Carte postale espérantiste illustrée par Adolphe Willette
Al Elisée Reclus"Unu mamo por ciu Uno koro por ciuj"
"Un sein pour chacun Un coeur pour tous"
Ephéméride Anarchiste
4 février
Paul Napoléon Roinard
Le 4 février 1856,
naissance de Paul Napoléon ROINARD en Seine Maritime.
Poète libertaire (injustement méconnu).
Après avoir rompu avec sa famille, il arrive à Paris.
Dans la dèche, il fréquente néanmoins des
artistes tel qu'Auguste Rodin. Il publie ses premiers poèmes
"Nos plaies" (1886) qui sont autant de pamphlets contre la
société bourgeoise. Puis il fonde avec quelques amis le
groupe "La butte"qui aura quelque influence sur la littérature
libertaire. En 1891, il crée, avec Zo
d'Axa, le périodique
"L'Endehors", représentant
les anarchistes individualistes. il collabore à "La Plume",
à "La Phalange", et dirige la revue "Septentrionale". Il
fréquente les poètes et artistes : Mallarmé,
Verlaine, Laurent Tailhade, etc.
Ses principales oeuvres sont "La mort du Rêve", "La
légende Rouge", "Le donneur d'illusions", "Les
miroirs",etc.
"Un peuple a-t-il
jamais profité d'une guerre?
Drapeaux...
S'ils changent leur couleur, elle ne change guère,
Tous sont rouges du sang qu'on a versé pour eux.
Guerre à la guerre!
in "Les patries".
William Dudley Haywood
Le 4 février 1869,
naissance de William Dudley HAYWOOD dit "Big Bill" à Salt Lake
City (Utah).
Anarcho-syndicaliste américain.
A l'âge de 15 ans, il commence à travailler à la
mine. Il dirige la "Western Federation of miners" de 1900 à
1905. Cette même année, il participe à la
fondation de l'I.W.W, avec pour objectif
la création d'une union de tous les travailleurs. En 1906, il
est jugé, avec d'autres compagnons, pour le meurtre de
l'ancien gouverneur de l'Idaho. Mais ils seront acquittés.
En 1918, il fait partie des 165 militants de l'I.W.W,
condamnés pour leur opposition à "l'effort de guerre".
Libéré en 1921, il est expulsé et part pour la
Russie, où il restera jusqu'à sa mort, le 18 mai
1928.
François Salsou
Le 4 février 1876,
naissance de Mélanie François SALSOU à Montlaur (Aveyron).
Anarchiste naturien, partisan de la propagande par le fait.
Fils de cultivateurs pauvres, il devient orphelin de son père en 1891. Cadet de trois soeurs et d'un frère, il obtient son Certificat d'études primaires et, à 15 ans, travaille chez un conservateur des hypothèques où il lit "La Révolution sociale" de Proudhon. Il reste deux ans dans cette place avant de partir pour Montpellier, puis Alger. De retour en métropole, il manifeste des idées anarchistes à la nouvelle de l'assassinat de Carnot. Il travaille comme garçon pâtissier, mais est arrêté à Nemours pour vagabondage, et est
finalement condamné par le tribunal de Fontainebleau le 24 octobre 1894 (en vertu des lois
scélérates) à trois mois de prison pour
propagande anarchiste. Il sera également condamné, le
17 juin 1899, à huit mois de prison pour une tentative
d'homicide (après avoir porté des coups de couteau à un ouvrier qui l'avait insulté).
Partisan de la propagande par le fait, après avoir songé à s'en prendre à Rothschild, puis au président Casimir Perrier qu'il tient pour responsable des lois scélérates, le 2 août 1900, quelques jours
après l'attentat de
Gaetano Bresci contre le roi d'Italie, il
tente de tuer le Shah de Perse, en visite officielle en France.
Il parvient
à sauter sur le marchepied du landau officiel, mais n'arrive
pas à faire feu, son revolver étant défectueux. Il est aussitôt désarmé et arrêté par les agents. Cet attentat manqué ne sera pas pris au sérieux, jusque dans la presse libertaire ; André Girard, dans "Les Temps Nouveaux", mettra en doute sa sincérité et ira comme Rochefort jusqu'à le soupçonner d'être un agent provocateur à la solde du préfet Lépine. L’instruction judicaire montrera qu’il avait agi seul, que sa compagne Augustine Coadet ignorait ses intentions, que son ami le chansonnier anarchiste Auguste Valette n’avait aucune responsabilité dans cet attentat. C'est cependant grâce à ce dernier que François Salsou avait rencontré le poète libertaire Paul Paillette, avec qui il partageait les idées naturiennes.
Le 10 novembre 1900, François Salsou est jugé par la Cour d'Assises de la Seine en une seule après-midi. Il est défendu par Me Lagasse (avocat de Ravachol et de Léauthier), mais les jurés qui ne lui reconnaissent pas de circonstances atténuantes le condamnent aux travaux forcés à perpétuité. Envoyé au bagne de St-Martin de Ré, il embarque le 31 mai 1901 pour Cayenne et les "Iles du Salut", il y décède environ un mois après son arrivée, le 19 juillet 1901, officiellement des suites de diarrhées et de fièvres. Son corps sera ensuite jeté aux requins sous les yeux amusés des médecins et lieutenants de troupes qui en firent des photos.
A lire la brochure Graine d'ananar de Michel Delmouly consacré à François Salsou (Ed. du Monde Libertaire).
Giovanni Passannante
(à l'époque de son attentat)
Le 4 (ou 14 ?) février 1910, mort de Giovanni PASSANNANTE à
l'asile d'aliénés de Montelupo Fiorentino (Italie).
Militant républicain puis anarchiste, auteur d'une tentative
de régicide sur le roi Humbert Ier.
Il naît le 19 (ou 9 ?) février 1849, à Salvia,
commune de la province de Potenza (rebaptisée après
l'attentat : Savoia di Lucania), dans une pauvre famille et commence
encore enfant à travailler. En mai 1870, arrêté
alors qu'il affichait un manifeste républicain exaltant
Giuseppe Mazzini et Garibaldi, il est accusé de conspiration
en vue de détruire la monarchie et proclamer la
République. Il recouvre sa liberté après
l'amnistie d'octobre 1870. Il travaille ensuite comme cuisinier et
adhère au "Groupe Libertaire République
Universelle".
Le 17 novembre 1878 à
Naples, il tente de poignarder avec un couteau le roi Humbert Ier,
mais ne réussit qu'à lui infliger une
légère blessure. Cet acte provoquera néanmoins
la chute du gouvernement. Arrêté, Passannante est
torturé pour lui faire avouer le nom d'éventuels
complices, alors qu'il a agi totalement seul. Lors de son
procès qui se tient les 6 et 7 mars 1879, il est
condamné à mort. Peine commuée ensuite en
réclusion à perpétuité; il est alors
enfermé enchaîné dans un cachot minuscule et
immonde du pénitencier de Portoferraio sur l'Ile d'Elbe. Ce
traitement inhumain finira par lui faire perdre la raison.
Placé dans un asile de fous, il y meurt en février
1910. Mais l'acharnement étatique ne s'arrêtera pas
là, son cadavre est décapité et son corps
donné aux chiens. Sa tête seule est conservée
pour servir à étayer les théories morphologistes
fumeuses de Cesare Lombroso. Le crâne de Passannante et son
cerveau plongé dans un bain de formol finiront en objet de
curiosité au Musée de l'Institut de criminologie de
Rome.
Ce n'est que le 10 mai 2007
(soit presque un siècle après sa mort) que ses restes
seront enterrés dans son village natal après de vives
polémiques, la mobilisation d'artistes et d'intellectuels pour
exiger qu'il ait une sépulture.
Le 4 février 1883, à Pistoia (Toscane, Italie), sortie du premier numéro du journal "Ilota"(Ilote, esclave). Publication hebdomadaire dirigée par Giuseppe Manzini. Expression d'un groupe qui se définit comme "socialiste anarchiste révolutionnaire" et qui tentera de concilier la branche internationaliste, insurrectionnelle et illégaliste avec la fraction du Parti socialiste révolutionnaire de Romagne, proposition qui fera réagir Errico Malatesta et alimentera un débat avec Francesco Natta et Francesco Pezzi. Le débat sera interrompu avec l'arrestation, en mai, de Malatesta, qui est accusé d'avoir distribué un manifeste subversif à l'occasion du 12ème anniversaire de la Commune de Paris.
Dix sept numéros du journal sortiront jusqu'au 20 juin 1883, Manzini ayant été arrêté pour avoir le 2 juin commémoré le premier l'anniversaire de la mort de Garibaldi, lors d'une manifestation qualifée de "séditieuse" qui a consisté à déposer une couronne commémorative avec l'inscription : "I Socialisti Pistoiesi a Giuseppe Garibaldi" (Les Socialistes de Pistoia à G. Garibaldi), infraction pour laquelle il sera condamné à 15 jours de prison et à 100 lires d'amendes.
Epigraphe de Loustolat : "I grandi sono grandi perchè gli altri sono in ginocchio. Leviamoci !" (Les puissants sont grands parce que nous sommes à genoux. Levons-nous!)
En-tête du neuvième et dernier numéro en date du 16 avril 1898
Le 4 février 1898, à Roubaix (dép. Nord), sortie du premier numéro de l'hebdomadaire anarchiste "Le Cravacheur" Organe international des travailleurs. Il fait suite au journal "La Cravache" qui était publié depuis le 14 novembre 1897, mais il cessera de paraître après 16 avril 1898. A. Sauvage et Jean Bourguer en seront les gérants.
Abraham Hartenstein dit Tchernoff, dit Seiliger, etc.
(in le "Journal de Roubaix" du 19 février 1909)
Le 4 février 1909, à Bruxelles, une bombe est découverte dans une maison en construction, avenue des Arquebusiers, à Saint-Josse-ten-Noode. L'enquête établit que cette bombe a servi la veille au soir à une extorsion de fonds, commise chez un grand négociant en fourrure de la ville, Mr. Mayer, par deux anarchistes. Peu après, un manifeste du "Groupe anarchiste international" publié dans les journaux, affirme que la bombe trouvée était destinée à faire sauter l'hôtel de Mr. Jules Renkin, ancien ministre de la Justice et actuel ministre des Colonies, qui fut responsable de l'expulsion du territoire belge de nombreux révolutionnaires étrangers. Les soupçons se portent sur un anarchiste russe nommé Abraham Hartenstein (dit Alexander Tchernoff, Alexandre Sokolof (Soukaroff), ou encore Vladimir Seiliger). Recherché par la police Abraham Hartenstein est découvert le 15 février à Gand. Mais lors de l'arrestation, il se défend et blesse mortellement le commissaire Florent De Smet et l'agent Joseph Ghyssels. Finalement maîtrisé, il refuse de donner le nom de ses complices mais reconnaît avoir fabriqué la bombe trouvée rue des Arquebusiers.
Le 16 juin, Abraham Hartenstein comparaîtra devant la Cour d'assises de la Flandre Orientale. Déclaré coupable d'homicide, il sera condamné le 19 juin 1909 aux travaux forcés à perpétuité.
Cette affaire sera la cause de dissentions entre les divers groupes anarchistes belges notamment entre le "Groupe anarchiste international" et le "Groupe révolutionnaire de Bruxelles" en ce qui concerne la tactique et en particulier l'emploi systématique de la violence et de l'illégalisme.
En-tête du premier numéro (doc. Cira de Lausanne et Marseille)
En février 1946, à Marseille (Bouches-du-Rhône), sortie du premier numéro du journal "Monde Nouveau". Sous-titré "Organe régional du Mouvement Libertaire - Région Sud ". L'administrateur du journal est Joseph Gambarelli, parmi les collaborateurs : André Arru, Pierre Besnard, Paul et Aristide Lapeyre, Hoche Meurant, Samuel Vergine, etc. Ce titre sera publié en octobre 1946 (six numéros). En devenant l'Organe régional de la Fédération Anarchiste de la 12ème région (Toulon), il changera son nom pour celui de "La Voix libertaire" (mais un seul numéro paraîtra le 14 octobre 1947, avec ce nouveau titre).
Noël Godin pâtissier
Le 4 février 1998,
à Bruxelles, un commando de "l'Internationale Pâtissière",
créée par Noël GODIN, parvient avec succès
à entarter Bill Gates ("l'homme le plus riche du monde") aux
cris de "Entartons, entartons le polluant
pognon!". Voir leur site dans la liste des liens de groupes et collectifs à Gloup Gloup!
Noël Godin, l'entarteur de célébrités
(alias le Gloupier), est aussi l'auteur d'une jouissive "Anthologie
de la subversion carabinée" (1988).