Statue de Charles Fourier en mars 1969
Saisie par la police et portée disparue
Ephéméride Anarchiste
4 juin
Le 4 juin 1877, naissance
d'Arcole Louis VAULOUP.
Militant anarchiste et antimilitariste français.
Ouvrier monteur électricien, sans doute trop rebelle à
l'ordre militaire, il est envoyé dans les compagnies
disciplinaires. En 1907, il est signataire de l'affiche
antimilitariste "Aux Soldats". En 1908, après les
événement de Draveil-Villeneuve, il se réfugie
en Belgique où il y fréquente les anarchistes. En mai
1910, il crée avec Emile Aubin le
"Groupe des libérés des bagnes militaires" dont il est
le trésorier. Il adhère, en 1911, à la
"Fédération Communiste Révolutionnaire". Il est
ensuite le gérant du journal antimilitariste "Le Cri du
Soldat" qui sort le 1er septembre 1912.
Tuberculeux, il n'est pas mobilisé durant la guerre et meurt
en mars 1920.
Le 4 juin 1891, naissance de
Marcel GREGOIRE.
Militant syndicaliste libertaire du Havre (France) au début
des annés vingt. Il est également signalé comme
objecteur de conscience.
Judith Malina
Le 4 juin 1926, naissance de Judith MALINA,
Le 4 juin 1938, mort de
Pepita NOT, à Barcelone.
Miliante et activiste anarchiste espagnole.
Elle naît à Torregrosa près de Lérida en
1900, dans une famille paysanne. Très jeune, elle est
employée comme domestique et cuisinière à
Barcelone. Sa rencontre avec
Ricardo Sanz (qui deviendra
son compagnon), est déterminante pour son engagement militant
et notamment son action dans les années vingt au sein du
groupe "Los Solidarios" pour lequel elle transporte courrier, argent
et armement. Elle collabore également durant la
République, au comité de soutien aux prisonniers. Elle
meurt prématurément, en donnant naissance à l'un
de ses fils.
En juin 1873, en Espagne,
proclamation de la Première République.
Après la chute du roi Amédée de Savoie
(provoquée en partie par l'agitation anarchiste des ouvriers
et paysans pauvres d'Andalousie), le fédéraliste
catalan PI i MARGALL, auteur notamment de "La reación y la
revolución" et traducteur des oeuvres de
Proudhon, en devient le
président.
Il propose, à la chambre des Cortès,
l'établissement d'une république
fédérale, séparée du pouvoir de
l'église et favorable à une distribution de la terre
aux communautés rurales. La réaction monarchiste
carliste interrompt brutalement ses aspirations
révolutionnaires. Pourtant, en Andalousie et dans plusieurs
villes du Sud-Est, s'instaure librement un fédéralisme
libertaire. Mais après la démission de Pi i Margall, la
réaction reprendra le contrôle. Cependant, la ville de
Carthagène résistera durant plusieurs mois.
"(...) notre principe est la
souveraineté absolue de l'individu; notre but final est la
destruction absolue du pouvoir et son remplacement par le contrat;
notre moyen est la décentralisation et la transformation
continue des pouvoirs existants"
in "La reación y la revolución"
(1854)
° ° °
Monument à Charles Fourier, statue de 1899, puis celle de 1969; l'installation (photographiée en 2007) et la pomme de Franck Scurti (depuis le 10 janvier 2011) .
Le 4 juin 1899, inauguration
de la statue de Charles Fourier sur le
terre-plein central du boulevard de Clichy à Paris, oeuvre du
sculpteur anarchiste Emile
Derré. Ce monument a été érigé
grâce à une souscription lancée à partir
de 1896, par les membres de l'Ecole sociétaire et de l'Union
phalanstérienne. Cette initiative bénéficiera
également du concours des associations et coopératives
de production et de consommation ainsi que de certaines militantes
féministes. Après les discours d'hommage à
Charles Fourier, les participant(e)s à cette manifestation se
retrouveront pour un banquet de deux cents couverts.
Cette statue (comme de nombreuses autres de la capitale) a
été fondue durant le régime de Vichy et
l'occupation nazie, seul le socle dont les inscriptions sont
aujourd'hui effacées reste encore présent.
Pourtant, le 10 mars 1969 une réplique (non identique, voir photo) en plâtre (mais finement bronzée), de la
statue sera replacée sur le socle par un groupe de personnes
qui fixeront une plaque portant ces mots : " En hommage à
Charles Fourier, les barricadiers de
la rue Gay-Lussac" faisant ainsi allusion aux barricades de mai
68. Elle sera enlevée le surlendemain par les services de la
police.
Plus récemment, un sorte de caisson en verre pourvu d'un
escalier à été placée sur le socle par
des artistes contemporains (groupe Aéroporté) voulant sans doute souligner ainsi le
vide que laisse encore "Le rêveur
sublime".
Et enfin le vide à été comblé le 10 janvier 2011, jour de l'inauguration d'un nouveau monument en forme de pomme en inox d'un poids de 850 kg, réalisation de l'artiste Franck Scurti, rappelant ainsi la réflexion de Charles Fourier à propos de l'importante différence de prix d'une pomme entre Paris et Rouen : "Je fus si frappé, dit-il, de cette différence de prix entre pays de même température, que je commence à soupçonner un désordre fondamental dans le mécanisme industriel (...) J’ai remarqué depuis ce temps qu’on pouvait compter quatre pommes célèbres, deux par les désastres qu’elles ont causés, celle qu’Éve offrit à Adam et celle que Pâris offrit à Vénus, et deux par les services rendus à la science : celle de Newton et la mienne."
Pour plus d'infos voir l'article de
Bernard Desmars dans "Les Cahiers Charles Fourier" n° 11
(consultable ici. )
En-tête du premier numéro
Le 4 juin 1921, sortie à Lérida (Catalogne) du premier numéro de "Regeneracion" Périodique d'Etudes Sociales. Mensuel révolutionnaire anarchiste, partisan du communisme libertaire. Il publie des articles théoriques et des informations, particulièrement sur l'évolution néfaste de la révolution russe, en mettant l'accent sur la répression que subissent les anarchistes dans ce pays. Il se montre de fait opposé à l'adhésion de la CNT à l'Internationale Syndicaliste Rouge.
Il cesse sa publication le 27 août 1921.
"L'attentat contre le cardinal Soldevila"
dessin tiré de "L'Album-souvenir de Buenaventura Durruti"
Textes d'Yves Frémion, illustration de Guillaume Keynia et Volny
Le 4 juin 1923, à
Saragosse (Espagne) Francisco Ascaso et
Rafael Torres Escartín membres du groupe "Los Solidarios" aidés des militant(e)s
Juliana López et Esteban Salamero abattent
l'archevêque-cardinal don Juan Soldevila Romero et le religieux
qui l'accompagne en les criblant de balles alors qui circulaient dans
une automobile. Le Cardinal Soldevila était en fait le
principal financier et recruteur des pistoleros du patronat et du
syndicat libre (jaune) de Saragosse et tirait finance des maisons de
passes et des boîtes de jeux.
Type de pistolet "Star" (utilisé par les militants)
En-tête du premier numéro de juin 1927
En juin 1927, à Brest (Finistère), sortie du premier numéro du journal "Le Flambeau" Organe mensuel de Comité de Libre Pensée et d'Action sociale de l'Ouest, qui deviendra ensuite : Organe mensuel d'éducation, de libre pensée et de combat. René Martin en est le rédacteur-administrateur, depuis la Maison du Peuple de Brest, et J. Treguier le gérant. Divers collaborateurs dont L. Barbedette, M. Pelletier, J. Souvenance, S. Vergine, etc.
René Lochu signale dans son livre "Libertaires, mes compagnons de Brest et d'ailleurs", qu'en 1928, Martin qui était pensionné de guerre fut poursuivi en justice pour un article jugé diffamatoire envers l'évêque de Sées et condamné à une forte amende, qu'il refusa de payer. René Martin fit donc la contrainte par corps. Une campagne en sa faveur fut engagée avec distributions de tracts et un meeting où intervint le compagnon Jules Le Gall. René Martin fut finalement libéré après deux mois de prison.
Quatre-vingts numéros du Flambeau sortiront jusqu'au 5 juin 1934, puis il cessera de paraître suite à des difficultés financières.
Epigraphe avec dessin : "Ni Dieu Ni Maître"
Exemplaires numérisés de 1927 à 1933 ici.