Tsar.
Alexandre II est tué le 1er mars 1881, mais le nouveau pouvoir
décime les révolutionnaires. En 1882, seule
représentante du mouvement en Russie, elle rejoint les
socialistes révolutionnaires. Le 10 février 1883,
trahie par un militant, elle est arrêtée par la police.
Condamnée à mort le 28 septembre 1884, sa peine est
ensuite commuée en réclusion à
perpétuité, dans la forteresse de Schlusselbourg
jusqu'en septembre 1904, puis dans le nord où elle est
déportée, avant d'être libérée
à l'amnistie de 1905. Elle quitte alors la Russie pour
l'Europe où elle crée des comités de secours aux
prisonniers russes, tâche quelle continuera d'assumer à
son retour en Russie en 1915. Elle assiste à la
révolution d'octobre 1917, avant d'entreprendre
l'écriture de ses mémoires dont le 3e tome sortira en
1924 ( traduites en français par
Victor Serge).
Elle assistera impuissante à l'écrasement de la
liberté par les bolchéviques, puis à l'invasion
nazie.
Gérard Duvergé
(coll. Denise Arrès-Lapoque)
Le 15 juin 1896, naissance
de Gérard DUVERGE, dit Fred DURTAIN, dit CHEVALIER à
Monségur (Gironde).
Instituteur libertaire, militant anarchiste et résistant
antifasciste.
Fils de gendarme, il s'engage durant le premier conflit mondial, puis
devient instituteur. En 1935, il découvre l'anarchisme et
collaborera dès lors à la presse libertaire. En 1936 il
milite au groupe anarchiste d'Agen et participe aussi au
activités de "la Libre Pensée" et de "la Ligue
Internationale des Combattants de la Paix".
Mais son idéal de paix se manifeste également dans le
cadre de la Fédération des oeuvres laïques, par
l'organisation avec sa compagne Henriette de campings de jeunes
à qui ils font découvrir d'autres horizons.
En 1939, l'Espagne républicaine est vaincue, les
réfugiés sont parqués dans des camps du sud de
la France, les Duvergé hébergent des exilés chez
eux. En collaboration avec Aristide
Lapeyre, une école libertaire se met en place à
Agen pour la rentrée de septembre, mais la guerre
éclate et Gérard est mobilisé en Alsace.
Révoqué de l'enseignement en 1940,
réintégré en 42, il s'engage dans la
résistance antifasciste "Libération" puis "F.T.P". En
1942, il donne son adhésion au PC, plus dans un soucis
d'efficacité pour la lutte clandestine que par adhésion
idéologique semble-t-il. En 1943, il prend part au "M.U.R"
Mouvement Unis de la Résistance dans le Lot et Garonne.
Le 28 janvier 1944, il est arrêté pour la seconde fois,
et meurt le lendemain, après avoir été
torturé sans succès par la Gestapo.
" L'enfant n'est pas la
propriété des parents. Ceux-ci n'ont pas le droit de le
plier aux exigences de leur égoisme, de leur propre servitude.
Leur rôle consiste à lui procurer la subsistance qu'il
ne peut se procurer lui-même et à le protéger
contre la société."
In le bulletin du SNI de juin 1936
A lire sa biographie réalisée par Bernard Lareynie:
"L'instit, le campeur, le résistant, Gérard
Duvergé le libertaire".
Carte postale de la statue de Thiers à St-Germain-en-Laye
Dans la nuit du 15 au 16 juin 1881, à St-Germain-en-Laye, un attentat anarchiste a lieu contre la statue d'Adolphe Thiers qui a été inaugurée récemment. Mais la bombe, qui est en fait une boîte de sardines remplie d'explosifs, ne provoque pas de dégâts sur la statue du tyran.
Ce premier attentat (manqué), inaugure en France l'ère de la "propagande par le fait". Bien qu'il ait été réalisé par des compagnons anarchistes désireux de détruire ce symbole de la réaction versaillaise contre la Commune de Paris, cet attentat est en fait une provocation voulue par le préfet de police de Paris Louis Andrieux qui finançait également un journal anarchiste "La Révolution Sociale" avec les deniers public. "Je connaissais ce complot plein d'horreur; je savais l'heure du départ pour Saint-Germain; je connaissais aussi l'heure du crime projeté.
Qu'allais-je faire?
Il fallait que l'acte fût consommé pour que la répression fût possible." Dans : Louis Andrieux "Souvenirs d'un préfet de police" (1885).
Mais le fait que cet attentat ne provoque pas de dégâts évitera aux compagnons d'être poursuivis par la justice.
En-tête du journal du 15 septembre 1901
Le 15 juin 1900, à Paris, sortie
du premier numéro de "L'Education Libertaire" Revue mensuelle
internationale, Organe des bibliothèques d'éducation
libertaire. D'abord imprimée, elle est ensuite
réalisée à l'autocopiste. Sa publication est en
fait le prolongement d'une tentative de création en
février 1899 d'une "Ecole
libertaire". La revue s'arrêtera en mars-avril 1902.
En-tête du n° 33 du journal du 9 août 1902
Le 15 juin 1900, à Liège (Belgique), sortie
du premier numéro du
bimensuel (puis hebdomadaire) "Le Réveil
des Travailleurs"Journal d'émancipation populaire puis
Organe Libertaire. L'anarchiste belge Georges Thonar en sera un des
responsables. Le journal tirera jusqu'à 1700 exemplaires, mais
s'arrêtera en avril 1903.
En-tête du numéo 5 du 19 octobre 1907 (doc. Mundaneum, Mons, Belgique)
En-tête du numéro 10 du 21 mars 1908
Le 15 juin 1907,
à Boitsfort (Belgique) sortie dans l'imprimerie de la Colonie
Communiste-Libertaire "L'Expérience" du premier numéro
du mensuel "Le Communiste". Parmi les
collaborateurs du journal, citons Emile Chapelier, initiateur avec sa
compagne (en 1905) de la colonie "l'Expérience"
(installée initialement à Stockel-Bois),
Pierre Kropotkine,
Elisée Reclus, Alexandra Myrial
(David-Neel), Alexandre
Schapiro, Adolphe Balle, Victor
Serge, etc.
Le journal (qui succède à "L'Emancipateur") s'arrêtera en août 1908, et sera
remplacé par "Le Révolté" (qui en conservera la numérotation).
Epigraphe: "Le Vérité te
fera libre. La Liberté te rendra bon."
En-tête du premier numéro daté du 15 janvier 1911
Le 15 janvier 1911, à San José (Costa Rica), sortie du premier numéro de la revue "Renovación" (Rénovation), Sociologie, Art, Science, Pédagogie rationaliste. En une de ce numéro un Salut Fraternel d'Ansemo Lorenzo adressé depuis Barcelone (en décembre 1910) : Trabajadores americanos: Invitado á contribuir á la difusión, desde esta revista, del ideal emancipador del proletariado y á trabajar por el establecimiento de la igualdad social con la libre participación de todos en el patrimonio universal; honorado con tal invitación, y satifecho por pensar, hablar y escribir en el idioma español, que á tan gran distancia de Barcelona, me pone en comunicación directa con immenso núméro de lectores, pongo manos á la obra con fe inalterable y convicción profunda, dirigiendo fraternal saludo á mis compañeros de América, deseandoles salud y energia emancipadora." (Travailleurs américains: invités à contribuer à la diffusion, avec cette revue, de l'idéal émancipateur du prolétariat et à œuvrer pour l'instauration de l'égalité sociale avec la libre participation de tous au patrimoine universel; honoré d'une telle invitation, et satisfait de penser, de parler et d'écrire en espagnol, à une si grande distance de Barcelone, qui me met en communication directe avec un nombre immense de lecteurs, je travaille avec une foi inaltérable et une conviction profonde, et adresse un salut fraternellement aux compagnons d'Amérique en leur souhaitant santé et énergie émancipatrice ).
Cette revue bimensuelle a été fondée par le poète et écrivain José María Zeledón, avec la collaboration d'Anselmo Lorenzo. En 1914, Carmen Lyra prend la direction et met l'accent sur les publications littéraires, toujours avec une tendance moderniste. Elle était parrainée par le groupe de librairies "La Lectura Barata", et éditée par l'anarchiste et syndicaliste Ricardo Falcó Mayo qui la sortira jusqu'en 1919 (84 numéros parus).
En-tête du numéro un (doc. Cira de Lausanne)
Le 15 juin 1930, à Buenos Aires (Argentine), sortie du premier numéro du journal "Libre Examen". Cette publication anarchiste, réalisée grâce à un soutien volontaire, paraît quand elle peut. Le journal publie dans ce premier numéro une lettre de Simón Radowitzky, qui a été récement libéré (en avril) du bagne d'Ushuaia et qui vit exilé à Montevideo.
En-tête du numéro 4 du 2 août 1930
Le 15 juin 1930, à Igualada (Catalogne), sortie du premier numéro du journal "El Sembrador" (Le Semeur). Périodique bi-mensuel, qui passera hebdomadaire un an plus tard, avant de revenir bi-mensuel en mars 1932 et mensuel en janvier 1934, sa dernière année de parution. Ce périodique anarcho-syndicaliste publié par José Anselmo changera son dessin d'en-tête le 23 janvier 1932, il sera ensuite publié en catalan. Cent vingt et un numéros sont sortis, le dernier en date du 22 décembre 1934. A noter que ce même journal était déja paru entre janvier et juillet 1926 (7 numéros). Le titre continuera d'être utilisé à diverses époques, jusqu'en 1981.
Le 15 juin 2001, à
Göteborg, en Suède, alors que s'ouvre le Sommet de
l'Union européenne (et après les manifestations de la
veille contre la venue du pollueur américain, W. Bush), la
ville est en état de siège pour faire face aux
militants antimondialisation qui sont parvenus, grâce à
internet, à déjouer les barrages frontaliers. Mais
alors que des manifestants tentent, comme à
Seattle, de perturber
l'ouverture du sommet, des policiers dégainent leur pistolet
et ouvrent le feu. Trois manifestants s'écroulent
touchés par balles; le plus gravement atteint (2 balles dans
le corps) sera hospitalisé entre la vie et la mort.
Mais ce sont les dirigeants de l'Union qui, effrayés par la
contestation antimondialisation, stigmatisent les groupes de
radicaux, dont les anarchistes, les qualifiant sans vergogne de
criminels. Voir également
Gênes et Sommet du
G8.