"Emile Masson : Les Bretons et le Socialisme"
Recueil de lettres de de textes où la question nationale bretonne
se mêle au socialisme libertaire et à l'internationalisme.
Ephéméride Anarchiste
28 juillet
Emile Masson
Le 28 juillet 1869,
naissance d'Emile MASSON, à Brest.
Militant, écrivain et propagandiste socialiste libertaire
breton.
Issu d'un milieu modeste, il fait des études assez brillantes
et obtient une licence de philosophie à la Sorbonne (Paris) et
une autre d'anglais. Epoque où il fréquente les milieux
socialistes révolutionnaires, anarchistes et antimilitaristes.
Il prend notamment part aux "Universités populaires".
Après avoir été répétiteur
à St-Brieuc, il enseigne à Loudun, à Saumur (la
philosophie), puis à Pontivy (l'anglais) de 1904 à
1921. En 1908, il entretient une correspondance avec
Jean Grave et commence à
s'intéresser à la langue bretonne par laquelle il voit
un moyen de faire pénétrer un socialisme libertaire (et
non jacobin) dans le milieu prolétaire breton. Il commence
à publier "Rebelles", contes "anarchico-bretons", puis
écrit divers articles pour les
"Temps Nouveaux" ainsi que
pour les journaux de la "Fédération Régionaliste
Bretonne" et du "Parti Nationaliste Breton", mouvements auxquels il
apporte sa collaboration estimant que la liberté de l'individu
passe par la réapropriation de son identité et de sa
culture (s'opposant de fait aux socialistes jacobins mais aussi
à certains libertaires). Il traduit ainsi une brochure
d'Elisée Reclus "A mon
frère le paysan" en dialectes léonard et vannetais. Ami
de Gustave Hervé, socialiste révolutionnaire du journal
"La Guerre sociale" (il rompra avec lui lors du revirement de ce
dernier en 1914), il impulse une propagande socialiste et
antimilitariste en breton, trouvant également un appui dans
les militants Pierre Monatte et
François Le Levé.
De janvier 1913 à juillet 1914, il édite ainsi en
breton et français la revue mensuelle d'éducation
paysanne "Brug" Bruyères.
Traumatisé par la guerre, il refusera de se laisser
entraîner dans la mêlée belliqueuse.
Il meurt à Paris, le 9 février 1923.
Ces derniers ouvrages sont : "Le livre des Hommes et leurs paroles
inouïes"(1919) et " L'Utopie des îles bienheureuses dans
le Pacifique en 1980"(1921).
Albert de Jong
( photo empruntée à l'IISH d'Amsterdam)
Le 27 ou 28 juillet 1970,
mort d'Albert de JONG, à Heemstede (Pays-Bas).
Important militant anarcho-syndicaliste et antimilitariste
hollandais.
Il est naît le 29 avril 1891 à Amsterdam. Il
découvre les idées libertaires grâce à
l'influence de Domela
Nieuwenhuis; il devient le propagandiste de son journal "Vrij
Socialist", et à la mort de Domela en 1919, publie
l'autobiographie de ce dernier.
Orateur et antimilitariste convaincu, il milite activement contre la
guerre et organise avec Bart de
Ligt, le soutien aux réfractaires. Ensemble ils seront
condamnés en 1921, pour "appel à la révolte".
Avec Arthur Lehning, ils font
partie du Bureau international antimilitariste dont le but est de
coordonner les actions pacifistes.
Sténographe de métier, il assure longtemps la
rédaction de l'hebdomadaire "De Syndikalist "et publie de
nombreux articles se rapportant à l'anarcho-syndicalisme
auquel il ne cessera de se référer.
En 1933, il accueille à Amsterdam les militants allemand de la
F.A.U.D, comme le Dr Gerhardt
Wartenberg, fuyant les persécutions du régime nazi. En
1939, à la déclaration de guerre, il transfère
en Angleterre un capital qui servira en 1945 à
l'édition du périodique "Buiten de Perken".
Il est aidé par son fils Rudolf de JONG, continuateur de
l'oeuvre de son père et auteur entre autre d'un livre sur la
guerre d'Espagne et d'articles sur le mouvement libertaire aux
Pays-Bas.
Albert, témoin et acteur de l'histoire sociale de la Hollande,
est resté fidèle jusqu'à sa mort à
l'idéal libertaire.
Pietro Ferrua
Le 28 juillet 2021, mort de Pietro (Michele Stefano) FERRUA à Portland (Oregon, USA).
Traducteur et enseignant universitaire, cet anarchiste italo-américain, est entre-autre le fondateur du CIRA de Genève.
Fils de Libero Ferrua, un croupier de casino et d'Anita Taggiasco une couturière, il est né le 18 septembre 1930 à San Remo, Italie.
Durant la guerre il sert d'estafette à la Résistance. A la Libération, il forme à San Remo le groupe anarchiste "Alba dei Liberi" il en sera délégué au Congrès régional de la Fédération Ligure en 1946.
En 1948, venu étudier en France, il milite au sein du Cercle libertaire des étudians Paris. Refusant ensuite de faire son service militaire, il est en 1950 avec les compagnons Angelo Nurra et Liberoso Gugliemi l'un des premiers objecteurs de consicence en Italie. Poursuivi, il vit alors en semi-clandestinité et co-organise divers campings libertaires internationaux : à Cecina en 1953, à Carrare en 1954 où à Salernes (Provence) en 1955, où est créé un reseau d'acceuil pour les réfractaires qui sera animé par André Bösiger (il servira à nombreux insoumis et déserteurs durant la guerre d'Algérie). Pietro publie entre 1952-54 cinq numéos de la revue "Senza limiti". En 1954, pour échapper à la prison, il se réfugie en Suisse au Daley-sur-Lutry (canton de Vaud), puis à Genève, où il entreprend des études d'interprète-traducteur. Entre 1957 et 1960, avec Claudio Cantini, il édite 23 numéros du journal bi-lingue créé par Louis Bertoni "Il Risveglio anarchisco - Le Réveil anarchiste" y collaborent notamment Alfred Amiguet, André Bösiger pour la partie française, Claudio Cantini, Carlo Frigerio, Carlo Vanza pour la partie italienne.
Toujours en 1957, d'un projet d'exposition sur la Presse anarchiste du monde entier naît l'idée et la réalisation d'un Centre international de recherche sur l'anarchisme pour conserver les publications anarchistes à Genève. Le premier "Bulletin du CIRA" voit ainsi le jour à l'été 57, il fera partie de son comité de rédaction avec J.C. Favez, M. Enckell, J.J. Langendorf, A. Lepere et A. Thevenet, jusqu'à son explusion.
En 1958 une section suisse de SIA (Solidarité Internationale Antifasciste) est créée. En février 1961, après l'action d'antifascistes contre le consulat d'Espagne, les autorités procèdent à des arrestations, Pietro est finalement expulsé de Suisse en janvier 1963, après avoir confié le CIRA à Marie-Christine Mikhaïlo et sa fille Marianne Enckell. Avec sa compagne brésilienne Diana Lobo Filho et leurs deux enfants ils partent vivre à Rio de Janeiro, où Pietro reprend vite ses études (maîtrise en philosophie) et activités militantes, il y fonde en particulier le "Centro Brasileiro de Estudos Internacionais". Cela lui vaudra d'être arrêté par les militaires et une nouvelle fois expulsé en octobre 1969.
La famille fini par trouver asile à Portland (Oregon, USA) où il enseignera de 1970 à 1987 au Lewis and Clark College, en tant que chargé des langues étrangères (français, italien, espagnol), de la littérature comparée et de l'histoire du cinéma. En 1976, il organise le premier symposium international sur le lettrisme et publie plusieurs travaux. Il est également membre de l'Internationale novatrice infinitésimale (INI). En 1980, il parvint à organiser dans son université une semaine internationale de débats, films et concerts sur l'anarchisme. Il publie ses études sur le Surréalisme et l'anarchie, Anarchisme et cinéma, Les anarchistes vus par les peintres, (en particulier sur Gustave Courbet), ainsi que des ouvrages sur la Révolution mexicaine (Ricardo Flores Magon, John Kenneth Turner et Práxedis G. Guerrero). En 1982 il collabore à la fondation d'un éphémère Institut "Anarchos" de Montréal, Canada. En 1984, il sera le rapporteur de la session Art et anarchie lors de la Rencontre internationale de Venise. A partir de 1987, il abandonna l'enseignement pour se consacrer en tant que conférencier et essayiste à la diffusion de l'anarchisme et de ses rapports avec l'art. Il aura la douleur de perdre ses enfants et sa femme avant lui.
Polyglotte (d'au moins 5 langues), il était un traducteur et intérprète émérite et outre ses nombreux ouvrages sur l'ananarchisme, il a collaboré à de nombreux titres de la presse libertaire internationale.
"Des études récentes ont démontré comment le néo-impressionnisme, le symbolisme, le futurisme, le dadaïsme, le surréalisme, le lettrisme, et j'en passe, ont toujours été, à tel moment de leur évolution, apparentés à l'anarchisme. Aux Etats-Unis où je me trouve en ce moment, l'anarchisme peut revendiquer pour lui les meilleures intelligences du pays."
Pietro Ferrua cité par Michel Ragon dans "La voie libertaire".
A noter ce numéro double 91/92 de la revue trimestrielle "L'ARC" parue en 1984 entièrement consacré aux "Anarchies".
Parmis les collaborateurs Pietro Ferrua signe l'article : Présences anarchistes.
"Les Lois Scélérates" de 1893-1894
Editions de "La Revue Blanche" (1899)
Le 28 juillet 1894,
à Paris, la Chambre des députés vote les
dernières "Lois
scélérates" destinées à renforcer la
répression contre les menées anarchistes. Elles violent
les principes élémentaires du droit d'expression, de la
liberté de la presse, et criminalisent les individus qui, pour
un simple article de journal, une amitié où une
confidence, deviennent passibles des travaux forcés suivie de
la relégation. Inutile de dire que l'expression libertaire est
alors impossible. Les tribunaux prendront même le soin
d'interdire la reproduction des débats lors des procès,
de peur qu'ils ne servent à la propagande.
Raon-l'Etape, carte postale des évènements
Le 28 juillet 1907,
à Raon-l'Etape (Vosges), lors d'une manifestation pacifique
d'ouvriers en grève, les forces de "l'ordre" tirent sur le
défilé, provoquant la mort de deux ouvriers. Des
barricades sont élevées dans les rues et le drapeau
noir est arboré. Lors de l'enterrement des deux ouvriers,
l'anarchiste Francis Boudoux
secrétaire de l'union des syndicats de Meurthe-et-Moselle
prononcera un discours.
En-tête de ce premier numéro
En juillet 1907, à St-Germain-en-Laye (Yvelines), sortie du premier numéro de "L'Anarchiste" par Jean Goldsky. Seuls deux numéros connus pour cette feuille gratuite.
A noter la graphie de la lettre N du titre, imprimée à l'envers qui lui donne un côté slave. "Pour notre part nous somme décidés à faire tout ce qu'il sera possible de faire pour détruire l'autorité, fut-elle socialiste."
Ce journal est sans doute publié à la Colonie Anarchiste de St-Germain-en-Laye où Jean Goldsky résidait alors.
Carte postale de la Colonie Anarchiste de St-Germain-en-Laye, vers 1907.
Le 28 juillet 1920,
à La Spezia (Italie), arrestation de l'anarchiste
Pasquale Binazzi, rédacteur
de l'hebdomadaire anarchiste "Il
Libertario" sous l'accusation d'avoir formé une bande
armée durant l'agitation sociale du mois de juin. En
réponse, les ouvriers déclenchent une grève
générale.
Le "Living Theatre" en 1968 à Avignon
(photo de Jean-Marc Peytavin)
Le 28 juillet 1968, en Avignon, après l'interdiction municipale et préfectorale qui est faite au "Living Theatre" de jouer la pièce "Paradise Now", la troupe décide de se retirer du Festival alors qu'elle y était invitée et qu'elle devait donner encore seize représentations. Dans la soirée, des bagarres éclatent devant le palais des papes, avec les nervis recrutés par la Mairie, lesquels sont assistés par la police, pour donner la chasse aux "chevelus" et autres "hippies".
Contrainte de quitter la ville, la troupe du "Living Theatre" ira jouer le 1er août, en plein air et gratuitement, au Festival de Châteauvallon, leur pièce interdite en Avignon sans que cela provoque le moindre incident.
La municipalité conviera, le dimanche 4 août, la population à venir déguster un "aïoli démocratique" pour fêter le retour à l'ordre marchand.